Vu le film Les Tribulations d’un Chinois en Chine de Philippe de Broca (1965) avec Jean Paul Belmondo Jean Rochefort Maria Pacôme Jess Hahn Paul Preboist Mario David Ursula Andress Valérie Lagrange Darry Cowl
Arthur Lempereur est un jeune milliardaire désenchanté et
suicidaire. Toutes ses tentatives pour mettre fin à ses jours échouent et son
entourage lui conseille une croisière en Orient. Arrivé à Hong Kong, Arthur
apprend qu'il est ruiné et s'enlise dans la déprime. Son précepteur l'engage à
souscrire une assurance-vie au profit d'Alice, sa fiancée, et de lui-même.
Les
Tribulations d’un Chinois en Chine (1965) est souvent vu comme une version
moins inspirée de L’Homme de Rio. Philippe de Broca y orchestre une
aventure rocambolesque avec Jean-Paul Belmondo, toujours intrépide, exécutant
ses cascades avec aisance et malice. Il n’a pas besoin d’être Tom Cruise ; son
charme et son énergie suffisent à captiver. L’exotisme est de mise, avec des
décors asiatiques colorés et une Ursula Andress envoûtante, apportant la touche
glamour attendue.
L’intrigue, inspirée du roman de Jules Verne, commence
sur une belle idée : Arthur Lempereur (Belmondo), un millionnaire blasé,
apprend qu’il est ruiné et décide de se suicider. Mais son ami Goh (Valéry
Inkijinoff) et sa fiancée (Andress) orchestrent une série d’événements pour lui
redonner goût à la vie… à son insu ! Malheureusement, cette belle promesse
scénaristique se dilue rapidement dans un enchaînement de péripéties qui
frôlent parfois l’absurde, rendant l’histoire décousue.
Le film alterne entre comédie d’action et burlesque, mais
les seconds rôles, habituellement si savoureux chez de Broca, semblent ici
réduits à des faire-valoir, évitant de faire de l’ombre à Belmondo. On regrette
que Valéry Inkijinoff, acteur charismatique, soit sous-exploité. Quant à la
mise en scène, elle garde un dynamisme certain, mais le film manque d’un fil
conducteur aussi solide que dans L’Homme de Rio.
Quelques anecdotes ajoutent du charme à cette production
: le tournage en Asie a été compliqué par des conditions climatiques
difficiles, et Belmondo, fidèle à lui-même, a réalisé presque toutes ses
cascades, dont une célèbre chute dans l’eau depuis un bateau. Ursula Andress,
qui venait de tourner James Bond contre Dr. No, apporte son aura
internationale au film, mais leur duo manque d’alchimie.
Les Tribulations d’un Chinois en Chine reste un
divertissement sympathique, mais moins abouti que les autres films d’aventure
de de Broca. L’humour et l’action sont là, mais le scénario peine à suivre. Un tagadaboumboum
un peu en roue libre, sauvé par le charme inoxydable de Bebel.
NOTE : 11.30
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Philippe de Broca ; Claude Pinoteau (assistant)
- Scénario : Daniel Boulanger, d'après le roman homonyme de Jules Verne
- Décors : François de Lamothe
- Costumes : Jacqueline Moreau
- Photographie : Edmond Séchan
- Cadreur : Jean-Paul Schwartz
- Montage : Françoise Javet
- Son : Antoine Bonfanti
- Musique : Georges Delerue
- Production : Georges Dancigers et Alexandre Mnouchkine
- Sociétés de production : Les Films Ariane ; Les Artistes Associés et Vides Cinematografica (coproductions)
- Société de distribution : United Artists
- Jean-Paul Belmondo : Arthur Lempereur
- Ursula Andress : Alexandrine Pinardel
- Jean Rochefort : Léon
- Maria Pacôme : Suzy Ponchabert
- Valérie Lagrange : Alice Ponchabert
- Darry Cowl : Biscoton, le fondé de pouvoirs
- Paul Préboist : l'adjudant Cornac
- Jess Hahn : Cornelius
- Mario David : le Sergent Roquentin
- Valéry Inkijinoff (doublé par Jean Berton) : Mr. Goh
- Alexandre Mnouchkine (doublé par Georges Aminel) : le directeur de la compagnie d'assurances La Centenaire
- Joe Saïd (doublé par Georges Aminel) : Charlie Fallinster, l'Al Capone des Mers du Sud
- Gil Delamare : le pilote de l'avion
- Boris Lenissevitch (doublé par Georges Aminel) : le professeur
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