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mercredi 26 mars 2025

13.10 - MON AVIS SUR LE FILM UN CARNET DE BAL DE JULIEN DUVIVIER (1937)


Vu le film Un Carnet de Bal de Julien Duvivier (1937) avec Marie Bell Françoise Rosay Fernandel Louis Jouvet Harry Baur Raimu Robert Lynen Andrex Pierre Blanchard Alcover Sylvie Jeanne Fusier Gir Gabrielle Fontan

 Une veuve encore jeune, retrouvant le carnet de bal de ses seize ans, recherche ce que sont devenus ses cavaliers d'il y a vingt ans. De déceptions en reniements, elle comprend qu'il vaut mieux laisser reposer le passé. Mais alors qu'elle va peut-être céder au désespoir, elle apprend que le seul sans doute de ces garçons qu'elle ait véritablement aimés, Gérard, vivait non loin d'elle. Et qu'il vient de mourir. Elle va prendre sous son aile Jacques, son fils de seize ans, s'en faire la marraine et l'emmener à son premier bal.

Un Carnet de Bal (1937) de Julien Duvivier est un film profondément mélancolique, une errance sentimentale où chaque rencontre est un pas de plus vers la désillusion.

Christine de Guérande (Marie Bell), veuve fortunée, tombe sur son vieux carnet de bal, où figurent les noms des jeunes hommes qui l’ont courtisée lors de son premier bal. Cherchant à retrouver la trace de ces prétendants, elle entreprend un voyage dans le temps et l’espace, espérant raviver une jeunesse idéalisée. Mais la réalité s’avère cruelle : aucun d’eux n’a connu le destin glorieux ou romantique qu’elle imaginait.

L’un est devenu un coiffeur médiocre (Fernandel), un autre un escroc (Louis Jouvet), un troisième un politicien corrompu (Pierre Blanchar), tandis que certains ont sombré dans le désespoir, comme Raimu, maire d’un village qui se marie avec s a bonne ou Harry Baur, prêtre désabusé. L’ombre de l’échec et du renoncement plane sur ces retrouvailles. Christine croise aussi une femme brisée, Madame Pigier (Françoise Rosay), figée dans l’illusion que son mari disparu va revenir.

Face à tant de vies dévoyées, Christine comprend que le passé ne peut être ranimé et qu’il vaut mieux se tourner vers l’avenir. Le dernier plan, où elle accompagne son petit-fils Jacques (Robert Lynen) à son premier bal, est une note d’espoir teintée d’une infinie tristesse : elle se résigne à être spectatrice du temps qui passe, renonçant à ses illusions.

Duvivier, maître du fatalisme, orchestre cette fresque avec un casting monumental, une mise en scène élégante et une ambiance mortifère. L’émotion nous submerge, et il ne manque en effet qu’une chanson de Berthe Sylva pour achever de nous terrasser.

NOTE : 13.10

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