Pages

dimanche 16 mars 2025

14.80 - AVIS SUR LE FILM LE CERVEAU DE GERARD OURY (1969)


 Vu le film Le Cerveau de Gérard Oury (1969) avec Jean Paul Belmondo Bourvil David Niven Eli Wallach Silvia Monti Raymond Jérôme Jacques Balutin Henri Attal Henri Genès Patrick Préjean Paul Mercey Jacques Ciron

(la chanson The Brain du générique a été composée par Georges Delerue)

Deux compères, Anatole et Arthur, prévoient un « coup fabuleux » : l'attaque d'un train spécial transportant de Paris à Bruxelles les fonds secrets des nations de l'OTAN, lors du déménagement du Grand Quartier général des puissances alliées en Europe en 1967. Une autre bande est sur le coup, celle qui réalisa la fameuse attaque du train postal Glasgow-Londres, sous les ordres du Cerveau, un homme dont la tête est si lourde que, sous le coup d'une émotion, il est incapable de la maintenir droite. Cette dernière bande est associée à la mafia sicilienne...

Après Le Corniaud et La Grande Vadrouille, Gérard Oury s'attaque à une comédie de casse internationale avec des moyens colossaux. Le Cerveau est un feu d’artifice burlesque qui ne laisse aucun répit, alignant courses-poursuites, quiproquos et situations absurdes avec une énergie folle. Inspiré par le célèbre braquage du train postal Glasgow-Londres de 1963, le film joue avec l’actualité et l’ancre dans son époque, notamment avec la sortie de la France du commandement militaire de l’OTAN.

L’histoire suit Arthur (Jean-Paul Belmondo), un petit malfrat ambitieux, et son complice Anatole (Bourvil), qui montent un audacieux braquage : dérober le magot d’un convoi de l’OTAN entre Paris et Bruxelles. Mais ils ignorent que le coup est également en préparation par un génie du crime britannique, surnommé "Le Cerveau" (David Niven), qui orchestre une opération sophistiquée depuis son yacht. Ajoutez à cela un mafieux italien déjanté (Eli Wallach) persuadé d’être trahi et une série de catastrophes en chaîne, et vous obtenez un festival de situations cocasses et de retournements de situation improbables.

Le duo Bourvil-Belmondo fonctionne à merveille. Bourvil, fidèle à son personnage de candide attachant, contraste avec le dynamisme et la décontraction de Belmondo. Mais le film ne repose pas uniquement sur eux : Eli Wallach en mafieux paranoïaque est une tornade de folie, tandis que David Niven apporte une élégance toute britannique à son rôle de génie criminel flegmatique. La présence de Silvia Monti, sensuelle et mystérieuse, complète ce casting de prestige.

Visuellement, Le Cerveau est un régal. Gérard Oury utilise pleinement son budget XXL pour filmer à Paris, Le Havre,  Rome et même Londres, exploitant des décors spectaculaires et des effets spéciaux ambitieux. Les poursuites sont d’une efficacité remarquable, notamment la mythique scène du train traversant la ville. Les gags sont légion, du lit mobile de Wallach à l’attaque burlesque d’un QG de l’OTAN.

Quelques anecdotes savoureuses entourent le tournage. Le budget faramineux (plus de 25 millions de francs) en faisait à l’époque l’un des films les plus chers du cinéma français. Le rôle du "Cerveau" devait initialement être tenu par Cary Grant, mais l’acteur, alors proche de la retraite, refusa. De son côté, Eli Wallach, célèbre pour Le Bon, la Brute et le Truand, avoua avoir eu du mal à suivre le rythme infernal des dialogues en français et apprenait parfois ses répliques phonétiquement. Quant à Belmondo, fidèle à sa réputation de casse-cou, il insista pour réaliser plusieurs cascades lui-même, notamment les scènes de poursuite.

Si certains critiques lui reprochent un manque de finesse, le film assume pleinement son exubérance et sa mécanique comique digne des meilleures farces du cinéma français. Il s’inscrit dans la grande tradition des films d’aventure comiques, où la rigueur de la mise en scène compense l’accumulation parfois excessive de péripéties.

Le Cerveau est une comédie d’action jubilatoire qui, plus de cinquante ans après sa sortie, reste un modèle du genre. Une œuvre où le talent d’Oury s’exprime pleinement, soutenu par un casting au sommet et un sens du rythme époustouflant.

NOTE : 14.80

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire