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lundi 21 octobre 2024

11.20 - MON AVIS SUR LE FILM EN ATTENDANT LA NUIT DE CELIBE ROUZET (2023)

 


Vu le film En Attendant la Nuit de Céline Rouzet (2023) avec Mathias Legoût Hammond Elodie Bouchez Jean Charles Clichet Céleste Brunnquell Anne Benoit Louis Peres Angèle Metzger  Bakary Diombera 

Le film remporte le prix spécial du jury lors du 31e Festival international du film fantastique de Gérardmer.

À la fin des années 90, Philémon emménage avec sa famille dans une banlieue pavillonnaire tranquille dans l'espoir d'y mener une vie normale. Alors qu'il rencontre et tombe amoureux de sa voisine Camilla, Philémon risque d'exposer son secret : il a besoin de sang humain pour survivre.

En Attendant la Nuit est un film qui marque par son atmosphère unique et son approche audacieuse du genre vampirique, rarement exploré dans le cinéma français avec une telle intensité. Dès les premières scènes, le film plonge le spectateur dans un univers à la fois intime et dérangeant, où une mère (incarnée par une Elodie Bouchez bouleversante) allaite son nouveau-né tout en lui administrant des gouttes de sang. Ce geste étrange, presque sacré, instaure un malaise profond et laisse entrevoir la nature ambiguë de cette relation mère-enfant.

Le scénario, habilement construit, nous tient en haleine en jouant sur cette ambiguïté : sommes-nous face à une histoire de vampires ou à une métaphore puissante sur le sacrifice maternel et les liens de sang qui unissent cette famille ? La réponse n'est jamais clairement donnée, et c'est là toute la force du film. Plus tard, lorsque l’enfant a grandi, joué par le formidable Mathias Legout Hammond, véritable révélation, le malaise se transforme en tension viscérale. Ce jeune acteur incarne à merveille un être à la fois vulnérable et terrifiant, tiraillé entre sa dépendance et son désir d'autonomie.

L'isolement de la famille, notamment lorsque la mère se met à voler des poches de sang dans un hôpital pour nourrir son fils, renforce cette sensation d'une descente progressive dans une forme de folie. Pourtant, le film ne tombe jamais dans la facilité des clichés vampiriques habituels. Il explore plutôt la complexité des relations familiales, les sacrifices extrêmes que peut faire une mère pour protéger son enfant, et les répercussions psychologiques d'une telle situation.

L'aspect fantastique du film est donc traité avec une subtilité remarquable, faisant osciller le spectateur entre horreur et empathie. La mise en scène est sobre, mais percutante, et la tension monte progressivement jusqu'à un climax à la fois bouleversant et glaçant.

En Attendant la Nuit est un film qui peut être interprété comme une métaphore sur le dévouement maternel, les sacrifices et les conséquences psychologiques des choix extrêmes. C’est un film captivant, perturbant, et profondément humain, qui reste longtemps en mémoire.

 NOTE : 11.20

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7.20 - MON AVIS SUR LE FILM LE RETOUR DE SABATA DE GIANFRANCO PAROLINI (1971)


 Vu le film Le Retour de Sabata de  Gianfranco Parolini (1971) avec Lee Van Cleef Ignazo Palla Aldo Canti Annabella Incontrera Jacqueline Alexandre Gianni Rizzo Reiner Schone Giampiero Albertini

Ancien officier réduit au rôle de tireur d'élite dans un cirque, Sabata doit quitter son emploi après l'assassinat de Pickle, le prestidigitateur. Il arrive dans une petite ville, dominée par un clan d'Irlandais dirigé par Mc Intock, un ancien mineur enrichi. Celui-ci a institué une taxe élevée sur chaque achat.

"Le Retour de Sabata" (1971), réalisé par Gianfranco Parolini, est un western spaghetti emblématique des années 60/70, avec Lee Van Cleef dans le rôle du mythique Sabata. Ce personnage, incarné par Van Cleef à plusieurs reprises, est devenu une figure iconique du genre, à mi-chemin entre le justicier impitoyable et l'anti-héros charismatique. Dans ce troisième volet de la série, même si le film n’atteint pas la subtilité des meilleurs westerns spaghettis, il reste divertissant grâce à la présence magnétique de son acteur principal.

Lee Van Cleef, avec son regard perçant et son flegme imperturbable, sauve souvent le film des faiblesses de son scénario. Si le réalisateur Parolini n’hésite pas à emprunter des éléments à Sergio Leone – avec des scènes qui rappellent les classiques de la trilogie du dollar – il le fait avec une certaine légèreté, voire parfois une touche d'humour. Ces emprunts peuvent donner au film une sensation de déjà-vu pour les habitués du genre, mais Van Cleef parvient à capter l’attention et à incarner Sabata avec une telle assurance qu’on finit par oublier ces approximations.

Côté mise en scène, Parolini mise sur des séquences spectaculaires, avec des scènes d’action bien chorégraphiées, parfois exagérées, qui flirtent avec le burlesque. Cela renforce l’aspect presque parodique du film, qui ne se prend pas totalement au sérieux. Les décors sont typiques des westerns spaghettis, avec ces paysages arides et poussiéreux, ainsi que des villes fantômes qui ajoutent à l'atmosphère. Bien que les situations soient parfois improbables, cela contribue à donner au film un style unique, où l'action et l'humour se mêlent de manière décalée.

La musique, composée par Marcello Giombini, joue un rôle essentiel dans l’appréciation du film. Elle capte instantanément l’attention, avec des thèmes qui se rapprochent des grandes compositions de Morricone. Ce score intense, plein de rythmes entraînants et de mélodies saisissantes, est l’un des points forts de Le Retour de Sabata. Il accompagne parfaitement les moments clés du film et parvient même à sublimer certaines scènes qui, autrement, paraîtraient banales.

Le Retour de Sabata est un western spaghetti qui, sans réinventer le genre, s'inscrit dans la tradition de ces films populaires des années 60 et 70. Grâce à la performance iconique de Lee Van Cleef et à une bande-son percutante, il réussit à se démarquer et à offrir un divertissement agréable, malgré ses emprunts évidents aux grandes œuvres du genre.

NOTE : 7.20

FICHE TECHNIQUE


FICHE TECHNIQUE


3.80 - MON AVIS SUR LE FILM UNE LONGUE FILE DE CROIX DE SERGIO GARRONNE (1969)

 


Vu le film Une Longue File de Croix de Sergio Garronne (1969) avec Anthony Steffen Mario Brega William Berger Nicoletta Machiavelli Mariangela Giodarno Claudio Ruffini Riccardo Garrone Omero Cappana Roberto Massina

Dans le sud du Texas, deux chasseurs de primes s'allient pour mettre fin au commerce de marchands d'esclaves. L'un d'eux, Django, tombe sous le charme d'une des victimes. Par amour pour elle, il décide de la venger de ses agresseurs.

"Une longue file de croix" (1969), réalisé par Sergio Garrone, fait partie de la longue lignée des westerns spaghettis produits à cette époque, mais, comme vous le soulignez, il peine à se hisser à la hauteur des meilleures productions de ce genre pourtant foisonnant. Si l’on retrouve les ingrédients typiques – ambiance crépusculaire, protagonistes tourmentés, violence exacerbée – le film manque de ce supplément d’âme qui fait le charme des grandes séries B de l’époque.

La mise en scène de Garrone est fonctionnelle, mais dépourvue de la maîtrise visuelle ou de la tension dramatique que des réalisateurs comme Sergio Leone ou Enzo G. Castellari savaient insuffler. Les cadrages, souvent statiques, et le rythme inégal laissent peu de place à l’intensité ou à la subtilité, donnant une impression de travail bâclé, là où on aurait espéré des séquences plus marquantes.

Le casting non plus ne parvient pas à sauver l'ensemble. Anthony Steffen, dans le rôle principal, effectue son travail avec son charisme habituel, mais il n’apporte rien de mémorable. Les autres acteurs, souvent sous-utilisés, peinent à marquer les esprits. À l’inverse des figures emblématiques du western spaghetti, leurs personnages manquent de profondeur et ne dégagent ni l’ambiguïté morale ni le magnétisme qui rendent ce genre si fascinant.

Enfin, la musique, essentielle dans ce type de films pour instaurer l’atmosphère, est ici largement oubliable. Elle manque d’originalité et ne parvient pas à créer une ambiance ou à accompagner efficacement les moments forts du film. Là où des compositeurs comme Ennio Morricone ont transcendé le western italien avec des partitions inoubliables, la bande-son de ce film tombe à plat, ce qui contribue à l’impression générale de médiocrité.

NOTE : 3.80

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12.30 - MON AVIS SUR LA SERIE "CULTE" DE MATTHIEU RUMANI ET NICOLAS SLUMKA (2024)

 


Vu la série Culte sur Prime Vidéo de Matthieu Rumani Nicolas Slumka (2024) avec Anaide Rozam César Domboy Sami Outalbali Nicolas Briançon Marie Colomb Philippe Lefebvre David Marsais Eric Naggar Jacqueline Corrado Koen de Bouw Nathan Japy Félix Blanc Victor Poirier

En 2000, Isabelle de Rouchechouart et ses collègues de Philippe Palazzo Productions découvrent Big Brother, une émission de télé-réalité néerlandaise qui cartonne un peu partout en Europe. Philippe Palazzo et son associé Raphaël Dumas veulent l'adapter en France. Après avoir négocié les droits français, les producteurs tentent de vendre le projet à M6 tout en négociant avec TF1. Mais les présidents de chaînes sont opposés à l'arrivée de cette télévision jugée trop trash en France. De plus, Philippe Palazzo Productions connaît de graves problèmes financiers et peine à produire ses émissions comme Exclusif.

Déterminée et en danger dans son entreprise, Isabelle veut à tout prix être cheffe du projet français Big Brother. Après des modifications, la société de production parvient à convaincre M6. Mais le président de la chaîne insiste pour devancer TF1, qui projette d'adapter Survivor. Isabelle de Rouchechouart et son équipe ont alors moins de 4 mois pour recruter les candidats et mettre le show à l’antenne.

En avril 2001 est donc lancée l'émission Loft Story, la première émission de télé-réalité en France.

La série "Culte" sur Prime Vidéo s'avère être une exploration fascinante des coulisses de la première saison de "Loft Story", un phénomène télévisuel qui a marqué l'année 2001. À l'époque, comme beaucoup, on pensait pouvoir éviter de suivre cette "télé-réalité" révolutionnaire, mais la curiosité et les dynamiques captivantes des personnages ont fini par prendre le dessus, attirant une large audience. "Culte" reproduit ce phénomène avec la même subtilité en nous faisant entrer dans les coulisses d'une véritable "partie de poker menteur" où la manipulation, la stratégie et la quête d'audience sont au centre du jeu.

La première saison de "Loft Story" a toujours été la plus mémorable, principalement grâce à ses occupants iconiques : Loana, la star inoubliable; Steevy, son exubérance et son humour; Aziz, l’athlète mystérieux; Christophe, le protecteur; et bien sûr, le "beau gosse" Jean Edouard , dont le charisme avait marqué les esprits. Cette diversité de personnalités avait créé des intrigues riches en rebondissements, ce qui fait que la saison 1 reste la référence.

La série "Culte" se distingue en choisissant d’adopter le point de vue des coulisses, en montrant les décisions des producteurs, les manipulations derrière les caméras, et les stratagèmes mis en place pour maintenir l’audience. Ce choix narratif apporte une profondeur inédite à ce que le public voyait à l'époque à l’écran. Au lieu de revenir sans cesse sur les mêmes scènes et interactions vues et revues des lofteurs, on découvre les luttes internes des créateurs et les défis qu'ils ont dû relever. La manière dont la série décrit ces enjeux, cette bataille pour l’attention du public, est véritablement passionnante et ajoute une nouvelle dimension à l’histoire.

Un bémol à noter est le personnage de Karim, qui semble troubler l’équilibre de l’histoire. Sa présence, parfois teintée de voyeurisme et de perversité, crée un malaise chez certains spectateurs. Ce personnage, à la frontière entre la fascination et le malaise, contraste avec le reste du récit, qui est globalement bien mené.

Enfin, un autre point fort est la ressemblance frappante entre les acteurs qui incarnent les lofteurs et les vrais participants de l'époque. Même s’ils n’apparaissent pas constamment, leur présence ajoute un réalisme qui renforce l’immersion du spectateur dans cet univers déjà si familier.

NOTE : 12.30

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Personnages principaux

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Personnages secondaires

 

Apparitions

 

  • Nathan Japy : Benjamin Castaldi, présentateur de Loft Story
  • Margaux Billard : Marie Guillaumond, co-présentatrice de Loft Story
  • Victor Poirier : Jean-Edouard, candidat de Loft Story
  • Benoît Houzé : Christophe, candidat de Loft Story
  • Lila Guennas : Laure, candidate de Loft Story
  • Bénédicte-Lala Ernoult : Julie, candidate de Loft Story
  • Morgane Cadignan : Kenza, candidate de Loft Story
  • Fares Guerrah : Aziz, candidat de Loft Story
  • Marco Gomes : David, candidat de Loft Story
  • Gisèle Worthington : Delphine, candidate de Loft Story
  • Camille Charrière : Fabrice, candidat de Loft Story
  • Justine Ribeiro : Kimy, candidate de Loft Story
  • Sissi Duparc : Violette Petrucciani, mère de Loana
  • Félix Blanc : Steevy, candidat de Loft Story


13.30 - MON AVIS SUR LE FILM UNE FEMME EN JEU DE ANNA KENDRICK (2024)

 


Vu le film (sur Netflix)  Une Femme en Jeu de Anna Kendrick (2024) avec Anna Kendrick Daniel Zovatto Autumn Best Kathryn Gallagher Pete Holmes Kelley Jakle Tony Hale

 

À la fin des années 1970, une jeune actrice souhaitant se faire connaître accepte de participer à l'émission télévisée "The Dating Game." Elle doit interroger à l'aveugle trois hommes célibataires, et choisir son prétendant préféré en vertu des réponses obtenues.

"Une Femme en Jeu" (ou The Dating Game Killer), disponible sur Netflix, plonge dans l’histoire glaçante du tueur en série Rodney Alcala, qui aurait fait plus de 130 victimes, principalement des femmes. Ce qui rend ce film particulièrement effrayant, c’est la banalité apparente de ce tueur, sans charisme ni traits distinctifs, qui le différencient des figures plus classiques du genre slasher. Alcala semble presque "normal", ce qui le rend d’autant plus dangereux et terrifiant.

Le film retrace plusieurs de ses crimes, mais ce qui frappe le plus, c’est sa participation au jeu télévisé The Dating Game (version américaine de Tournez Manèges), où il apparaît en tant que prétendant potentiel, espérant gagner une rencontre avec la candidate. Le décalage entre son apparence "charmante" et son identité réelle de prédateur est troublant. Cette émission de télé, qui semble légère et insouciante, prend une tournure sinistre lorsqu’on sait qui il est. Ce sera d'ailleurs son erreur fatale, car cette exposition médiatique a contribué à son arrestation.

Ce qui distingue Une Femme en Jeu des autres films sur des tueurs en série, c'est qu'il s'éloigne des clichés du "slasher" classique pour adopter un ton plus psychologique, mais pas dans le sens où l’on suit les pensées du tueur. C’est plutôt l’absence de psychologie marquée qui choque : Alcala n’est pas particulièrement charismatique ni doté d’un esprit brillant ; il est, au contraire, froid, calculateur, et vide. Cette simplicité effrayante est ce qui donne au film un ton plus réaliste et terrifiant.

Le film n’offre pas de rédemption ni de grande catharsis, mais il montre avec sobriété la face cachée de ce monstre sans éclat. Cela en fait un visionnage glaçant, où le mal se cache sous des apparences ordinaires, ce qui rend le film d’autant plus dérangeant et efficace.

NOTE : 13.30

FICHE TECHNIQUE

  • Titre québécois : La femme de l'heure
  • Réalisation : Anna Kendrick
  • Scénario : Ian McDonald
  • Musique : Dan Romer et Mike Tuccillo
  • Photographie : Zach Kuperstein
  • Montage : Andrew Canny
  • Production : Roy Lee, Miri Yoon, J. D. Lifshitz, Raphael Margules, Sean Patrick O'Reilly, Paul Barbeau
  • Sociétés de production : AGC Studios, Vertigo Entertainment et BoulderLight Pictures
  • Société de distribution : Netflix
  • Pays de production : États-Unis

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12.80 - MON AVIS SUR LE FLIC OU VOYOU DE GEORGES LAUTNER (1979)


 Vu le film Flic ou Voyou de Georges Lautner (1979) avec Jean Paul Belmondo Georges Geret Marie Laforêt Michel Galabru Jean François Balmer Charles Gérard Claude Brosset Julie Jezequel Michel Beaune Tony Kendall Catherine Lachens Venantino Venantini Philippe Castelli Michel Peyrelon Henri Attal

À Nice, une guerre des gangs entre deux truands locaux, Achille Volfoni dit « le Corse » et Théodore Musard dit « l'Auvergnat », fait rage dans la ville. La police ne peut l'arrêter en raison de la complicité de certains représentants de l'ordre avec les deux caïds. Parallèlement, le commissaire divisionnaire Stanislas Borowitz, de la « police des polices », usant de méthodes particulièrement expéditives pour contrer les ripoux, est envoyé de Paris avec l'accord du commissaire niçois Grimaud afin de « nettoyer » la ville de Nice de ses truands et de la corruption policière, tout en enquêtant sur le meurtre du commissaire Bertrand, policier notoirement ripou, assassiné dans une chambre d'hôtel, alors qu'il s'y trouvait en compagnie d'une prostituée, également tuée. Afin de mener au mieux son enquête, il se fait passer pour le frère de la prostituée, un petit malfrat d'origine calabraise du nom d'Antonio Cerruti. Au cours de son enquête, il découvre que deux policiers, Rey et Massard, également impliqués dans les meurtres, sont de mèche avec le Corse.

 

 "Flic ou Voyou" est un classique du cinéma populaire français des années 70/80, porté par l’irrésistible charisme de Jean-Paul Belmondo. Ce film incarne le style "Tactacbadaboum" qui a marqué une époque, où l’action et l’humour s’entremêlent avec cette insouciance typique des polars comiques. Belmondo excelle en commissaire Borowitz, un personnage mêlant charme, insolence, et virilité, réalisant ses cascades lui-même comme toujours, ce qui ajoute à l'authenticité et à l’énergie du film.

Les dialogues signés Michel Audiard sont l’un des points forts, toujours ciselés avec cette verve populaire qui donne du relief aux scènes les plus banales. L’interaction entre Belmondo et Michel Galabru, dans le rôle du chef divisionnaire, offre des moments savoureux, avec un Galabru tout en retenue face au dynamisme explosif de Belmondo. Quant à Georges Géret, sa scène culte où il se retrouve nu dans une cabine téléphonique après avoir été malmené, illustre bien l’humour un peu absurde mais efficace de Lautner.

C’est un film sans prétention, idéal pour se détendre, où l’on ne cherche pas le réalisme mais l'efficacité d’un divertissement bien ficelé. L’action est dynamique, même si les coups "qui tapent à côté" trahissent l'époque, et l’on pardonne ces approximations tant l’ensemble est réjouissant. C’est du Belmondo pur jus, parfait pour les amateurs du genre.

 NOTE ; 12.80

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samedi 19 octobre 2024

17.40 - MILLE FILMS DE MA VIE - PUMP UP THE VOLUM DE ALLAN MOYLE (1990)

 


Dans le cadre des Mille Films de ma Vie , je vous propose  le film Pump Up The Volume de Allan Moyle (1990) avec Christian Slater Samantha Mathis Scott Paulin Mimi Kennedy Andy Romano Annie Ross Cheryl Pollack Jeff Chamberlain Ellen Greene Line Shaye Seth Green

Mark Hunter (Christian Slater) est un adolescent timide qui vient de débarquer avec ses parents dans une petite ville paumée de l'Arizona. Il n'a pas d'ami(e) et se sent en rupture avec ses parents qu'il perçoit comme conservateurs.

Alors, se servant d'une radio que ses parents lui avaient donnée pour communiquer avec ses amis de la Côte est, il monte sous le pseudo de « Harry La Trique » une émission de radio pirate. Tous les soirs, à partir de 22H00, il prend les ondes et y crache sa vision cynique de l'univers qui l'entoure.

Très vite, il devient la voix de la rébellion dans son lycée, provoquant l'ire de l'administration et l'intérêt grandissant d'une élève, Nora Diniro (Samantha Mathis) bien décidée à connaître la véritable identité de ce « Harry La Trique »

"Pump Up the Volume" (1990), réalisé par Allan Moyle, se distingue par sa capacité à capturer les frustrations et les angoisses des adolescents à travers un personnage central, Harry "la Trique", interprété par Christian Slater. Ce dernier incarne un jeune homme charismatique et provocateur, à la fois sexy et rebelle, qui, à travers une radio pirate, devient la voix de ceux que la société préfère ignorer. Le film aborde des sujets brûlants et avant-gardistes pour l'époque : l'accès à la radio libre, la sexualité dans toute sa diversité, le harcèlement scolaire, la violence dans les écoles, et surtout, le suicide des adolescents. Moyle a su explorer des thématiques sensibles, toujours d'actualité, avec une approche directe mais empreinte d'humanité.

Le personnage de Harry "la Trique", incarné par un Christian Slater magnétique, se fait porte-parole de toute une génération en quête de liberté d'expression et de reconnaissance

Harry, derrière son micro, dénonce l'hypocrisie et l'injustice, tout en exprimant ses propres incertitudes. Il devient malgré lui un leader de cette jeunesse en crise, débordé par l'ampleur des réactions suscitées, mais il s'accroche à ses convictions. Ce qui rend le personnage encore plus fascinant, c'est sa capacité à jongler entre ses propres luttes personnelles et la pression de ses auditeurs qui cherchent en lui un guide.

Ce film, avant même des œuvres comme Eléphant, a osé plonger dans la violence des écoles, un sujet encore largement tabou à l'époque. La manière dont Moyle traite le harcèlement scolaire, la dépression et le suicide est poignante et montre une compréhension profonde de la détresse adolescente.

Enfin, la bande originale est une véritable perle. Elle incarne l'essence de la rébellion avec des morceaux de rock alternatif et indépendant, qui donnent une résonance émotionnelle forte aux propos du film. La musique est indissociable du message du film, accompagnant à merveille l'esprit de révolte de Harry et de ses auditeurs.

"Pump Up the Volume" est donc bien plus qu’un film pour adolescents, c'est une œuvre qui continue de toucher par sa sincérité, son audace et sa profondeur.

NOTE : 17.40

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