Vu le film Le Caid de Bernard Borderie (1960) avec Fernandel Marcel Bozuffi Georges Geret France Asselin Albert Michel Jean François Remy Jean Marosi Georges Wilson Barbara Laage Claude Piéplu Jacques Seiler Paul Mercey
Hold-up sanglant et rapide près des raffineries de
pétrole de l'étang de Berre. Poursuivi par une bande
rivale, Toni s'enfuit avec une sacoche contenant trente millions de francs.
Dans le train qui l'emmène à Paris, il menace avec son arme Justin Migonnet, un
honnête professeur de philosophie se rendant à un congrès, le contraint à
mettre cette sacoche dans sa valise et lui fait promettre de la rapporter à ses
hommes, dès le lendemain, à l'hôtel Pigalle, situé rue Fontaine…
Complètement perdu, Migonnet décide d'obéir aux ordres de Toni. Au moment de la
restitution, c'est une jeune femme qui se présente, car une autre bande cherche
à s'emparer du magot. Ils se retrouvent à l'hôtel où elle se fait passer pour
sa nièce et devra, à partir de cet instant, se méfier de chacun. Peu à peu, la
pègre de la capitale le prend pour un véritable caïd. Profitant d'un instant de
répit de ses adversaires, il ira porter l'argent à des œuvres charitables avant
de reprendre son train pour Arles.
"Le Caïd" de Bernard Borderie est une comédie
policière française de 1960, qui repose principalement sur le charisme de son
acteur principal, Fernandel, et sur une galerie d'acteurs secondaires familiers
au cinéma français. Ce film incarne parfaitement le style du cinéma populaire
français de l'époque, un mélange de quiproquos théâtraux, d'intrigue légère et
d'humour bon enfant. Toutefois, malgré quelques moments divertissants, le film
souffre d'un scénario faiblard, reposant sur des ressorts comiques déjà vus et
prévisibles.
Le pitch est simple : Fernandel incarne le rôle d'un
homme ordinaire pris dans une série de malentendus qui le projettent malgré lui
au centre d'une intrigue criminelle. Ce genre de situation, bien que classique,
aurait pu être un terrain fertile pour l'humour si le scénario avait su pousser
plus loin les situations comiques ou les retournements de situation. Or, le
film semble s'enliser dans des quiproquos souvent trop théâtraux, presque
artificiels, manquant de fraîcheur. Les péripéties sont cousues de fil blanc
et, si elles arrachent quelques sourires, elles n'offrent pas de véritables
moments de comédie inoubliables.
Cependant, Fernandel, avec son jeu familier et son numéro
habituel de l'homme naïf mais astucieux, parvient à sauver certaines scènes par
sa simple présence. Son talent indéniable pour les mimiques et les répliques
bien placées confère au film une légèreté plaisante. Mais pour ceux qui
connaissent déjà bien sa carrière, Le Caïd n'apporte rien de nouveau à son
répertoire. Il semble simplement réitérer des schémas qu'il a déjà explorés
dans d'autres films, sans la même force ni la même originalité.
L'un des plaisirs du film réside néanmoins dans la
présence d'acteurs de second rôle emblématiques du cinéma français. Georges
Géret, Marcel Bozzuffi, Claude Piéplu, Georges Wilson, et Marcel Pérès
apportent tous leur touche personnelle, contribuant à animer une intrigue qui,
sans eux, semblerait bien vide. Le plaisir réside moins dans le déroulement de
l'histoire que dans la joie de voir ces acteurs jouer ensemble, offrant au
spectateur un aperçu d'une époque où ces figures étaient omniprésentes dans les
comédies et les polars français.
Bernard Borderie, réalisateur prolifique mais surtout
connu pour ses films d'aventure comme la série des Angélique, signe ici une
réalisation correcte mais sans éclat. Il se contente d'assurer une mise en
scène fonctionnelle, sans chercher à transcender le matériel de base. La caméra
suit l'action sans jamais vraiment l'amplifier, laissant toute la charge du
divertissement reposer sur les épaules de ses acteurs.
Le Caïd est une petite comédie policière sans prétention,
typique de son époque. Si l'on peut regretter un scénario trop faible et des
quiproquos parfois forcés, le film reste un agréable moment de divertissement
grâce à la présence de Fernandel et de nombreux acteurs de second rôle
talentueux. Pour les amateurs de ce type de cinéma, Le Caïd représente une
parenthèse légère, sans ambition, mais tout à fait regardable. Un film qui,
sans être mémorable, remplit sa mission de passer un bon moment devant une comédie
française d’antan.
NOTE : 9.10
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Bernard Borderie
- Assistants réalisateurs : Jacques Rouffio, Paul Nuyttens
- Scénario : Jean-Bernard Luc, d'après le roman Le Grand Caïd de Claude Orval
- Décors : René Moulaert, assisté de Sydney Bettex
- Photographie : Robert Juillard
- Opérateur : Jean Lallier, assisté de Raymond Menvielle, R. Chabal
- Son : René Sarrazin
- Montage : Christian Gaudin, assisté de Jacqueline Givord
- Musique : Paul Misraki, orchestre dirigé par Jacques Météhen
- Régie générale : André Rameau
- Régisseur adjoint : Jean Rognoni
- Régie extérieure : Guy Maugin
- Script-girl : Lily Hargous
- Photographe de plateau : Gaston Thonnart
- Ensemblier : Albert Volper
- Habilleuse : T. Banquarel, Ch. Fageol
- Maquillage : Boris Karabanoff, M. Vernadet
- Perruques : Carita
- Comptable : R. Chevereau
- Agent technique : Nikita Zveguinzoff
- Administrateur : Roger Morand
- Accessoiriste : R. Ronsin, D. Villeroy
- Production : Raymond Borderie
- Directeur de production : Charles Borderie
- Secrétaire de production : Françoise Bouchez
- Société de production : CICC
- Société de distribution : SN Prodis
- Tournage du à à Arles, à Paris et dans les studios de Boulogne
- Fernandel : Justin Migonnet, professeur de philosophie à Arles
- Barbara Laage : Rita, la jeune femme
- Georges Wilson : Monsieur A, un chef de bande
- Claude Pieplu : Oxner, un participant du congrès
- Hélène Duc : Edmée, une participante du congrès
- Monique Vita : Cécile, une employée de l'hôtel Pigalle
- Hélène Tossy : Louise, la patronne de l'hôtel Pigalle
- France Asselin : Marie, une auditrice
- Pomme : Une patronne
- François Darbon : Amédée, le second de Monsieur A
- Marcel Bozzuffi : Toni, le gangster à la sacoche
- Albert Michel : Filâtre, un participant du congrès
- Georges Géret : Jo
- Jacques Seiler : Le Mignon
- Charles Moulin : Le Turc
- Guy Mairesse : Louis, l'autre voyageur à la sacoche
- Robert Arnoux : Le directeur de la Socorep
- Pierre Mirat : Le patron de l'hôtel de Cujas
- Marcel Pérès : Albert, l'agent de la circulation
- René Alié : Julien, le commissaire de police
- Jean Marosi : Edouard Colin, un surveillant
- Michel Thomass : Luigi, le chauffeur russe
- Gérard Darrieu : Un agent
- Paul Mercey : Le chauffeur-mécanicien
- Luc Andrieux : L'agent de stationnement
- Marcel Rouzé : Jean, un inspecteur
- Henri Maïk : Emile, le marin
- Christian Brocard : Pierre, le crieur de journaux
- Emile Genevois : L'agent cycliste
- Henri Lambert : Un agent
- Andrès : Un voyageur
- Bruno Balp : Henri
- Francis Lax : Robert
- Billy Nencioli : Max
- Lucien Camiret : Pep
- Albert Rémy : Bob
- Paul Pavel : Peter
- Jimmy Perrys : Un homme dans la salle d'attente
- François Cadet : Un agent
- Jean-François Rémi : Doinel, un inspecteur
- Jacques Herlin
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