Vu le film Oscar de Edouard Molinaro (1967) avec Louis de Funès Claude Gensac Claude Rich Mario David Roger Van Hool Paul Preboist Agathe Natanson Sylvia Saurel Germaine Delbat Dominique Page Philippe Vallauris
Christian
Martin, modeste comptable dans une grande société présidée par le promoteur immobilier Bertrand Barnier, surprend un matin son patron
au saut du lit, afin de lui demander une substantielle augmentation. Martin est
en effet sur le point de demander la main d’une jeune fille, et n’ose se
présenter devant le père de cette dernière avec un simple salaire d’employé.
Après
quelques tergiversations, Barnier cède et accorde à Martin son augmentation.
C'est alors que celui-ci lui annonce que la jeune fille qu'il compte épouser
est justement la fille de Barnier.
Oscar (1967) d’Édouard Molinaro est
une explosion de comédie burlesque, un terrain de jeu idéal pour Louis de
Funès, qui y livre l’une de ses performances les plus mémorables. Adapté de la
pièce de Claude Magnier, qu’il a interprétée sur scène avec son fils, ce film
repose sur un enchaînement frénétique de quiproquos, de mensonges éhontés et
d’outrances théâtrales.
L’intrigue,
aussi simple que délirante, met en scène Bertrand Barnier, riche homme
d’affaires, réveillé à l’aube par son comptable Christian Martin (Claude Rich),
qui exige une augmentation avant d’avouer qu’il a volé de l’argent et qu’il
compte épouser la fille de Barnier. S’ensuivent une avalanche de
rebondissements impliquant de fausses identités, des valises échangées et une
série de crises de nerfs d’anthologie.
Le
rythme est infernal : la mise en scène de Molinaro épouse la folie du
vaudeville, renforcée par le montage nerveux et la partition bondissante de
Georges Delerue. Chaque scène est un prétexte à une montée en tension
progressive, jusqu’à l’explosion de rage caractéristique de De Funès. Celui-ci
joue avec son corps, son visage, ses mimiques et son incroyable énergie. Le gag
du nez qu’il étire à plusieurs reprises sur Claude Rich est un modèle de
comédie visuelle, tout comme ses gesticulations frénétiques et ses regards
paniqués.
Autour
de lui, la distribution est impeccable. Claude Rich est parfait en manipulateur
flegmatique, Mario David impose sa présence physique en masse tranquille,
tandis que Paul Preboist, lunaire, et Claude Gensac, fidèle complice de De
Funès, complètent ce ballet de fous.
La
mécanique d’Oscar est huilée avec une précision redoutable. Chaque porte
qui claque, chaque échange de valise, chaque mensonge accumulé contribue à une
spirale infernale qui ne cesse de s’emballer. Le film est un concentré de la
quintessence du comique de De Funès : mauvaise foi, tyrannie domestique,
autorité débordée et mauvaise humeur hilarante.
Oscar, c’est du théâtre filmé dans ce
qu’il a de plus éclatant, où le jeu d’acteur prime sur la mise en scène. Mais
lorsque l’acteur principal est un génie comme De Funès, cela devient un
chef-d’œuvre du comique.
NOTE : 14.70
- Réalisation : Édouard Molinaro
- Assistants réalisateurs : Jean-Marie Poiré, Philippe Monnier
- Scénario : d’après la pièce Oscar de Claude Magnier (1958)
- Adaptation : Jean Halain, Édouard Molinaro, Louis de Funès
- Dialogue additionnel : Jean Halain
- Musique : Jean Marion et Georges Delerue - (Éditions Hortensia)
- Photographie : Raymond Lemoigne
- Son : René-Christian Forget
- Montage : Robert et Monique Isnardon
- Scripte : Aurore Pasquiss
- Décors : Georges Wakhévitch, assisté de Jean Forestier
- Costumes : Francesco Smalto pour Claude Rich
- Production déléguée : Alain Poiré pour Gaumont International
- Coproduction (non créditée) : Jean Le Duc
- Louis de Funès : Bertrand Barnier
- Claude Rich : Christian Martin
- Claude Gensac : Germaine Barnier
- Agathe Natanson : Colette Barnier
- Paul Préboist : Charles, le domestique
- Sylvia Saurel : Jacqueline Bouillotte
- Mario David : Philippe Dubois, le masseur
- Germaine Delbat : Charlotte, la mère de Jacqueline
- Dominique Page : Bernadette, la bonne et future baronne
- Philippe Vallauris : le chauffeur du baron
- Roger Van Hool : Oscar
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