Vu le film Le Règne Animal de Thomas Cailley (2023) avec Romain Duris Paul Kircher Tom Mercier Adèle Exarchopoulos Billie Blain Louise Lehry Nathalie Richard Iliana Khelifa Tom Rivoire Paul Muguruza
Un père et son fils se battent pour
survivre dans un monde où de plus en plus de personnes se transforment en
animaux. Les autorités obligent les mutants à quitter leur foyer et leur
famille et ils sont internés dans des cliniques spéciales. François fait tout
pour sauver sa femme touchée par ce mystérieux phénomène.
Thomas Cailley ose un cinéma rare en
France : le fantastique avec des créatures surgies de nulle part. Le Règne
Animal nous plonge sans explication dans un monde où certains humains
mutent en animaux. Pas de contexte détaillé, pas d'origine au phénomène, juste
un état de fait accepter par les "normaux", et subi par ceux en
pleine transformation. Ce choix narratif renforce l'étrangeté du film, mais
peut aussi frustrer ceux en quête de rationalité.
L’histoire suit François (Romain Duris)
et son fils Emile (Paul Kircher), confrontés à la lente disparition de leur
épouse et mère, atteinte du virus. Déterminé à la sauver, François s’installe
avec son fils dans une région où l’on tente de contenir les contaminés. Mais la
situation leur échappe lorsque Emile commence lui aussi à ressentir des
changements. Entre rejet et acceptation de sa nature naissante, il s’émancipe
peu à peu et découvre un autre monde, notamment à travers sa rencontre avec Fix
(Tom Mercier). Loin du simple film de monstres, Le Règne Animal traite
du rapport au corps, de l’évolution et du lien entre l’humain et la nature.
Le projet, porté par Thomas Cailley, a
mis plusieurs années à voir le jour. Connu pour Les Combattants, le
cinéaste voulait explorer le fantastique sous un angle organique, avec des
effets spéciaux mêlant numérique et prothèses physiques. Inspiré par des
thématiques écologiques et philosophiques, il livre un film hybride, entre
drame intime et fable évolutive.
Côté interprétation, Romain Duris peine
à convaincre, tandis que Tom Mercier intrigue sans totalement emporter
l’adhésion. En revanche, Paul Kircher, révélation du film, impressionne par sa
présence. Son ambiguïté, entre innocence et animalité, évoque un univers à la
Jean Cocteau. Sa beauté juvénile et étrange donne une dimension presque
mythologique à son personnage, loin de l’image du comédien issu de T’As
Pécho.
Visuellement, le film offre des images
fortes, une atmosphère pesante, et une nature omniprésente qui devient un
personnage à part entière. Mais son rythme inégal et son refus d'explication
divisent. Une belle tentative, audacieuse, mais qui manque parfois d’équilibre.
NOTE : 13.80
FICHE TECHNIQUE
- Réalisateur : Thomas Cailley
- Scénario : Thomas Cailley et Pauline Munier
- Musique : Andrea Laszlo De Simone
- Décors : Julia Lemaire
- Costumes : Ariane Daurat
- Photographie : David Cailley
- Son : Niels Barletta, Matthieu Fichet, Fabrice Osinski et Raphaël Sohier
- Montage : Lilian Corbeille
- Production : Pierre Guyard
- Sociétés de production : Nord-Ouest Films, Studiocanal, France 2 Cinéma et Artémis Productions, en association avec 6 SOFICA
- Sociétés de distribution : Studiocanal (France) ; O'Brother Distribution (Belgique), Praesens Film (Suisse romande)
- Budget : 15,96 millions d'euros
- Paul Kircher : Émile Marindaze
- Romain Duris : François Marindaze
- Tom Mercier : Fix
- Adèle Exarchopoulos : Julia Izquierdo
- Billie Blain : Nina Moktari
- Florence Deretz : Lana Marindaze
- Xavier Aubert : Jacques
- Saadia Bentaïeb : Naïma
- Gabriel Caballero : Victor
- Iliana Khelifa : Maëlle
- Paul Muguruza : Jordan
- Maëlle Benkimoun : Grenouille
- Nathalie Richard : Valérie Beaudouin
- Tom Rivoire : le lieutenant de gendarmerie
- François-Xavier Raffier : Bonnel
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