Vu le film Destination Finale Bloodlines de Zach Lipovsky, Adam Stein (2025) avec Tony Todd Richard Harmon Brec Bassinger Kaitlyn Santa Juana Théo Briones Owen Joyner April Telek Anna Lore
Hantée par un cauchemar terrifiant qui revient sans cesse, Stefanie, étudiante à l'université, rentre chez elle pour retrouver la trace de la seule personne susceptible d'enrayer ce cycle infernal et de sauver ses proches du sort funeste qui les attend.
Un cauchemar sans réveil, pour une saga qu’on aimerait laisser mourir
Le film débute non pas dans une logique de boucle prémonitoire, mais dans le rêve brutal et cauchemardesque d’un personnage, plongé dans une tour futuriste où tout s’effondre. On assiste à une séquence d’ouverture ultra-violente, dense, saturée de morts horribles, de visuels numériques criards. Pas de vision préventive, pas d’éveil salvateur. Juste la destruction pure, comme si la franchise voulait nous dire : cette fois, personne ne sera épargné.
Et c’est peut-être la seule idée de mise en scène valable du film.
Car après ce choc initial — où l’on croit un instant que les réalisateurs vont briser le moule narratif établi par les cinq précédents volets —, le reste n’est qu’un affreux retour à la case zéro. Le cauchemar n’était qu’un prétexte pour introduire de nouveaux personnages, aussi creux que les précédents étaient bien campés. Un groupe de jeunes gens sans charisme, joués par des acteurs d’une fadeur absolue, incapables d’exprimer peur, tension ou panique.
L’esthétique, quant à elle, est un désastre total : éclairages froids et moches, photographie terne, montage stroboscopique, effets numériques bâclés. On a l’impression d’assister à un mix entre un pilote de série CW et un simulateur de mort pour manège d’Halloween discount. Rien ne respire la peur. Tout est faux.
Le film tente de relancer la mécanique de la Mort qui traque les survivants… sauf qu’il n’y a pas de survivants de l’accident initial — on est donc dans un gloubiboulga narratif où le destin tuerait des gens "par anticipation", ou "en filiation", ou que sais-je. Tout ça est mal écrit, confus, et fondamentalement idiot. On cherche une logique, une règle, un frisson… on ne trouve qu’ennui et frustration.
Les morts, censées être l’ADN de la franchise, sont ici inspirées comme un épisode de Fort Boyard en mode gore : objets qui tombent mal, câbles qui tranchent, escalier piégé… rien de tout ça ne fait sursauter. Pire : tout est prévisible. Et ce qui autrefois nous rendait complices (l'attente sadique du moment fatidique), devient ici un supplice tant c’est platement filmé.
Et puis, la scène finale, avec ce train et cette métaphore grotesque du jeu de société, censée boucler la boucle et clore la saga sur un dernier clin d’œil métaphysique… est simplement risible. Le symbolisme est lourd, la mise en scène scolaire, le twist inopérant. Aucun poids émotionnel. Aucune angoisse. Juste le vide.
Zach Lipovsky et Adam Stein semblent avoir confondu Destination Finale avec un exercice de style d’étudiant en effets spéciaux. Leur film ne comprend rien à l’âme de la saga. Aucun suspense. Aucun enjeu. Aucun personnage. Aucune terreur. On en ressort exaspéré. C’est un cauchemar, oui — mais pas celui du personnage : le nôtre.
Le titre dit Bloodlines ? Il fallait lire Flatline.
C’est l’arrêt cardiaque d’une franchise. Et, espérons-le, son dernier soubresaut.
NOTE : 7.20
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Zach Lipovsky et Adam B. Stein
- Scénario : Guy Busick et Lori Evans Taylor, d'après les personnages créés par Jeffrey Reddick
- Musique : Tim Wynn
- Direction artistique : David Clarke et Natasha Stoesz
- Décors : Rachel O'Toole
- Photographie : Christian Sebaldt
- Montage : Sabrina Pitre
- Production : Dianne McGunigle, Craig Perry, Sheila Hanahan Taylor et Jon Watts
- Production déléguée : Richard Brener, Dave Neustadter et Warren Zide
- Société de production : New Line Cinema
- Société de distribution : Warner Bros. Pictures (États-Unis), Warner Bros. France (France)
- Kaitlyn Santa Juana (en) (VF : Kelly Marot) : Stefani Reyes
- Teo Briones (VF : Esteban Oertli) : Charlie Reyes, frère cadet de Stefani
- Richard Harmon (VF : Alexis Tomassian) : Erik Campbell, cousin de Stefani et Charlie
- Owen Patrick Joyner (en) (VF : Clément Moreau) : Bobby Campbell, cousin de Stefani et Charlie
- Anna Lore (VF : Victoria Grosbois) : Julia Campbell, cousine de Stefani et Charlie
- Rya Kihlstedt (VF : Armelle Gallaud) : Darlene Campbell, mère de Stefani et Charlie
- Tinpo Lee (VF : Sacha Petronijevic) : Marty Reyes, père de Stefani et Charlie
- Alex Zahara (VF : Sylvain Agaësse) : Howard Campbell, oncle de Stefani et Charlie
- April Telek (VF : Jessie Lambotte) : Brenda Campbell, tante de Stefani et Charlie
- Gabrielle Rose (VF : Catherine Davenier) : Iris Campbell, mère de Darlene et Howard
- Brec Bassinger (VF : Thaïs Laurent) : Iris Campbell jeune
- Max Lloyd-Jones (VF : Aurélien Raynal) : Paul Campbell, fiancé puis mari d'Iris
- Tony Todd (VF : Thierry Desroses) : William Bludworth (en), dit J. B.
- Natasha Burnett(VF : Fily Keita) : Evie Bludworth, mère de J. B.
- Jayden Oniah : J. B., enfant

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