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mardi 4 mars 2025

16.20 - MON AVIS SUR LE FILM NICKEL BOYS DE RAMELL ROSS (2025)


 Vu le film Nickel Boys de  RaMell Ross (2025) avec Ethan Herisse Brandon Wilson Ethan Cole Sharp Daveed Diggs Hamish Linklater Aunjanue Ellis-Taylor Fred Hechinger Jimmy Fails

L’histoire commence dans les années 1960 en Floride, où un jeune garçon afro-américain, Elwood Curtis, vit dans une petite ville et rêve d’un avenir meilleur. Bien qu’il soit né dans un milieu modeste et qu’il fasse face à la ségrégation raciale, Elwood reste optimiste et profondément influencé par les idéaux de Martin Luther King Jr. Il croit fermement en la non-violence et à l'importance de l’éducation pour échapper aux injustices sociales qui le frappent. Il excelle à l’école et rêve d'une vie meilleure, espérant pouvoir un jour rejoindre le monde des adultes de manière respectable.

Un jour, alors qu’il tente de faire ce qu’il pense être la bonne chose, Elwood se retrouve accusé à tort d’un crime qu’il n’a pas commis : le vol d’une voiture. Bien qu’il soit innocent, il est condamné à être envoyé à l'« École Nickel », un établissement correctionnel pour mineurs, où l’on envoie les jeunes délinquants dans le but de les « réformer ». La décision est brutale et injuste, mais pour Elwood, c'est un coup dévastateur, surtout qu'il n'a aucune idée de ce qui l'attend.

À son arrivée à l’École Nickel, Elwood rencontre Turner, un autre jeune garçon noir, cynique et pragmatique. Tandis qu’Elwood garde ses idéaux intactes, Turner est résigné et a appris à survivre en étant distant et sans illusion face à l'injustice. Turner a une vision plus réaliste du monde, fondée sur la souffrance et le déni d’un avenir meilleur. Il prend immédiatement Elwood sous son aile, lui offrant un aperçu plus terre-à-terre de la vie à l’intérieur de l’établissement.

Adapté du roman éponyme de Colson Whitehead, Nickel Boys plonge au cœur de l'Amérique ségrégationniste des années 1960, dévoilant les horreurs d'une maison de redressement où la violence physique et morale est monnaie courante. Le film suit Elwood Curtis, un adolescent noir injustement condamné, qui se lie d'amitié avec Turner, un autre pensionnaire. Ensemble, ils tentent de survivre aux abus de la Nickel Academy, institution prétendant réformer les jeunes mais dissimulant une réalité sordide.

RaMell Ross, connu pour son approche documentaire, adopte une mise en scène audacieuse en choisissant de raconter l’histoire à la première personne. Ce procédé immersif nous place directement dans la peau des personnages, renforçant l'impact émotionnel du récit. D’abord à travers le regard d’Elwood, idéaliste et croyant aux principes de Martin Luther King, puis à travers celui de Turner, plus cynique et désabusé. Cette alternance permet de confronter deux visions du monde face à l’injustice, rendant le film encore plus poignant.

Les performances des jeunes acteurs, notamment Ethan Herisse (Elwood) et Brandon Wilson (Turner), sont bouleversantes de justesse. Ils incarnent avec intensité la résilience et la peur qui les habitent, face à un système conçu pour les briser. La violence, parfois insoutenable, est montrée sans complaisance, mais avec une sensibilité qui évite tout sensationnalisme.

Visuellement, Nickel Boys joue sur un contraste frappant entre l’apparente normalité de l’école et l’horreur qui s’y cache. La reconstitution des années 60 est soignée, et la photographie sublime des plans contemplatifs qui renforcent la tension dramatique. Toutefois, la mise en scène oscille entre réalisme brut et touches plus stylisées, ce qui peut parfois créer une certaine distance.

Nommé aux Oscars, Nickel Boys est un film d’une puissance rare, qui secoue et interpelle. Il ne se contente pas de dénoncer le racisme institutionnel, mais explore aussi les fractures sociales et le poids du passé sur le présent. Une œuvre marquante, aussi belle que bouleversante.

NOTE : 16.20

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