Vu le film Un Carnet de Bal de Julien Duvivier (1937) avec Marie Bell Françoise Rosay Fernandel Louis Jouvet Harry Baur Raimu Robert Lynen Andrex Pierre Blanchard Alcover Sylvie Jeanne Fusier Gir Gabrielle Fontan
Une veuve encore
jeune, retrouvant le carnet de bal de ses seize ans, recherche ce que sont
devenus ses cavaliers d'il y a vingt ans. De déceptions en reniements, elle
comprend qu'il vaut mieux laisser reposer le passé. Mais alors qu'elle va
peut-être céder au désespoir, elle apprend que le seul sans doute de ces
garçons qu'elle ait véritablement aimés, Gérard, vivait non loin d'elle. Et
qu'il vient de mourir. Elle va prendre sous son aile Jacques, son fils de seize
ans, s'en faire la marraine et l'emmener à son premier bal.
Un Carnet de Bal (1937) de Julien Duvivier est un film
profondément mélancolique, une errance sentimentale où chaque rencontre est un
pas de plus vers la désillusion.
Christine de Guérande (Marie Bell), veuve fortunée, tombe
sur son vieux carnet de bal, où figurent les noms des jeunes hommes qui l’ont
courtisée lors de son premier bal. Cherchant à retrouver la trace de ces
prétendants, elle entreprend un voyage dans le temps et l’espace, espérant
raviver une jeunesse idéalisée. Mais la réalité s’avère cruelle : aucun d’eux
n’a connu le destin glorieux ou romantique qu’elle imaginait.
L’un est devenu un coiffeur médiocre (Fernandel), un
autre un escroc (Louis Jouvet), un troisième un politicien corrompu (Pierre
Blanchar), tandis que certains ont sombré dans le désespoir, comme Raimu, maire
d’un village qui se marie avec s a bonne
ou Harry Baur, prêtre désabusé. L’ombre de l’échec et du renoncement plane sur
ces retrouvailles. Christine croise aussi une femme brisée, Madame Pigier
(Françoise Rosay), figée dans l’illusion que son mari disparu va revenir.
Face à tant de vies dévoyées, Christine comprend que le
passé ne peut être ranimé et qu’il vaut mieux se tourner vers l’avenir. Le
dernier plan, où elle accompagne son petit-fils Jacques (Robert Lynen) à son
premier bal, est une note d’espoir teintée d’une infinie tristesse : elle se
résigne à être spectatrice du temps qui passe, renonçant à ses illusions.
Duvivier, maître du fatalisme, orchestre cette fresque
avec un casting monumental, une mise en scène élégante et une ambiance
mortifère. L’émotion nous submerge, et il ne manque en effet qu’une chanson de
Berthe Sylva pour achever de nous terrasser.
NOTE : 13.10
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Julien Duvivier, assisté de Charles Dorat
- Scénario : Julien Duvivier, Henri Jeanson, Yves Mirande, Jean Sarment, Pierre Wolff et Bernard Zimmer
- Musique : Maurice Jaubert
- Photographie : Philippe Agostini, Michel Kelber et Pierre Levent
- Montage : André Versein
- Photographe de plateau : Léo Mirkine
- Décors : Paul Colin, Jean Douarinou et Serge Piménoff
- Production : Jean Lévy-Strauss
- Société de production : Sigma
- Marie Bell : Christine de Guérande devenue Christine Surgère
- Maurice Bénard : Brémont, ami fidèle de Christine
- Françoise Rosay : Madame Audié, mère de Georges
- Gabrielle Fontan : Rose, la bonne de madame Audié
- Louis Jouvet : Pierre Verdier, devenu Jo
- Pierre Alcover : Teddy
- Roger Legris : Mélanco
- Alfred Adam : Fred
- Peggy Bonny : l'entraîneuse
- Harry Baur : Alain Regnault, devenu le père Dominique
- La Manécanterie des Petits Chanteurs à la croix de bois
- Pierre Richard-Willm : Eric Irvin, devenu guide de haute montagne
- Raimu : François Patusset devenu Maire de son village
- René Génin : un employé de la mairie
- Milly Mathis : Cécile Gachery, fiancée de Patusset et son ancienne bonne
- Andrex : Paul, mauvais fils adoptif de Patusset
- Pierre Blanchar : Thierry Raynal devenu médecin douteux
- Sylvie : Gaby, maîtresse de Raynal
- Jeanne Fusier-Gir : une marchande de journaux marseillaise
- Fernandel : Fabien Coutissol devenu coiffeur pour dames
- Simone Gauthier : une jeune fille à son premier bal
- Marguerite Ducouret : la mère de la jeune fille
- Robert Lynen : Jacques, fils de Gérard Dambreval
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