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samedi 8 mars 2025

15.30 - MON AVIS SUR L.E FILM LE GLAIVE ET L.A BALANCE DE ANDRE CAYATTE (1963)


 Vu le film Le Glaive et la Balance de André Cayatte (1963) avec Anthony Perkins  Jean Claude Brialy , Renato Salvatori, Pascale Audret, Anne Tonietti , Marie Déa, Elina Labourdette, Fernand Ledoux, Jacques Monod Marcel Pérès, Jean Ozenne , Robert Rollis , Claude Cerval, Maurice Chevit , Bernard Musson et Mae Mercer 

Sur la Côte d’Azur, le jeune Patrick, fils de la richissime Madame Winter, a été enlevé avec demande de rançon. La police, alertée, surveille de loinla remise de la rançon dans le but d'appréhender les criminels. Ce sont deux hommes qui réussissent à s'échapper. Traqués, ils abattent un policier, assassinent leur otage et s'enfuient par la mer à bord d'un Chris-Craft. Mais, cernés de toutes parts les deux hommes accostent sur un îlot et se réfugient dans un phare désaffecté. Lorsque la police les somme de se rendre, trois hommes en sortent, chacun des trois prétend avoir vu entrer deux hommes qu'il ne connaissait pas. La police va rapidement découvrir que tous les trois ont un lourd passif susceptible de les rendre également suspects.

Le Glaive et la Balance (1963) d’André Cayatte s’impose comme un modèle du film judiciaire à la française, une mécanique implacable où la justice vacille entre la rigueur du droit et l’émotion populaire. Cayatte, maître incontesté du genre, met ici en place un dilemme terrifiant : vaut-il mieux condamner trois hommes en sachant qu’un innocent en fait partie, ou les acquitter alors que deux coupables s’y dissimulent ?

Dès les premières minutes, le spectateur est pris dans une spirale d’incertitude. Les trois accusés, incarnés avec une finesse remarquable par Jean-Claude Brialy, Anthony Perkins et Renato Salvatori, sont tour à tour inquiétants et ambigus. Aucun ne trahit la moindre once de remords, chacun semble capable du pire, brouillant ainsi toute certitude. Le film interroge ainsi nos propres jugements : peut-on réellement discerner la culpabilité derrière un masque d’indifférence ou de cynisme ?

Cayatte expose avec sa rigueur habituelle la férocité de la vindicte populaire, cette masse avide de justice expéditive, prête à sacrifier un innocent sur l’autel de la vengeance. Il met aussi en lumière les limites de la justice institutionnelle, où la pression sociale et le doute peuvent mener à des verdicts arbitraires. Ce sont autant les accusés qui sont jugés que le système lui-même, et par extension, nous tous.

Mais au-delà du procès, c’est un thriller psychologique redoutable qui se déploie, servi par une mise en scène tendue et une écriture d’une précision chirurgicale. La construction du suspense, jusqu’à son dénouement aussi spectaculaire qu’inattendu, maintient en haleine et pousse à la réflexion. Qui sommes-nous, en définitive, pour juger ? Avec ce film, Cayatte prouve une fois encore que la justice soit moins une science qu’un vertige moral.

NOTE : 15.30

FICHE TECHNIQUE


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