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dimanche 28 décembre 2025

13.10 - MON AVIS SUR LE FILM SPRINGSTEEN DELIVER ME FROM NOWHERE DE SCOTT COOPER (2025)


 Vu le Film Springsteen : Deliver Me From Nowhere de Scott Cooper (2025) avec Jérémy Allen White Jeremy Strong Paul Walter Hauser Stephen Graham Odessa Young Gaby Hoffman Johnny Cannizarro Grace Gummer 

En 1982Bruce Springsteen commence à travailler sur son sixième album studioNebraska. Après le succès de The River et de sa tournée, il veut revenir à quelque chose de plus simple, dépouillé et très personnel. L'artiste va donc enregistrer ce nouvel album de la manière la plus sobre et la moins compliquée possible : sur une cassette à quatre pistes (Portastudio) dans sa chambre du New Jersey 

J’aime bien Bruce Springsteen. Voilà, c’est dit. Mais soyons honnêtes : je ne suis ni un expert de sa discographieni un exégète de sa vie, ni un fan hardcore capable de réciter l’ordre des morceaux de Nebraska les yeux fermés. Et comme pour le film consacré à Dylan avec Timothée Chalamet, je m’attendais à une chose toute simple : que la musique soit omniprésente. Du rock, de la guitare, du rocailleux, du Boss quoi. 

Or Deliver Me From Nowhere prend un tout autre chemin. Scott Cooper choisit de raconter un Springsteen en retraiten introspection, presque reclus. Le film se concentre sur les années de solitude au début des années 80, lorsque Bruce s’enferme dans sa chambre pour composer Nebraska, album dépouillésombreenregistré sur un simple magnétophone. Une parenthèse avant l’explosion planétaire de Born in the U.S.A.période quepersonnellementj’ai davantage connue. 

Il y a bien quelques scènes musicales, notamment des échanges avec d’autres musiciens  ça envoie un peu plus de bois, le film respire, le son prend de la place, on se dit : « Ah, ça y est, on y est ». Mais ces moments restent trop raresJ’en voulais plus. Clairement. Ma dose de rock, de guitare et de sueur est restée en salle d’attente. 

Le cœur du récit repose sur la dépression du Boss, sur ses doutes, son rapport compliqué à la célébrité, à son père, à l’Amérique qu’il chante mais qu’il observe aussi avec une immense mélancolieC’est intéressantindéniablement. Mais une question persiste tout au long du film : est-ce que cela justifie, à lui seul, un long métrage entier ? 

Visuellement, le film est très beau. Scott Cooper soigne ses cadres, ses lumièrescette Amérique nocturne et silencieuse qui fait écho aux chansons de Nebraska. La mise en scène est élégante, parfois trop sage, presque figée dans sa contemplation. 

Côté interprétationAllen White incarne Bruce Springsteen avec sérieux et application. Il est crédible physiquement, la voix est travailléel’intention est . Mais malgré tout, je reste à distance. Je le regarde jouer Bruce Springsteen, sans jamais vraiment l’oublier en tant qu’acteur. Une performance solidemais qui ne m’embarque pas totalement. 

Le scénario avance à petits pas, privilégiant l’atmosphère à la dramaturgieCertains apprécieront cette approche contemplative ; d’autrescomme moi, resteront un peu sur leur faimJ’aurais aimé plus de tension, plus de contrastes, plus de musique aussi — surtout quand on parle du Boss. 

Springsteen – Deliver Me From Nowhere est donc un film respectable, soigné, intelligent dans ses intentions, mais qui m’a laissé en dehors émotionnellementPeut-être faudra-t-il que je le revoie pour confirmer ou infirmer cette impression. Comme Nebraska lui-même, le film demande sans doute du temps, du silence… et un certain état d’esprit. 

Mais je l’avoue : en sortantj’avais surtout envie d’écouter Born in the U.S.A. à fond dans la voiture.

NOTE : 13.10

FICHE TECHNIQUE

  • Réalisation et scénario : Scott Cooper, d'après Deliver Me from Nowhere: The Making of Bruce Springsteen's Nebraska de Warren Zanes
  • Décors : Stefania Cella
  • Costumes : Brittany Loar et Kasia Walicka Maimone
  • Photographie : Masanobu Takayanagi
  • Montage : Pamela Martin
  • Musique : Jeremiah Fraites
  • Producteurs : Scott Cooper, Ellen Goldsmith-Vein, Eric Robinson, Scott Stuber
    • Producteurs délégués : Warren Zanes et Tracey Landon
  • Sociétés de production : Gotham Group, Night Exterior et Bluegrass 7
  • Société de distribution : 20th Century Studios
  • Budget : 55 000 000 $

DISTRIBUTION

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