Vu le film Parthénope de Paolo Sorrentino (2024) avec Celeste Dalla Porta Stefania Sandrelli Gary Oldman Silvio Orlando Luisa Ranieri Peppe Lanzetta Isabelle Ferrari Cristiano Scotto di Galletta
La vie
de Parthénope de sa naissance dans les années 1950 à nos jours. Une épopée
féminine dépourvue d'héroïsme, mais éprise de liberté, de Naples, et d'amour.
Le parfait été à Capri d'une jeunesse insouciante malgré un horizon sans issue.
Autour de Parthénope, les Napolitains.
Paolo
Sorrentino nous livre avec Parthénope une œuvre somptueuse, lumineuse et
mélancolique, où la beauté est à la fois une bénédiction et une malédiction.
Longtemps attendu en France, le film a peut-être souffert d’un manque
d’éléments vendeurs – ni fusillades, ni sexe tapageur – mais il offre deux
heures d’une splendeur hypnotique, entre contemplation et tragédie feutrée.
Avec Parthénope, Sorrentino revient à une veine plus introspective, dans
la lignée de La Main de Dieu. Le cinéaste puise dans sa propre jeunesse
à Naples pour tisser une fresque qui mêle souvenirs, mythologie et critique
sociale. Le titre renvoie directement à la légende de la sirène Parthénope,
fondatrice mythique de Naples, symbole de beauté éternelle et d’attirance
fatale. Ici, cette figure devient une femme réelle, dont l’aura magnétique
traverse les décennies sans perdre de son éclat.
Capri y apparaît comme un rêve éveillé, une île intemporelle où le temps semble
suspendu. Sorrentino filme cette mer infinie et ses paysages baignés de soleil
avec une maestria plastique qui rappelle ses précédents chefs-d’œuvre (La
Grande Bellezza, Il Divo). Mais derrière cette façade paradisiaque
se cache une société décadente, marquée par la corruption morale et la
médiocrité. Le contraste entre la magnificence du cadre et la bassesse des âmes
est saisissant.
Au centre du récit, Parthénope, une femme sublime, traverse les époques sans
que sa beauté ne se fane. Celeste Dalla Porta, révélation du film, incarne
cette présence magnétique qui fascine et dérange. Tous les hommes qui croisent
son chemin tombent sous son charme, y compris son propre frère, ce qui conduit
à un drame latent. Plus tard, c’est Stefania Sandrelli qui reprend le rôle,
offrant une interprétation toute en nostalgie et en élégance.
Sorrentino oppose la pureté de son héroïne à la vulgarité de la bourgeoisie
italienne, vieille obsession du cinéaste. Là où Parthénope incarne une idée
absolue de la beauté, les hommes qui l’entourent, qu’ils soient séduits ou
envieux, révèlent leur petitesse. Parmi eux, Gary Oldman brille dans un rôle de
vieux cynique, à la fois fasciné et désabusé face à cette femme insaisissable.
Tout est magnifié : la mise en scène ample, les plans d’une précision
picturale, la photographie envoûtante. La bande originale, nourrie de chansons
italiennes, accompagne ce voyage sensoriel. Avec Parthénope, Sorrentino
signe une fresque sensuelle et tragique où l’éclat du monde cache toujours une
ombre. Un film à déguster lentement, comme un verre de Nero d’Avola, en
laissant la beauté et la nostalgie nous envahir.
Capri
ce n’est pas fini
NOTE / 15.40
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Paolo Sorrentino
- Scénario : Paolo Sorrentino, Umberto Contarello
- Photographie : Daria D'Antonio
- Montage : Cristiano Travaglioli
- Producteurs : Lorenzo Mieli, Ardavan Safaee, Paolo Sorrentino, Anthony Vaccarello
- Sociétés de production : The Apartment Pictures, Yves Saint Laurent, Numero 10
- Société de distribution : Pathé Films (France
- Celeste Dalla Porta : Parthénope, jeune
- Stefania Sandrelli : Parthénope, adulte
- Gary Oldman : John Cheever
- Silvio Orlando : Devoto Marotta
- Luisa Ranieri : Greta Cool
- Peppe Lanzetta : Bishop
- Isabella Ferrari : Flora Malva
- Cristiano Scotto di Galletta : jardinier
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