Vu le Film Insaississables 3 de Ruben Fleisher (2025) avec Jesse Eisenberg Dave Franco Woody Harelson Isla Fisher Justice Smith Dominique Sissa Ariana Greenblat Morgan Freeman Rosamund Pike
Daniel Atlas recrute un trio d'illusionnistes pour réaliser le braquage le plus impressionnant jamais imaginé ainsi que le plus spectaculaire des tours de magie : dérober le Diamant-Coeur, joyau le plus précieux du monde des mains d’une redoutable organisation criminelle, revendeuse d'armes.
Avec Insaisissables 3, Ruben Fleischer donne l’impression d’ouvrir un chapeau déjà vidé deux fois pour en faire sortir… le même lapin fatigué.
Le concept est usé jusqu’à la lie, non pas pour le plaisir du spectateur, mais clairement pour remplir les caisses du producteur. Et cette fois, le tour ne fonctionne plus.
Certes, les tours de magie sont toujours là.
Certes, visuellement, il y a de belles choses, une mise en image léchée, parfois clinquante, parfois franchement kitsch.
Mais tout ce qui faisait le sel du premier opus — le mystère, la montée en tension, le sentiment d’un grand numéro final — a disparu.
Le scénario est d’une faiblesse affligeante.
Bancal, décousu, sans colonne vertébrale.
On enchaîne les scènes comme on enchaîne des numéros de cabaret : sans unité, sans crescendo, sans véritable enjeu.
Aucun twist réellement imprévisible.
Juste une succession de micro-tours de magie, répétitifs, déjà vus dans les deux premiers films, sans effet grandiose ni bluff final.
Là où le premier Insaisissables construisait un vrai numéro d’illusion à grande échelle, ce troisième opus ressemble à une démonstration technique sans âme.
Côté casting, la déception est encore plus marquée.
Morgan Freeman ne fait que passer la tête par une porte, comme un caméo contractuel.
L’absence de Mark Ruffalo enlève toute ambiguïté morale au récit.
Mais surtout, l’absence de Michael Caine dénature profondément le projet : sans lui, il manque une figure, une autorité, un ancrage.
La grande “idée” du film — introduire un nouveau groupe plus jeune, tout aussi talentueux, dans un conflit générationnel — était pourtant prometteuse.
Mais elle est mal exploitée, survolée, presque décorative.
Le choc des générations reste théorique, jamais dramatique, jamais incarné.
La mise en scène, elle, est surjouée, tape-à-l’œil, parfois presque publicitaire.
Tout est souligné, appuyé, expliqué, comme si le film n’avait plus confiance ni en son histoire ni en son public.
Au final, Insaisissables 3 ressemble à une sorte de Plus Belle la vie version magiciens, avec un peu plus d’argent, mais beaucoup moins d’idées.
Encore une suite inutile.
Encore une suite de trop.
Et pourtant, le deuxième opus sentait déjà l’essoufflement.
Franchement déçu.
Si un Insaisissables 4 devait voir le jour, j’espère qu’ils engageront un vrai scénariste, pas un prestidigitateur du copier-coller.
Parce qu’un bon tour de magie repose sur l’illusion…
Mais un bon film repose sur l’écriture.
NOTE : 12.20
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Ruben Fleischer
- Scénario : Eric Warren Singer, Michael Lesslie, Paul Wernick, Rhett Reese et Seth Grahame-Smith, d'après les personnages créés par Boaz Yakin et Edward Ricourt
- Musique : Brian Tyler
- Direction artistique : Miklós Hatvani-Deàk
- Décors : David Scheunemann
- Costumes : Sophie Canale
- Photographie : George Richmond
- Montage : Stacey Schroeder
- Production : Alex Kurtzman, Roberto Orci et Bobby Cohen
- Production exécutive : Ethan Smith, Christopher Woodrow et Connor DiGregorio
- Sociétés de production : Lionsgate Films, The Fusion Media et Summit Entertainment
- Société de distribution : Lionsgate Films, SND (France)
- Pays de production :
États-Unis
- Jesse Eisenberg (VF : Donald Reignoux) : J. Daniel Atlas
- Woody Harrelson (VF : Jérôme Pauwels) : Merritt McKinney
- Dave Franco (VF : Yoann Sover) : Jack Wilder
- Isla Fisher (VF : Dorothée Pousséo) : Henley Reeves
- Justice Smith (VF : Baptiste Marc) : Charlie Vanderberg
- Dominic Sessa (VF : Arthur Khong) : Bosco Leroy
- Ariana Greenblatt (VF : Adeline Chetail) : June Rouclere
- Paisley Day Herrera : June jeune
- Lizzy Caplan (VF : Céline Ronté ; VQ : Karine Vanasse) : Lula May
- Rosamund Pike (VF : Laura Blanc) : Veronika Vanderberg
- Morgan Freeman (VF : Frantz Confiac) : Thaddeus Bradley
- Thabang Molaba (en) : Lethabo
- Andrew Santino (en) : Brett Finnigan
- Henry Fisher : L'ami de Brett
- Ben Seidman (en) : Max Thomuson
- Bobby Holland Hanton : L'agent d'Interpol
- Dominic Allburn : Marc Schreiber
- Myah Branton : Leslie
- Mark Ruffalo (VF : Rémi Bichet ; VQ : Sylvain Hétu) : Dylan Rhodes / Dylan Shrike (caméo)

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