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mercredi 3 décembre 2025

9.50 - MON AVIS SUR LE FILM ELAONOR THE GREAT DE SCARLETT JOHANSSON (2025)


 Vu le Film Elaonor The Great de Scarlett Johansson (2025) avec June Squibb Erin Kellyman Jessica Hetch Will Price Chiwetel Ejiofor Rita Zohar 

Eleanor Morgenstein, une Floridienne de 94 ans noue une amitié improbable avec une étudiante de 19 ans à New York 

Avec Eleanor the Great, Scarlett Johansson passait derrière la caméra pour la première fois, et forcément, la curiosité était grande. On attendait de voir comment l’une des actrices les plus en vue d’Hollywood transformerait son regard d’interprète en un regard de cinéaste. Et ce premier essai se révèle être exactement ce que sont souvent les débuts prometteurs : un mélange généreux d’envie, de sincérité, de limites assumées et de petites maladresses qu’on pardonne volontiers parce qu’on sent la bonne volonté derrière chaque plan. 

Le film navigue entre le devoir de mémoire et les mensonges qu’on se raconte pour tenir debout. Johansson signe une mise en scène qui reste modeste, presque timide parfois, mais jamais froide. Elle préfère accompagner ses personnages plutôt que de chercher l’effet, et ce choix donne une douceur inattendue à l’ensemble. Un certain classicisme plane au-dessus du récit, parfois trop sage, parfois trop lisse, mais jamais inintéressant. On sent qu’elle ne veut pas brusquer, qu’elle veut transmettre plutôt que démontrer. 

L’histoire fonctionne surtout grâce à ses actrices : une June Squibb absolument sublime, 94 printemps et toujours ce talent rafraîchissant qu’on devrait mettre en bouteille tant il fait du bien. Squibb mélange humour, fragilité et petites étincelles de folie douce avec une grâce qui emporte tout sur son passage. On ne peut qu’être embarqué dans le « tourbillon Eleanor », tant elle insuffle de vie à chaque scène. 

À ses côtés, Erin Kellyman s’impose comme un parfait contrepoint. Son alchimie avec Squibb fait des merveilles : la jeunesse face à la vieillesse, l’élan face au souvenir, la vérité face au mensonge… un joli duo qui porte le film plus loin que son scénario parfois prévisible. Leur relation donne au récit une émotion authentique, jamais forcée. 

Le scénario, lui, reste dans les clous : efficace, propre, un peu sage. Il déroule un parcours intime, ponctué de révélations que l’on voit venir, mais qui continuent de toucher grâce à la sincérité du propos. On sent le sujet personnel, les thèmes chers à Johansson, cette envie de parler de transmission, de mémoire, de réconciliation. Ce n’est pas révolutionnaire, mais c’est honnête. 

Quant à la mise en scène, elle épouse ce même principe de modestie. Rien de tape-à-l’œil, rien de prétentieux. Johansson choisit la sobriété, parfois trop, au risque de manquer de souffle dans certaines séquences. Mais pour un premier film, cette retenue témoigne d’une vraie humilité, loin des débuts tonitruants qui cherchent à impressionner. 

Alors oui, Eleanor the Great coche presque toutes les cases du premier film indépendant : un sujet qui tient à cœur, une ambition mesurée, un petit budget assumé, et ces quelques imperfections qui rappellent que tout cinéaste doit commencer quelque part. Ce n’est pas un grand film, mais un film sympathique, attachant, porté par une actrice de 94 ans qui vole la vedette à tout le monde. Rien que pour June Squibb, on ne regrette pas le voyage. 

Et même si le film reste dans une zone de confort, difficile de ne pas se laisser toucher par ce duo improbable et par la sensibilité sincère de Scarlett Johansson. Un premier essai qui ne bouscule pas les codes, mais qui sait toucher juste. 

NOTE : 9.50

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