Vu le film Le Pistonné de Claude Berri (1970) avec Guy Bedos Georges Geret Jean Pierre Marielle Claude Melki Coluche Yves Robert Rosy Varte Nina Demestre Zorica Lozic Claude Pièplu André Thorent Gabrielle Doulcet Maurice Risch
Pour ce film autobiographique, Claude Berri puise dans
ses souvenirs de jeune appelé de la classe 55/1.
L'enfant est devenu un jeune homme de 21 ans. En âge de
faire son service militaire, Claude
Langmann (patronyme officiel de Claude Berri) pense profiter d'un
"piston". Ce jeune juif, fils
d’artisans casquettiers et habitué à une vie douillette déchante vite car,
transféré à Provins, il doit affronter les servitudes de la vie
de caserne.
Comble de l'infortune, Claude est ensuite envoyé au Maroc où
il découvre la barbarie d’une guerre coloniale et l'antisémitisme de ses
officiers.
"Le Pistonné" de Claude Berri, sorti en 1970,
est une comédie autobiographique qui se penche sur l’expérience de Berri (sous
le nom de Claude Langmann) pendant son service militaire durant la Guerre
d’Algérie. Le film tente d'exposer avec un certain humour les absurdités et les
injustices de cette période, notamment à travers les privilèges liés au piston
qui permettent à certains d'éviter les pires affectations.
Guy Bedos incarne Claude Langmann, un rôle central qui
aurait pu fonctionner pour un comédien plus engagé dans la profondeur
émotionnelle du personnage. Or, Bedos, avec son style plus axé sur le cabaret
et le stand-up, n’apporte pas toujours la nuance nécessaire pour capter
pleinement l'ampleur du drame sous-jacent. Cela est d'autant plus frappant dans
le contexte d'un film qui dénonce la guerre, avec une dernière scène
particulièrement marquante qui montre la gravité de la situation, contrastant
fortement avec les gags militaires qui rappellent le style léger, voire
potache, de Philippe Clair.
Malgré tout, le film parvient à susciter l'intérêt grâce
à ses seconds rôles. On découvre un Coluche encore au début de sa carrière,
ainsi que Maurice Risch et Claude Melki, qui apportent une fraîcheur et une
spontanéité à l'ensemble. Les apparitions de Jean-Pierre Marielle et Claude
Piéplu dans des rôles d'officiers légèrement caricaturaux sont aussi
mémorables, contribuant à une forme de satire sociale sur l'armée et ses
obsessions d'ordre, de discipline, et... de Brigitte Bardot, dans une allusion
à l'idole nationale.
Le film vacille donc entre la farce légère et la critique
sérieuse. Certains moments humoristiques tombent à plat, car mal ancrés dans
une véritable dimension de dénonciation. Néanmoins, il reste un témoignage de
l'époque, marqué par la dérision et l’absurdité de la guerre, bien que le choix
de Bedos comme figure centrale soit discuté.
NOTE : 12.00
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation, scénario et dialogues : Claude Berri
- Photographie : Alain Derobe
- Musique : Georges Moustaki
- Son : Guy Chichignoud
- Assistants réalisateur : Jérôme Kanapa et Claude Confortès (non crédité)
- Décorateur : Jacques d'Ovidio
- Montage : Sophie Coussein
- Sociétés de production : Renn Productions (Paris) - Columbia Pictures
- Directrice de production : Michelle de Broca
- Distribution : Columbia Pictures
- Guy Bedos : Claude Langmann
- Yves Robert : le père
- Rosy Varte : la mère
- Nina Demestre : Arlette, la petite sœur
- Georges Géret : le maréchal des logis chef corse Ferracci
- Jean-Pierre Marielle : le lieutenant
- Zorica Lozic : Tania
- Claude Piéplu : le commandant
- Coluche : Marquand
- André Thorent : Le commandant
- Gabrielle Doulcet : la concierge
- Maurice Risch : le sergent Clochon
- Claude Melki : l'appelé juif qui parle allemand
- Gérald Robart : l'ami homosexuel amant du ministre
- Fabien et Jacky Belhassen : les jumeaux appelés
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire