Vu le Film Les Décimales du Futur de Robert Fuest (1973) avec Jon Finch Sterling Hayden Jenny Runacre Harry Andrews Hugh Griffith Patrick MacGee Sandy Ratcliff Julie Ege Basil Henson
En 3102, de retour de Laponie après l'enterrement de son
père, Jerry Cornelius arrive à Londres avec la ferme intention de se venger de
son frère Frank et de lui arracher sa soeur Catherine.
L'aventurier prix Nobel Jerry Cornelius (Finch)
s'oppose à son frère Frank (O'Connor), qui a enlevé sa sœur Catherine
(Douglas). Tous deux meurent tandis que Jerry se retrouve mêlé aux plans de
Miss Brunner (Runacre) visant à créer l'homme parfait en fusionnant leurs deux
corps...
Plongé dans un univers psychédélique, Les Décimales du
Futur (titre original : The Final Programme, 1973) est un film de
science-fiction atypique, adapté du roman de Michael Moorcock. Réalisé par
Robert Fuest, connu pour Le Retour du docteur Phibes, le film baigne
dans une esthétique baroque, saturée de couleurs vives, d'effets visuels
hallucinatoires et d'une atmosphère désabusée typique des années 70. L'action
se déroule en 3102, une époque hors du temps où la société s'effondre dans un
chaos absurde.
Ce genre de film aurait parfaitement trouvé sa place dans
les cinémas de quartier, où les conditions de projection étaient parfois aussi
chaotiques que son tournage. On imagine aisément le scénariste réfléchissant à
son intrigue en fumant des cigarettes douteuses, un flipper clignotant en fond
sonore. Comme lui, Les Décimales du Futur fait TILT.
Le film suit Jerry Cornelius, un antihéros désinvolte et
décadent, interprété par Jon Finch, cherchant un programme informatique capable
de régénérer l'humanité. Mais le voyage est truffé d'illogismes assumés, de
dialogues absurdes et de personnages extravagants, parmi lesquels Sterling
Hayden, seule vraie star du casting. Son charisme fatigué apporte un écho
nostalgique à ce délire visuel.
Mélange d'humour noir, de satire sociale et
d'anticipation déjantée, le film s'inspire autant de la contre-culture que de
l'esthétique pop-art. Mais son rythme erratique et son scénario volontairement
déstructuré en font une curiosité inclassable, souvent incomprise. Il reste
cependant un témoignage fascinant d'une époque où la science-fiction osait
tout, quitte à perdre une partie de son public.
NOTE : 6.10
FICHE TECHNIQUE
- Jon Finch : Jerry Cornelius
- Jenny Runacre : Miss Brunner
- Graham Crowden : Dr. Smiles
- George Coulouris : Dr. Powys
- Basil Henson : Dr. Lucas
- Hugh Griffith : Professeur Hira
- Patrick Magee : Dr. Baxter
- Sterling Hayden : Major Wrongway Lindbergh
- Harry Andrews : John
- Derrick O'Connor : Frank Cornelius
- Gilles Millinaire : Dimitri
- Ronald Lacey : Shades
- Julie Ege : Miss Dazzle
- Sandy Ratcliff : Jenny
- Sarah Douglas : Catherine Cornelius
- Olga Lowe : Hari
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