Vu le film Nickel Boys de RaMell Ross (2025) avec Ethan Herisse Brandon Wilson Ethan Cole Sharp Daveed Diggs Hamish Linklater Aunjanue Ellis-Taylor Fred Hechinger Jimmy Fails
L’histoire commence dans les années
1960 en Floride, où un jeune garçon afro-américain, Elwood Curtis, vit dans une
petite ville et rêve d’un avenir meilleur. Bien qu’il soit né dans un milieu
modeste et qu’il fasse face à la ségrégation raciale,
Elwood reste optimiste et profondément influencé par les idéaux de Martin Luther King Jr. Il croit
fermement en la non-violence et à l'importance de l’éducation pour
échapper aux injustices sociales qui le frappent. Il excelle à l’école et rêve
d'une vie meilleure, espérant pouvoir un jour rejoindre le monde des adultes de
manière respectable.
Un jour, alors qu’il tente de faire ce qu’il pense être
la bonne chose, Elwood se retrouve accusé à tort d’un crime qu’il
n’a pas commis : le vol d’une voiture. Bien qu’il soit
innocent, il est condamné à être envoyé à l'« École Nickel », un
établissement correctionnel pour mineurs, où l’on envoie les jeunes délinquants dans le but de les
« réformer ». La décision est brutale et injuste, mais pour Elwood,
c'est un coup dévastateur, surtout qu'il n'a aucune idée de ce qui l'attend.
À son arrivée à l’École Nickel, Elwood rencontre Turner,
un autre jeune garçon noir, cynique et pragmatique. Tandis qu’Elwood garde ses
idéaux intactes, Turner est résigné et a appris à survivre en étant distant et
sans illusion face à l'injustice. Turner a une vision plus réaliste du monde,
fondée sur la souffrance et le déni d’un avenir meilleur. Il prend
immédiatement Elwood sous son aile, lui offrant un aperçu plus terre-à-terre de
la vie à l’intérieur de l’établissement.
Adapté du roman éponyme de Colson Whitehead, Nickel
Boys plonge au cœur de l'Amérique ségrégationniste des années 1960,
dévoilant les horreurs d'une maison de redressement où la violence physique et
morale est monnaie courante. Le film suit Elwood Curtis, un adolescent noir
injustement condamné, qui se lie d'amitié avec Turner, un autre pensionnaire.
Ensemble, ils tentent de survivre aux abus de la Nickel Academy, institution
prétendant réformer les jeunes mais dissimulant une réalité sordide.
RaMell Ross, connu pour son approche documentaire, adopte
une mise en scène audacieuse en choisissant de raconter l’histoire à la
première personne. Ce procédé immersif nous place directement dans la peau des
personnages, renforçant l'impact émotionnel du récit. D’abord à travers le
regard d’Elwood, idéaliste et croyant aux principes de Martin Luther King, puis
à travers celui de Turner, plus cynique et désabusé. Cette alternance permet de
confronter deux visions du monde face à l’injustice, rendant le film encore
plus poignant.
Les performances des jeunes acteurs, notamment Ethan
Herisse (Elwood) et Brandon Wilson (Turner), sont bouleversantes de justesse.
Ils incarnent avec intensité la résilience et la peur qui les habitent, face à
un système conçu pour les briser. La violence, parfois insoutenable, est
montrée sans complaisance, mais avec une sensibilité qui évite tout
sensationnalisme.
Visuellement, Nickel Boys joue sur un contraste
frappant entre l’apparente normalité de l’école et l’horreur qui s’y cache. La
reconstitution des années 60 est soignée, et la photographie sublime des plans
contemplatifs qui renforcent la tension dramatique. Toutefois, la mise en scène
oscille entre réalisme brut et touches plus stylisées, ce qui peut parfois
créer une certaine distance.
Nommé aux Oscars, Nickel Boys est un film d’une
puissance rare, qui secoue et interpelle. Il ne se contente pas de dénoncer le
racisme institutionnel, mais explore aussi les fractures sociales et le poids
du passé sur le présent. Une œuvre marquante, aussi belle que bouleversante.
NOTE : 16.20
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : RaMell Ross
- Scénario : RaMell Ross et Joslyn Barnes
- Directrice artistique : Elzabeth Herberg
- Décors : Nora Mendis
- Costumes : Brittany Loar
- Photographie : Jomo Fray
- Montage : Nicholas Monsour
- Musique : Alex Somers et Scott Alario
- Producteurs : Dede Gardner, Jeremy Kleiner, David Levine et Joslyn Barnes
- Sociétés de production : Orion Pictures, Plan B Entertainment, Louverture Films et Anonymous Content
- Société de distribution : Amazon MGM Studios
- Budget : 23 200 000 $
- Pays de production :
États-Unis
- Ethan Herisse : Elwood Curtis
- Ethan Cole Sharp : Elwood, jeune
- Daveed Diggs : Elwood, adulte
- Brandon Wilson : Turner
- Aunjanue Ellis-Taylor : Hattie
- Hamish Linklater : Spencer
- Fred Hechinger : Harper
- Jimmie Fails : M. Hill
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