Vu le film Paradis Paris de Marjane Satrapi (2024) avec Monica Bellucci Gwendal Marimoutou Martina Garcia Ben Aldridge Rossy de Palma Eduardo Noriega André Dussolier Alex Lutz
Ex-star de l'opéra, Giovanna fulmine : alors qu'elle a été déclarée morte par erreur, les hommages de la presse tardent à venir. Fumer tue, mais Dolorès s'en fiche : le jour des 15 ans de sa petite-fille, elle passe unilatéralement un pacte avec Dieu. Alors qu'elle essaie de se suicider, Marie-Cerise, ado harcelée, humiliée et déprimée, est kidnappée et va tout naturellement faire de son ravisseur son psy.
Paradis Paris est un film qui part d’une très belle intention : raconter plusieurs histoires humaines dans un Paris traversé par la menace de la mort, et rappeler que celle-ci, paradoxalement, peut redonner goût à la vie. Le projet est ambitieux, généreux, et on sent une vraie volonté d’hommage à la capitale et à ses habitants dans toute leur diversité.
Le film se construit comme une fresque chorale, où se croisent plusieurs destins : une cantatrice que tout le monde croit morte et qui découvre qu’elle n’est pas si aimée, un cascadeur anglais qui risque sa vie au quotidien, une adolescente harcelée qui s’attache à son ravisseur, une grand-mère qui fait un pacte avec Dieu, ou encore un présentateur d’émissions morbides qui voit venir sa propre fin. L’idée de faire cohabiter autant de récits dans une même ville est séduisante, presque poétique. Malheureusement, cette richesse devient vite une faiblesse.
Le principal problème vient de là : trop d’histoires, trop de personnages, et au final trop peu de place pour chacun. Le film reste en surface, souvent frustrant dans ce qu’il esquisse sans développer. Certaines intrigues touchent, d’autres agacent ou tombent à plat. L’émotion est inégale, comme le jeu des acteurs : il y a de très grands noms, mais on a parfois l’impression qu’ils sont là « pour faire joli », sans trouver leur place dans l’ensemble.
La mise en scène cherche à tout rendre léger, drôle, ou émouvant, mais souvent le ton paraît forcé. Ça joue beaucoup, parfois trop, et le film finit par perdre en naturel ce qu’il avait gagné en bonne volonté. À force de vouloir en dire trop, on ne retient pas grand-chose. L’écriture est joliment pleine d’intentions, mais souvent déséquilibrée, voire télévisuelle dans sa forme.
Malgré tout, certaines scènes sont réussies, certaines idées sont belles. On devine une tendresse sincère derrière la caméra. Mais on ressort avec une impression d’inabouti : un film qui aurait pu être bon, mais qui s’éparpille trop pour toucher juste.
Paradis Paris est une tentative louable, parfois amusante, parfois émouvante, mais bancale. On regrette que cette belle déclaration d’amour à la ville lumière et à ses habitants soit restée à l’état de brouillon, malgré les talents présents à l’écran. Un film qui laisse un goût doux-amer, entre ambition trop grande et exécution trop flottante.
NOTE : 12.10
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Marjane Satrapi
- Scénario : Marjane Satrapi et Marie Madinier
- Musique : Pascal Lengagne
- Décors : Florian Sanson
- Costumes : Pascaline Chavanne
- Photographie : Maxime Alexandre
- Montage : N/A
- Producteur : Isaac Sharry
- Producteurs exécutifs : François-Xavier Decraene, Mattias Ripa et Amélie Melkonian
- Sociétés de production : Vito Films, Marjane Satrapi Films, Studiocanal et Dauphin Studios
- Société de distribution : Studiocanal (France)
- Monica Bellucci : Giovanna Bianchi
- Ben Aldridge : Mike
- Rossy de Palma : Dolorès
- Martina García : Gloria
- Eduardo Noriega : Rafael Turina
- André Dussollier : Édouard Emmard
- Alex Lutz : Xavier
- Roschdy Zem : Jean Paul
- Roméo Grialou : Aidan Webster
- Charlotte Dauphin : Christine
- Shane Woodward : Tom Hall
- Grace Hancock : Clara
- Charline Emane : Marie-Cerise
- Julien Bleitrach : Guillaume
- Gwendal Marimoutou : Badou
- Stéphane de Oliveira : Premier Assistant
- Thomas Bernier : le ravisseur

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