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jeudi 13 mars 2025

13.80 - MON AVIS SUR LE FILM LE REGNE ANIMAL DE THOMAS CAILLEY (2023)


Vu le film Le Règne Animal de Thomas Cailley (2023) avec Romain Duris Paul Kircher Tom Mercier Adèle Exarchopoulos Billie Blain Louise Lehry Nathalie Richard Iliana Khelifa Tom Rivoire Paul Muguruza

Un père et son fils se battent pour survivre dans un monde où de plus en plus de personnes se transforment en animaux. Les autorités obligent les mutants à quitter leur foyer et leur famille et ils sont internés dans des cliniques spéciales. François fait tout pour sauver sa femme touchée par ce mystérieux phénomène.

Thomas Cailley ose un cinéma rare en France : le fantastique avec des créatures surgies de nulle part. Le Règne Animal nous plonge sans explication dans un monde où certains humains mutent en animaux. Pas de contexte détaillé, pas d'origine au phénomène, juste un état de fait accepter par les "normaux", et subi par ceux en pleine transformation. Ce choix narratif renforce l'étrangeté du film, mais peut aussi frustrer ceux en quête de rationalité.

L’histoire suit François (Romain Duris) et son fils Emile (Paul Kircher), confrontés à la lente disparition de leur épouse et mère, atteinte du virus. Déterminé à la sauver, François s’installe avec son fils dans une région où l’on tente de contenir les contaminés. Mais la situation leur échappe lorsque Emile commence lui aussi à ressentir des changements. Entre rejet et acceptation de sa nature naissante, il s’émancipe peu à peu et découvre un autre monde, notamment à travers sa rencontre avec Fix (Tom Mercier). Loin du simple film de monstres, Le Règne Animal traite du rapport au corps, de l’évolution et du lien entre l’humain et la nature.

Le projet, porté par Thomas Cailley, a mis plusieurs années à voir le jour. Connu pour Les Combattants, le cinéaste voulait explorer le fantastique sous un angle organique, avec des effets spéciaux mêlant numérique et prothèses physiques. Inspiré par des thématiques écologiques et philosophiques, il livre un film hybride, entre drame intime et fable évolutive.

Côté interprétation, Romain Duris peine à convaincre, tandis que Tom Mercier intrigue sans totalement emporter l’adhésion. En revanche, Paul Kircher, révélation du film, impressionne par sa présence. Son ambiguïté, entre innocence et animalité, évoque un univers à la Jean Cocteau. Sa beauté juvénile et étrange donne une dimension presque mythologique à son personnage, loin de l’image du comédien issu de T’As Pécho.

Visuellement, le film offre des images fortes, une atmosphère pesante, et une nature omniprésente qui devient un personnage à part entière. Mais son rythme inégal et son refus d'explication divisent. Une belle tentative, audacieuse, mais qui manque parfois d’équilibre.

NOTE : 13.80

FICHE TECHNIQUE


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