Vu le film Once Upon à Time in America de Sergio Leone (1984) avec Robert de Niro James Woods Elizabeth McGovern Ray Liotta Joe Pesci Tuesday Weld Elizabeth McGovern Scott Tyler Jennifer Connelly James Hayden Burt Young Brian Bloom Adrian Curran Larry Rapp
Noodles
laisse les souvenirs remonter à la surface de sa mémoire dans une fumerie
d'opium du quartier chinois. Quarante ans plus tôt, avec ses amis d'enfance,
ils formaient une bande de gamins débrouillards déjà prêts à affronter tous les
dangers pour sortir de la pauvreté. Puis, il y a eu la première histoire
d'amour avec l'inaccessible Deborah. Pour sauver ses amis, il les a vendus.
Jusqu'à ce qu'ils se fassent tous tuer lors d'une arrestation.
Je
considère ce film comme le pus grand film du cinéma à égalité avec West Side Story.
Once Upon à Time in America de Sergio
Leone est un chef-d'œuvre absolu du septième art, un monument cinématographique
qui transcende le genre du film de gangster pour devenir une fresque
bouleversante sur l'amitié, le temps qui passe et les regrets qui hantent.
Encore aujourd'hui, il reste une référence incontournable, notamment pour sa
narration non linéaire et son atmosphère unique.
L'intrigue suit Noodles (Robert De Niro), un jeune juif du Lower East Side qui,
avec son ami Max (James Woods), gravit les échelons du crime organisé dans
l'Amérique de la Prohibition. Entouré de leur bande d'amis d'enfance - Patsy,
Cockeye et Dominic - ils naviguent entre trafics illégaux, premières amours et
trahisons. Après avoir fui son passé, Noodles revient à New York dans les
années 1960 et tente de comprendre ce qui s'est passé durant son absence.
Le film se déploie sur plusieurs temporalités, alternant flashbacks et retours
au présent dans un enchevêtrement parfaitement maîtrisé. Cette structure en
puzzle nous plonge dans l'esprit de Noodles, un homme hanté par son passé et
les choix qu'il a faits. La première partie, qui suit les jeunes gamins des
rues de Brooklyn dans les années 1920, est une des plus belles illustrations de
l'apprentissage du crime et de la survie urbaine. La seconde partie, plus
introspective, explore le poids des remords et l'ambiguïté des souvenirs.
Leone a su choisir un casting exceptionnel, et l'un des aspects les plus
impressionnants du film est la résurgence des personnages à différents âges de
leur vie. Les acteurs jeunes et adultes partagent une ressemblance troublante,
renforçant l'illusion du passage du temps. Robert De Niro, impressionnant de
retenue et de subtilité, incarne un Noodles écorché, toujours en quête d'une
rédemption inatteignable. James Woods, dans le rôle de Max, est également
magistral, oscillant entre ambition démesurée et amitié trahie.
Mais
ce sont aussi les jeunes acteurs qui créent une véritable magie à l'écran :
Scott Tiler (jeune Noodles), Rusty Jacobs (jeune Max), Brian Bloom (jeune
Patsy) et Adrian Curran (jeune Cockeye) incarnent avec brio leurs versions
enfantines, insufflant une véritable sincérité à l'initiation criminelle de
leur bande. Quant à Jennifer Connelly, dans le rôle de la jeune Deborah, elle
illumine l'écran d'une présence fascinante qui donne toute sa puissance à la
relation impossible entre elle et Noodles.
Chaque plan du film est une véritable peinture. La photographie de Tonino Delli
Colli capte avec maestria l'essence du New York du XXe siècle, de ses ruelles
poussiéreuses aux lumières tamisées des speakeasies. Le plan iconique sous le
pont de Manhattan est devenu une image gravée dans l'histoire du cinéma.
Ennio Morricone signe une partition d'une beauté inouïe, dont les mélodies
restent ancrées dans la mémoire bien après le visionnage. La flûte de Pan,
leitmotiv du film, ajoute une dimension onirique et nostalgique à l'ensemble.
Mais au-delà de cet instrument envoûtant, il faut souligner l'utilisation
bouleversante du Deborah's Theme, qui traduit la passion impossible
entre les deux protagonistes, ainsi que Amapola, symbole d'une innocence
à jamais perdue. La musique de Morricone accompagne l'histoire avec une émotion
et une grandeur qui renforcent encore l'impact de chaque scène.
La fin, volontairement énigmatique, continue d'alimenter les discussions et les
théories. Que signifie le sourire final de Noodles ? Rêve-t-il toute cette
dernière partie du film sous l'effet de l'opium ? Leone laisse planer le doute,
ajoutant encore à la richesse de son récit.
Sorti en version mutilée aux États-Unis, le film fut incompris avant d'être
réhabilité dans sa version longue de 230 minutes, une expérience immersive qui
se savoure à chaque instant. Aujourd'hui, Once Upon à Time in America
demeure un des plus grands films sur la mafia, aux côtés du Parrain et
des Affranchis.
Un
film intemporel, puissant et bouleversant, qui continue de captiver et
d'émouvoir, décennie après décennie.
- Réalisation : Sergio Leone
- Scénario : Leonardo Benvenuti, Piero De Bernardi, Enrico Medioli, Franco Arcalli, Franco Ferrini et Sergio Leone, d'après le roman À main armée (The Hoods) de Harry Grey[1],[2]
- avec les participations de Stuart M. Kaminsky (dialogues additionnels) et d'Ernesto Gastaldi (non crédité)
- Musique : Ennio Morricone
- Direction artistique : Carlo Simi
- Costumes : Gabriella Pescucci
- Photographie : Tonino Delli Colli
- Son : Jean-Pierre Ruh, Fausto Ancillai
- N.B. : 2 doublages différents en français
- Montage : Nino Baragli
- Budget : 30 000 000 $
- Producteurs : Arnon Milchan et Claudio Mancini
- Société de production : Rafran Cinematografica, The Ladd Company, Embassy Pictures, P.S.O. International
- Sociétés de distribution : Warner Bros., Titanus (Italie)
- Robert De Niro (VF : Michel Creton ; Jacques Frantz) : David « Noodles » Aaronson
- Scott Tiler (VF : Franck Baugin ; Hervé Rey) : Noodles jeune
- James Woods (VF : Pierre Vaneck ; Guy Chapellier) : Maximilian « Max » Bercovicz / le sénateur Christopher Bailey
- Rusty Jacobs (VF : Marc François ; Christophe Lemoine) : Max jeune / David Bailey
- William Forsythe (VF : Richard Darbois ; Boris Rehlinger) : Philip « Cockeye » (« Œil en coin » en VF) Stein
- Adrian Curran (VF : Luq Hamet) : Cockeye jeune
- James Hayden (VF : Yves Beneyton ; Maurice Decoster) : Patrick « Patsy » Goldberg
- Brian Bloom (VF : Arthur Pestel) : Patsy jeune
- Larry Rapp (VF : Maurice Risch ; Paul Borne) : « Fat » Moe Gelly
- Mike Monetti (VF : Jackie Berger ; Olivier Podesta) : « Fat » Moe Gelly jeune
- Elizabeth McGovern (VF : Annie Balestra ; Sybille Tureau) : Deborah Gelly, la soeur de Moe
- Jennifer Connelly (VF : Sybille Tureau) : Deborah Gelly jeune
- Tuesday Weld (VF : Florence Giorgetti ; Véronique Augereau) : Carol
- Darlanne Fluegel : Eve
- Treat Williams (VF : Bernard Tiphaine ; Régis Reuilhac) : James Conway O'Donnell
- Joe Pesci (VF : Marc de Georgi ; Michel Mella) : Frankie Minolti
- Burt Young (VF : Serge Sauvion ; Michel Fortin) : Joe
- James Russo (VF : José Luccioni) : Bugsy
- Danny Aiello (VF : Jacques Balutin ; Philippe Dumond) : le chef de la police Vincent Aiello
- Richard Foronjy (VF : Pierre Garin ; Thierry Murzeau) : l'officier « Face de pet » Whitey
- Amy Rider (VF : Marion Game) : Peggy
- Julie Cohen (VF : Jackie Berger) : Peggy jeune
- Estelle Harris : la mère de Peggy
- Dutch Miller : Van Linden
- Robert Harper (VF : Yves Rénier ; Guillaume Orsat) : Sharkey
- Richard Bright (VF : Sady Rebbot) : Chicken Joe
- Karen Shallo : Lucy Aiello, la femme du chef de police
- Angelo Florio : Willie
- Noah Moazezi : Dominic
- Arnon Milchan (aussi producteur du film) : le chauffeur de la limousine dans laquelle Noodles viole Deborah
- Clem Caserta (VF : Marc Alfos) : Al Capuano
- Mike Gendel (VF : Jean Berger) : Irving Gold
- Mario Brega : Mandy
- Marcia Jean Kurtz : la mère de Max
- Marty Licana (VF : Claude Joseph) : le gardien du cimetière
- Louise Fletcher : la directrice du cimetière (Extended Director's Cut uniquement)
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