Vu le film Les Bonnes Causes de Christian Jaque (1963) avec Marina Vlady Bourvil Pierre Brasseur Virna Lisi Umberto Orsini José Luis de Villalonga Mony Dalmes Jacques Monod Jacques Mauclair
Gina est l'infirmière dévouée de Paul
Dupré, riche industriel soigné pour des problèmes cardiaques. Dupré meurt
brutalement lors d'une injection faite par Gina et, aussitôt, son épouse
Catherine accuse l'infirmière, avec l'aide du célèbre avocat Charles Cassidi,
qui est aussi son amant depuis peu. Gina est défendue par un avocat
débutant, Me Philliet. L'enquête est menée par le juge
d'instruction Albert Gaudet. Très vite Gaudet trouve que trop de coïncidences
ou d'incohérences accablent Gina, mais aussi que la connivence et la liaison
avérée entre Catherine Dupré et Cassidi sont troublantes, d'autant que cet avocat
a écrit nombre d'articles sur le crime parfait.
Les Bonnes Causes
(1963) de Christian-Jaque s’inscrit dans la veine des grands films judiciaires
où la vérité est plus trouble qu’il n’y paraît. Inspiré du roman de Jean
Laborde, ce drame judiciaire aurait sans doute séduit André Cayatte par son
regard acéré sur la manipulation et l’ambiguïté morale.
L’intrigue repose sur un enchevêtrement
d’apparences trompeuses : Marina Vlady incarne une femme adultère dont l’amant,
un avocat retors (Pierre Brasseur), n’hésite pas à sacrifier une innocente
(Virna Lisi) pour sauver sa propre maîtresse. Bourvil, dans un contre-emploi
fascinant, joue le juge d’instruction tentant de démêler cette affaire où
chacun joue double jeu. Sa performance, à la fois sobre et perspicace, tranche
avec son image habituelle de comique, ajoutant une tension dramatique
bienvenue.
Le cœur du film repose sur le duel
intellectuel entre Brasseur et Bourvil. L’un manie la rhétorique avec une
aisance perverse, l’autre tente de percer son masque de respectabilité.
L’ascendant que prend l’avocat sur l’affaire est d’autant plus glaçant qu’il
est dépourvu de toute morale, utilisant la justice comme un théâtre où il écrit
lui-même le scénario. Marina Vlady, tout en subtilité, incarne une femme fatale
dont la froideur contraste avec l’innocence bafouée de Virna Lisi.
Si le scénario est solide et les
dialogues ciselés, la mise en scène de Christian-Jaque manque d’ampleur. À
l’exception de l’ouverture, qui installe efficacement l’atmosphère, la
réalisation évoque parfois une enquête télévisée à la Cinq Dernières Minutes,
trop fonctionnelle pour sublimer la tension dramatique.
Mais c’est la fin qui marque le plus :
il n’y a pas de justice au sens moral du terme, seulement la démonstration que
la manipulation et le cynisme peuvent triompher. Cette absence de résolution
morale laisse un goût amer, faisant de Les Bonnes Causes un film plus
corrosif qu’il n’y paraît.
- Réalisation : Christian-Jaque
- Scénario et adaptation : Paul Andréota et Christian-Jaque d'après le roman de Jean Laborde, Les Bonnes Causes1
- Dialogues : Henri Jeanson
- Assistant-réalisateur : Raymond Vilette
- Images : Armand Thirard
- Opérateur : Robert Florent
- Son : William-Robert Sivel
- Musique : Georges Garvarentz
- Orchestration : Mario Bua, Maurice J. Hélison
- Décors : Jean Mandaroux, assisté de Jacques d'Ovidio, Henri Sonois
- Montage : Jacques Desagneaux, assisté de Roger Cacheux
- Script-girl : Denise Morlot
- Administrateur : Michèle Girot
- Ensemblier : André Labussière
- Maquillage : Maguy Vernadet
- Costumes : Jacques Heim
- Création des bijoux : Paulette Laubie
- Coiffures : René Guidet
- Habilleuse : Annie Marolt
- Photographe de plateau : Paul Apoteker
- Régisseur général : Paul Laffargue, assisté de Suzanne Wiesenfeld
- Pays de production :
France,
Italie
- Année de tournage : 1962
- Producteur : Georges Cheyko
- Directrice de production : Ludmilla Goulian
- Sociétés de production : Méditerranée Cinéma (France), Flora Films (Italie), Mizar Films (Franco-Italienne)
- Distribution : Unidex
- Tournage : Paris Studio Cinéma de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)
- Tournage extérieur : séquences aux Aéroports de Paris du Bourget
- Générique : Jean Fouchet
DISTRIBUTION
- Marina Vlady : Catherine Dupré
- Bourvil : le juge d'instruction Albert Gaudet
- Pierre Brasseur : Me Charles Cassidi
- Virna Lisi : Gina Bianchi
- Umberto Orsini : Me Philliet
- José Luis de Vilallonga : Paul Dupré
- Mony Dalmès : Marjorie
- Jacques Monod : procureur Magnin
- Jacques Mauclair : Georges Boisset
- Jean-Loup Philippe : ex-fiancé de Gina
- Robert Vidalin : président du tribunal
- Gilbert Gil : Garat, chroniqueur judiciaire
- Daniel Lecourtois : avocat
- Mohamed Jamoussi : le messager du procureur
- Hubert Noël : amant de Catherine
- Hubert Deschamps : docteur Mermet
- Raymond Devime : inspecteur Véricel
- Marcel Cuvelier : Maître Morin
- Roger Rudel : médecin hôpital
- Léa Gray : la mère de l'ex de Gina
- Jean-Henri Chambois : doyen des juges instructeurs
- le chroniqueur judiciaire Frédéric Pottecher
Non crédités
- Robert Berri : un inspecteur
- Marcel Bernier : un inspecteur
- Henri Coutet : le vigile
- Martine de Breteuil : dame à la veillée funéraire
- Anna Gaylor : amie de Gina
- Guy-Henry : un inspecteur
- Bernard Musson : Robert
- Louis Saintève : un avocat
- Jean Saudray : pompiste
- Francis Terzian : le greffier du juge Gaudet
- Dominique Zardi : un homme sortant de l'audience
- Guy Perro
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