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mercredi 12 mars 2025

15.10 - MON AVIS SUR LE FILM CIVIL WAR DE ALEX GARLAND (2024)


 Vu le film Civil War de Alex Garland (2024) avec Kirsten Dunst Cailee Spaeny Jesse Plemons Wagner Moura Sonoya Mizuno Stephen McKinley Henderson Nick Offerman

Aux États-Unis, une guerre civile a éclaté entre le gouvernement devenu autoritaire et diverses factions régionales, menés par les États de Californie et du Texas, devenus sécessionnistes. À Washington, le président, qui effectue un troisième mandat, affirme à la télévision que la victoire est proche. Au même moment, à Brooklyn, la célèbre photographe de guerre Lee Smith sauve la photo-journaliste en herbe Jessie d'un attentat suicide visant des civils venus se réapprovisionner en eau.

Alex Garland, réalisateur de l’excellent Ex Machina, revient avec Civil War, un film qui ne se contente pas d’être un simple récit de guerre, mais qui plonge le spectateur au cœur du chaos à travers le regard de reporters de guerre. Loin d’une fresque guerrière traditionnelle, le film dresse un tableau saisissant d’un pays fracturé où une dictature présidentielle a entraîné l’éclatement des États-Unis en plusieurs factions armées. Le gouvernement fédéral, désormais dirigé par un président autoritaire s’accrochant au pouvoir, fait face à une rébellion menée par des forces indépendantistes du Texas et de la Californie, tandis que d’autres groupes armés profitent du vide institutionnel pour imposer leur propre loi.

Dans ce climat de guerre civile totale, nous suivons un groupe de journalistes qui traversent un pays en ruine, tentant de documenter les exactions des différentes factions. Leur objectif : atteindre Washington D.C., où le président, retranché, s’apprête à livrer ses dernières batailles. Mais sur la route, le danger est omniprésent. Les journalistes sont confrontés à des scènes de violence extrême, des exécutions sommaires, des massacres de civils et une population terrorisée, prise en étau entre les factions en guerre.

Contrairement aux films de guerre classiques, Civil War mise avant tout sur la puissance des images et la mise en scène, parfois contemplative, parfois suffocante. Garland s’attarde sur des plans saisissants – des villes en ruine, des charniers, des colonnes de réfugiés – et dépeint un monde où la loi et l’humanité semblent avoir disparu. Si certaines séquences évoquent l’esthétique des jeux vidéo modernes, notamment dans l’intensité des fusillades, c’est dans le quotidien des reporters que le film trouve sa véritable force. Kirsten Dunst livre une performance remarquable en photojournaliste aguerrie, marquée par les conflits passés et rongée par une fatigue existentielle. Jesse Plemons, quant à lui, campe un personnage terrifiant qui incarne la brutalité et l’absurdité de la guerre.

Ce qui rend Civil War encore plus percutant, c’est la résonance troublante qu’il entretient avec l’actualité mondiale. Dans un contexte où la montée des régimes autoritaires, la polarisation politique extrême et l’instabilité sociale sont devenues des préoccupations majeures, le film agit comme une mise en garde. Si l’Amérique de Garland est une dystopie, elle trouve des échos dans la réalité, qu’il s’agisse des tensions aux États-Unis, des conflits en Ukraine ou au Moyen-Orient, ou encore de la montée des milices armées dans plusieurs pays.

Garland signe ici un film hybride, entre réflexion politique et expérience sensorielle, où le non-spectacle devient le véritable propos. Un film qui interroge autant qu’il fascine, laissant le spectateur face à l’inexorable absurdité des conflits modernes.

NOTE : 15.10

FICHE TECHNIQUE

  • Réalisation et scénario : Alex Garland
  • Musique : Geoff Barrow et Ben Salisbury
  • Direction artistique : Mark Dillon, Jason Vigdor et Devita Walker
  • Décors : Caty Maxey
  • Costumes : Meghan Kasperlik
  • Photographie : Rob Hardy
  • Son : Glenn Freemantle
  • Montage : Jake Roberts
  • Production : Gregory Goodman, Andrew Macdonald et Allon Reich
  • Société de production : DNA Films
  • Sociétés de distribution : A24 (États-Unis) et Entertainment Film Distributors (Royaume-Uni) ; Entract Films (Québec), Just Entertainment (Belgique) et Metropolitan Filmexport (France)
  • Budget : 50 millions de dollars

DISTRIBUTION

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