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mercredi 3 décembre 2025

6.90 - MON AVIS SUR LE FILM ONE PIECE RED DE GORO TANUGUCHI (2022)


Vu le film  One Pièce Red Film d’Animation Japonais de Goro Taniguchi (2022) d’après le Manga de Eiichiro Oda 

Luffy et son équipage s’apprêtent à assister à un festival de musique attendu avec impatience. La chanteuse la plus populaire du monde, Uta, va monter sur scène pour la première fois. Celle qui n’est autre que la fille du légendaire pirate Shanks Le Roux va révéler la puissance exceptionnelle de sa voix qui pourrait bien changer le monde… 

One Piece Film: Red, treizième long-métrage issu de la saga culte imaginée par Eiichirō Oda, devait être — pour les fans — une fête, une célébration des vingt-cinq ans du manga, un grand concert visuel réunissant pirates, émotion et nostalgie. Pour un novice comme moi, qui n’a jamais réellement mis un pied dans le monde des mangas, disons que c’était une sorte d’expérience : un peu comme plonger la main au fond d’un paquet de chips pour goûter la toute dernière, froide, cassée et coincée entre deux plis du sachet. On espère y trouver la saveur magique… et on se retrouve parfois avec quelque chose de franchement fade. Mais comme je l’ai dit, avant que les fans ne m’éparpillent façon puzzle (oui, façon One Piece aussi), je me contente de parler de mon ressenti : ni haine, ni provocation, seulement une grande indifférence. 

Le film suit Uta, chanteuse à la voix envoûtante (et en VO portée par Ado, véritable star musicale au Japon), qui se révèle être la fille spirituelle de Shanks, pirate mythique et figure essentielle pour les adeptes de la série. Uta organise un gigantesque concert auquel participent Luffy et son équipage, les fameux Chapeaux de Paille. L’idée est belle : un monde où la musique peut changer la réalité, où le chant devient une arme, où la scène se transforme en champ de bataille psychique. Sur le papier, ça promet un beau mélange entre spectacle musical et aventure épique. 

Mais voilà : quand on ne connaît ni les codes, ni les relations entre les personnages, ni les enjeux déjà tissés sur des centaines d’épisodes, on regarde tout ça comme un invité égaré à une réunion de famille. On entend des noms, des symboles, des clins d’œil que tout le monde semble comprendre… sauf soi. Et là, on se dit qu’on ne tient pas une chips, mais un morceau de carton décoré. 

Le scénario, pour moi, n’a jamais vraiment décollé. J’ai trouvé l’ensemble vide de sens, comme si la musique était censée faire le travail à la place de l’écriture. On nous promet un duel émotionnel entre Uta et Luffy, un affrontement psychologique autour de la perte, du choix, du rêve… mais tout est traité tellement vite qu'on a l’impression que rien n’a vraiment le temps de prendre forme. Les combats, pourtant essentiels dans One Piece, sont d’une brièveté frustrante : ça clignote, ça bouge, ça crie… et c’est déjà fini. Pas le temps d’apprécier un coup, une chorégraphie, un enjeu. Un peu comme si on te servait un plat gastronomique en micro portions, mais sans la saveur. 

Et alors, parlons de ce que je n’avais pas promis de critiquer, mais que j’ai fini par faire malgré moi : les chansons. Elles sont partout. Tout le temps. À tel point que le film ressemble plus à une comédie musicale hyperactive qu’à un film d’aventure. Pour les fans de Ado, c’est sûrement le paradis. Pour moi, c’était un peu… une épreuve. Très chantant, très sucré, très enfantin, très « festival de couleurs qui clignotent » — et très éloigné de l’image plus brute et plus charpentée que j’avais pu entrevoir dans la version live de One Piece. On a l’impression que le film vise un public très jeune, très réceptif au kawaii musical, ce qui n’est pas mon cas. 

La mise en scène de Gorō Taniguchi est dynamique, colorée, parfois inventive, mais saturée au point d’épuiser. J’ai senti un besoin constant de surenchère visuelle, comme si le réalisateur craignait qu’une seconde de calme allait faire perdre l’attention du spectateur. Les personnages emblématiques — LuffyZoroNamiSanjiUsopp, Robin, Brook et les autres — sont présents, mais souvent réduits à commenter l’action ou à intervenir quelques instants, sans réel développement. Quand on ne connaît pas leur histoire, on reste forcément à distance. 

Bref, sans être méchant (promis… presque), je suis resté indifférent du début à la fin. Ce n’est pas que le film est mauvais : c’est qu’il ne m’a pas parlé. C’est un spectacle calibré pour ceux qui aiment déjà l’univers, pour ceux qui vibrent à l’idée d’entendre Uta pousser une nouvelle note, pour ceux qui connaissent par cœur les liens entre les personnages. Moi, je n’ai rien ressenti. Trop chantant, trop enfantin, trop peu crédible, pas assez construit. Et même si je suis venu avec curiosité, je suis reparti exactement comme je suis entré : un spectateur qui n’a pas réussi à embarquer. 

Mais au moins, j’aurai goûté cette fameuse chips au fond du paquet. Et parfois, il faut commencer par une chips pas terrible avant de comprendre pourquoi les autres en mangent des tonnes. 

 NOTE ; 6.90

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Voix françaises

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