Vu le film Ma France à moi de Benoit Cohen (2024) avec Fanny Ardant Nawid Elham Pierre Deladonchamps Elizabeth Margoni Aurore Broutin Lionel Abelanski Suzy Bemba Jérôme Kircher Marilyne Canto Jules Sagot Antoine Chappey
France,
une femme d'une soixantaine d'année, décide d'accueillir chez elle un réfugié
Afghan, Reza, dans son grand appartement parisien qui lui paraît bien vide
depuis la mort de son mari. Ces deux protagonistes, que tout oppose, vont
apprendre à vivre ensemble, et à s'apprécier.
"Ma
France à moi"
de Benoît Cohen tente de s’attaquer à un sujet d’actualité brûlant : celui des
migrants et de leur intégration dans la société française. Pourtant, malgré ce
thème riche en potentiel, le film échoue à offrir une réflexion profonde ou un
regard original sur la question. Contrairement à un film comme Moi,
Capitaine de Matteo Garrone, qui traite du même sujet avec force et
subtilité, Ma France à moi se perd dans une accumulation de clichés et
de lieux communs, sans jamais véritablement décoller.
Le
premier problème du film réside dans son scénario. L’histoire semble ne pas
savoir où elle va, enchaînant des scènes sans réel fil conducteur ni tension
dramatique. Les personnages sont peu développés et apparaissent souvent comme
des archétypes plus que comme des êtres humains complexes. On y retrouve des
migrants stéréotypés, des Français bienveillants ou hostiles, mais tout cela
manque de nuance et de profondeur. Ce traitement superficiel des personnages
empêche une réelle immersion et laisse une impression de vide. Loin d'être un
récit poignant sur les défis de l'immigration, le film semble davantage une
série de vignettes sans grand impact.
Les
dialogues, tout comme le scénario, manquent de mordant et de subtilité. Ils
tombent souvent dans des banalités ou des phrases toutes faites qui ne
parviennent pas à capturer la complexité du vécu des migrants. Le film semble
vouloir dénoncer la situation, mais sans jamais vraiment proposer un angle ou
un point de vue tranché. Cette absence de position claire laisse le spectateur
avec l’impression que le film n’a pas grand-chose à dire, ce qui est
regrettable compte tenu de la pertinence du sujet.
Heureusement,
le film n’est pas complètement sans mérite, notamment grâce à la présence d’une
actrice aussi talentueuse que Fanny Ardant. Elle apporte à son rôle une
profondeur et une intensité qui sauvent certaines scènes de la platitude
générale. Même lorsque le scénario peine à convaincre, Ardant réussit à rendre
son personnage crédible et attachant. Sa performance est certainement le point
fort du film, et elle parvient à capter l’attention du spectateur à chaque
apparition.
Cependant,
sa seule présence ne suffit pas à compenser les nombreuses faiblesses du film.
La mise en scène, bien que correcte, manque d’audace et de créativité. Il n’y a
pas de véritable effort pour apporter un regard cinématographique fort sur la
situation des migrants, et l’on a l’impression que le film se contente de
suivre une recette déjà vue et revue.
NOTE : 7.30
FICHE TECHNIQUE
- Scénario : Benoît Cohen, Éléonore Pourriat , Raphaëlle Desplechin, Mohammad Ewaz
- Décors : Ninon de la Hosseraye
- Costumes : Catherine Leterrier
- Photographie : Bertrand Mouly
- Son : Jean-Luc Audy
- Montage : Sophie Fourdrinoy
- Musique : ACX
- Scripte : Karinne Lecoq
- Production : Vivien Aslanian, Romain Le Grand, Marco Pacchioni, Jean-François Camilleri, Raphaël Perchet
- Sociétés de production : Marvelous Productions, Echo Studio
- Sociétés de distribution : Pan Distribution (France)
- Pays de production :
France
- Fanny Ardant : France Cohen
- Nawid Elham : Reza
- Pierre Deladonchamps : Joseph Cohen
- Élisabeth Margoni : Évelyne
- Aurore Broutin : Héléna
- Lionel Abelanski : Marc Debienolas, le psychologue
- Suzy Bemba : Lila
- Jérôme Kircher : Jean-Paul, le médecin
- Marilyne Canto : Élisabeth
- Jules Sagot : Jules
- Alain Fromager : René
- Antoine Chappey : le voisin
- Éléonore Pourriat : professeur Sciences Po
- Thibault Vinçon : professeur Sciences Po
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