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samedi 20 décembre 2025

15.20 - MON AVIS SUR LE FILM LA MALEDICTION DE RICHARD DONNER (1976)

 


Vu le Film La Malédiction de Richard Donner (1976) avec Grégory Peck Lee Remick David Warner Billie Whitelaw Patrick Troughton Sheila Raynor Harvey Stephen Leo McKern Tommy Dugan 

Robert Thorn est ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni. Plusieurs décès tragiques et étranges ont lieu dans son entourage à Londres. Keith Jennings, un photographe, et le père Brennan finissent par convaincre Thorn que Damien, son fils de cinq ans, un orphelin aux origines obscures qu'il a adopté le jour de sa naissance à l'insu de sa femme, celle-ci venant de mettre au monde un enfant qui est mort peu après sans aucune explication, n'est autre que l'Antéchrist. 

Athée indécrottable, je le confesse d’entrée : les films d’épouvante où l’Église trône au centre du village, et surtout au centre de l’histoire, me laissent d’ordinaire aussi froid qu’un bénitier un matin d’hiver. Mais La Malédiction de Richard Donner fait figure d’exception rare, presque miraculeuse — oui, le mot est lâché. Donner ne signe pas un film religieux, il signe un film politique, paranoïaque, profondément américain et finalement très moderne. Sous couvert d’Antéchrist, il parle de pouvoir, de transmission, d’élites et d’un avenir qui s’installe en silence dans une maison très blanche (sic). On pourrait presque imaginer Damien, adulte, à la fin du film, serrant des mains devant les caméras, sourire figé, regard vide, ayant pris le pouvoir sans jamais lever la voix comme si actuellement Damien avait obtenu ce qu’il cherchait (sic) 

La force du film tient à cette horreur rampante, jamais hystérique, sans les effets scabreux ou démonstratifs de L’Exorciste. Richard Donner sait mener sa barque : mise en scène nette, cadres précis, rythme implacable, efficacité sans esbroufe. La marque des grands réalisateurs, ceux qui savent que suggérer est toujours plus terrifiant que montrer. Il parvient à nous faire agripper les dossiers de notre canapé ou les cheveux de nos conjoints, même quand ils sont chauves (sic), simplement par la tension et l’inéluctable progression du récit. 

Grégory Peck est parfait dans le rôle du père adoptif, figure d’autorité rationnelle, incrédule jusqu’au bout, qui voit son monde s’effondrer à mesure que la vérité se révèle. Lee Remick, bouleversante, incarne une mère aimante, protectrice, puis broyée psychologiquement par ce qu’elle ne comprend pas. Ah, les conséquences de l’adoption… Mais celui qui glace réellement le sang, c’est le petit Harvey Stephens. Damien ne surjoue jamais : il observe, il sourit à peine, et son seul regard suffit à provoquer frissons et sueurs froides. Un enfant-filmé plus qu’un enfant-acteur, et c’est précisément ce qui le rend inquiétant. 

Comme si le diable avait décidé de prolonger l’expérience hors champ, le tournage fut entouré de faits troublants : accidents, morts, incidents en série, et cet avion destiné à six membres de l’équipe, finalement affecté à d’autres passagers, qui s’écrase avec tout son équipage. Coïncidences ? Le diable, vous dis-je. Impossible également de passer sous silence l’extraordinaire partition de Jerry Goldsmith, cette messe en latin devenue mythique, solennelle et menaçante, qui sacralise l’horreur au lieu de la vulgariser et participe pleinement à l’atmosphère du film. 

La Malédiction est terrifiante parce qu’elle est maîtrisée, intelligente, sournoise et politique. Un classique du cinéma d’épouvante, un vrai, qui a fait beaucoup de petits, souvent moins subtils, et dont l’influence dépasse largement son sujet. Et la preuve ultime de sa réussite ? Même un athée convaincu finit par y croire… le temps du film.

NOTE : 15.20

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