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vendredi 12 décembre 2025

7.20 - VU LE FILM DANGER DIABOLIK DE MARIO BRAVA (1968)


 Vu le Film Danger Diabolik de Mario Brava (1968) avec John Philipp Law Michel Piccoli Marisa Mell Adolfo Celli Terry Thomas Annie Gorassini Mario Donen Caterina Borrato 

Dans la ville européenne de Clerville, le malfaiteur masqué Diabolik parvient à ravir dix millions de dollars durant un transport de fonds supervisé par l'inspecteur Ginko, en faisant diversion à l'aide de quelques bombes fumigènes. Il s'enfuit à bord d'un bateau à moteur puis d'une Jaguar noire. Poursuivi par un hélicoptère de la police, il parvient à le semer en entrant dans un tunnel où sa fiancée Eva Kant l'attend dans une Jaguar blanche. Diabolik et Eva rejoignent alors leur refuge souterrain. 

Quand j’étais ado, j’étais complètement accro à la BD Diabolik : un hyper-méchant sexy en diable, un vrai félin du cambriolage avec des yeux qui traversaient littéralement son masque, des voitures de luxe plus lustrées que des vitrines de Noël, et un graphisme d’une élégance folle. Alors forcément, dès que j’ai su qu’il existait une adaptation cinématographique, j’avais hâte de découvrir ce que l’écran allait bien pouvoir faire de ce mythe papier. 

Danger: Diabolik, co-production italienne oblige, fait appel au maître Mario Bava, pape du fantastique bariolé, pour mettre en images les exploits du criminel le plus cool des sixties. Le film s’ouvre sur le braquage du siècle: Diabolik déjoue tout le monde pour voler un chargement de lingots d’or, sous le nez d’un État qui en a vu d’autres mais peut toujours trembler devant lui. L’Inspecteur Ginko — incarné par notre Michel Piccoli national — tente comme toujours de stopper ce chat noir de l’ombre, mais se retrouve, comme d’habitude, délicieusement floué. Un éternel jeu du chat et de la souris où la souris a une Lamborghini et un repaire souterrain façon Playboy Mansion. 

Dans le rôle du prince du larcin, John Phillip Law : charmant, musclé, silhouette parfaite pour le costume moulant… mais, disons-le franchement, pas la chips la plus grillée au fond du paquet. Charisme, oui, présence, absolument. Acting… un peu moins, même si sa rigidité finit par servir le personnage : Diabolik n’est pas humain, il est un concept qui marche — et parfois qui parle. 

À ses côtés, la sublime Eva Kant, muse sensuelle et complice indispensable, dont la présence renforce ce parfum de BD vivante : beauté froide, glamour assumé, et un sens de la symétrie esthétique qui ferait pâlir un photographe de mode. Dommage que Catherine Deneuve n’ait pas poursuivi l’aventure au-delà d’une semaine de tournage : on aurait eu un couple criminel à faire fondre le Vatican. 

Côté mise en scène, Bava se déchaîne. Le maître signe un film totalement seventies dans l’âme : couleurs pop, zooms incontrôlables, décors qui sentent la moquette épaisse et les projecteurs qui chauffent, explosions en carton-pâte mais filmées comme des feux d’artifice d’opéra. Le montage est parfois aussi fluide qu’un spaghetti trop cuit, mais c’est précisément ce déséquilibre qui donne au film ce parfum de série B de luxe. 

Le scénario, lui, ressemble à un James Bond sous acide : on y trouve des cambriolages improbables, des plans extravagants, un méchant qui n’en est pas un et un policier qui n’en peut plus. Clichés ? Absolument. Kitsch ? À souhait. Et pourtant, il y a un charme fou dans cette façon d’assumer le grand n’importe quoi avec élégance. 

Les dialogues coincent parfois, le jeu d’acteur fait sourire, certaines scènes semblent récitées en phonétique, mais tout respire l’ironie, le second degré et cette envie de coller au style BD jusqu’au bout des gants noirs de Diabolik. Si on le prend pour ce qu’il est — un objet pop, une curiosité esthétique, un clin d’œil à une époque où le cinéma se maquillait comme une star disco — alors Danger: Diabolik devient un vrai petit plaisir coupable. 

Ce film n’est pas la réalisation du siècle, mais il a un style fou, une identité forte, et ce parfum sucré du cinéma bis italien. Pour les fans de la BD comme moi, c’est une friandise rétro. Pour les cinéphiles pointus ? Peut-être moins. Mais pour quiconque aime le kitsch, les masques noirs, les héros immoraux et les voitures qui brillent : foncez, Diabolik vous attend dans son repaire 

NOTE : 7.20

FICHE TECHNIQUE

DISTRIBUTION


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