Vu le Film Tron Arès de Joaquim Ronning (2025) avec Jared Leto Greta Lee Evabn Peters Jodie Turner Smith Hasan Minahj Jeff Bridges Arturo Castro Gillian Anderson Cameron Monaghan
En 2025, Eve et Tess Kim sont les nouveaux PDG d’ENCOM après le départ de Sam Flynn pour des "raisons personnelles". Les sœurs cherchent à développer des aides humanitaires et entretiennent une rivalité avec Dillinger Systems, fondé par Ed Dillinger et qui est actuellement gérée par son petit-fils Julian Dillinger, qui cherche à développer des armes militaires. Cependant, après la mort de Tess des suites d'un cancer, Dillinger Systems prend de l’avance tandis qu’Eve songe démissionner de ENCOM.
Honnêtement, j’y allais à reculons. Le précédent épisode nous avait tellement laissé un arrière-goût amer que je regrettais presque le temps béni où Jeff Bridges cabotinait dans la Grid en 1982, pionnier d’un imaginaire numérique qui faisait rêver toute une génération. Tron: Legacy avait évidemment sa sublime bande-son signée Daft Punk, mais côté narration, c’était un peu comme tenter de décrypter une mise à jour Windows en plein milieu de la nuit : on comprenait les grandes lignes, mais pas forcément les tenants et aboutissants de la saga. Bref, je n’étais pas prêt à replonger.
Et puis voilà Tron: Ares, sorti un peu de nulle part — Disney semblant tenir à maintenir en vie cette franchise coûte que coûte, comme un serveur qu’on refuse d’éteindre même s’il clignote rouge depuis dix ans. Mais à ma grande surprise, je dois l’avouer : j’ai passé un excellent moment. Oui, moi. Oui, devant un troisième Tron.
Le premier choc vient du visuel, et pour une fois, il est dans le bon sens. Pas d'overdose de couleurs fades ni de ces effets spéciaux low cost qui semblent générés dans un sous-sol humide de studio. Joachim Rønning réussit à créer un univers numérique stylisé mais lisible, élégant, où chaque cadre respire enfin. Un monde futuriste qui ne donne pas l’impression d’être un écran de veille mal compressé.
Ensuite, miracle absolu : Jared Leto n’est pas énervant. C’est même un plus indéniable. Il incarne Ares, programme conçu pour interagir avec le monde réel, avec une retenue qu’on ne lui connaissait plus. Ce n’est pas une performance révolutionnaire, mais elle est parfaitement en phase avec le film, et pour une production Tron, c’est déjà une victoire.
Le scénario, justement, assume pleinement son pitch : les programmes peuvent désormais venir dans notre monde. Forcément, c’est un peu tiré par les cheveux, mais la franchise n’a jamais vraiment visé le réalisme scientifique. Ce qui compte, c’est que cette idée permet enfin de sortir la saga de sa boucle narrative numérique et d'offrir une vraie tension dramatique, notamment grâce à l’arrivée de nouveaux personnages humains qui dynamisent l’ensemble. L’histoire ne révolutionne pas la SF, mais elle se tient, et elle donne un minimum de profondeur à une mythologie qui, il faut le dire, en avait bien besoin.
La mise en scène de Rønning est efficace, parfois même inspirée, surtout dans son utilisation de la lumière et du rythme. On sent qu’il a voulu éviter le clinquant et la surcharge, privilégiant une lecture claire de l’action et un vrai sens de la composition visuelle. C’est propre, solide, et parfois même élégant.
Côté casting, mention spéciale aux rôles secondaires, qui apportent de l’humanité et de l’humour sans tomber dans la caricature. Le film parvient aussi, par petites touches, à reconnecter avec l’héritage de Kevin Flynn sans en faire une révérence lourde ou forcée. C’est un hommage discret, mais bienvenu.
Et puis, évidemment, la musique de Nine Inch Nails vient sublimer tout ça. Pas de clone de Daft Punk, pas de tentative d’imitation hasardeuse, mais une atmosphère plus sombre, plus industrielle, qui colle parfaitement à l’ambition du film. C’est peut-être l’un des éléments qui donnent à Tron: Ares une véritable identité propre.
Alors oui, je suis le premier surpris : ce troisième épisode, que personne n’attendait vraiment, s’avère être une très belle réussite dans son registre. Ce n’est pas un chef-d’œuvre de science-fiction, ce n’est pas un film qui va révolutionner l’industrie, mais c’est un divertissement sincère, bien construit, techniquement maîtrisé, et surtout : agréable. Ce qui, pour Tron, relève presque de la résurrection.
Et rien que pour ça, Tron: Ares mérite largement son passage sur grand écran.
NOTE : 12.10
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Joachim Rønning
- Scénario : Jesse Wigutow et Jack Thorne, d'après les personnages créés par Steven Lisberger et Bonnie MacBird
- Musique : Nine Inch Nails
- Direction artistique : Chris Beach, Jason Corgan Brown, Denise Hudson, Robert Andrew Johnson, Kristen Maloney, Grant Van Der Slagt et Benoit Waller
- Décors : Darren Gilford
- Costumes : Christine Bieselin Clark et Alix Friedberg
- Photographie : Jeff Cronenweth
- Son : Peter Mulholland, Mark Noda
- Montage : Tyler Nelson
- Production : Sean Bailey
- Production déléguée : Russell Allen
- Production exécutive : Jared Leto, Steven Lisberger, Emma Ludbrook, Jeffrey Silver et Justin Springer
- Production associée : Meera Jogani
- Sociétés de production : Paradox et Walt Disney Pictures
- Société de distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures (France)
- Budget : 180 millions de dollars
- Jared Leto (VF : Jonathan Le Guillou) : Ares
- Greta Lee (VF : Geneviève Doang) : Eve Kim
- Evan Peters (VF : Clément Moreau) : Julian Dillinger
- Jodie Turner-Smith (VF : Fily Keita) : Athena
- Hasan Minhaj (VF : Nessym Guetat) : Ajay Singh
- Arturo Castro (VF : Gauthier Battoue) : Seth Flores
- Gillian Anderson (VF : Juliette Degenne) : Elizabeth Dillinger
- Jeff Bridges : Kevin Flynn
- Cameron Monaghan : Caius
- Sarah Desjardins : Erin
- Selene Yun : Tess Kim
- Aaron Paul Stewart : Pete
- Roger Cross : Cross
- Roark Critchlow : général McGrath
- Katharine Isabelle : Marcia Lee Hadlow
- Gary Vaynerchuk : Stuart Roche
- Kwesi Ameyaw : Silvio
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