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jeudi 24 octobre 2024

9.10 - MON AVIS SUR LE FILM LE CAID DE BERNARD BORDERIE (1960)


Vu le film Le Caid de Bernard Borderie (1960) avec Fernandel Marcel Bozuffi Georges Geret France Asselin Albert Michel Jean François Remy Jean Marosi Georges Wilson Barbara Laage Claude Piéplu Jacques Seiler Paul Mercey

 

Hold-up sanglant et rapide près des raffineries de pétrole de l'étang de Berre. Poursuivi par une bande rivale, Toni s'enfuit avec une sacoche contenant trente millions de francs. Dans le train qui l'emmène à Paris, il menace avec son arme Justin Migonnet, un honnête professeur de philosophie se rendant à un congrès, le contraint à mettre cette sacoche dans sa valise et lui fait promettre de la rapporter à ses hommes, dès le lendemain, à l'hôtel Pigalle, situé rue Fontaine
Complètement perdu, Migonnet décide d'obéir aux ordres de Toni. Au moment de la restitution, c'est une jeune femme qui se présente, car une autre bande cherche à s'emparer du magot. Ils se retrouvent à l'hôtel où elle se fait passer pour sa nièce et devra, à partir de cet instant, se méfier de chacun. Peu à peu, la pègre de la capitale le prend pour un véritable caïd. Profitant d'un instant de répit de ses adversaires, il ira porter l'argent à des œuvres charitables avant de reprendre son train pour Arles.

 

"Le Caïd" de Bernard Borderie est une comédie policière française de 1960, qui repose principalement sur le charisme de son acteur principal, Fernandel, et sur une galerie d'acteurs secondaires familiers au cinéma français. Ce film incarne parfaitement le style du cinéma populaire français de l'époque, un mélange de quiproquos théâtraux, d'intrigue légère et d'humour bon enfant. Toutefois, malgré quelques moments divertissants, le film souffre d'un scénario faiblard, reposant sur des ressorts comiques déjà vus et prévisibles.

Le pitch est simple : Fernandel incarne le rôle d'un homme ordinaire pris dans une série de malentendus qui le projettent malgré lui au centre d'une intrigue criminelle. Ce genre de situation, bien que classique, aurait pu être un terrain fertile pour l'humour si le scénario avait su pousser plus loin les situations comiques ou les retournements de situation. Or, le film semble s'enliser dans des quiproquos souvent trop théâtraux, presque artificiels, manquant de fraîcheur. Les péripéties sont cousues de fil blanc et, si elles arrachent quelques sourires, elles n'offrent pas de véritables moments de comédie inoubliables.

Cependant, Fernandel, avec son jeu familier et son numéro habituel de l'homme naïf mais astucieux, parvient à sauver certaines scènes par sa simple présence. Son talent indéniable pour les mimiques et les répliques bien placées confère au film une légèreté plaisante. Mais pour ceux qui connaissent déjà bien sa carrière, Le Caïd n'apporte rien de nouveau à son répertoire. Il semble simplement réitérer des schémas qu'il a déjà explorés dans d'autres films, sans la même force ni la même originalité.

L'un des plaisirs du film réside néanmoins dans la présence d'acteurs de second rôle emblématiques du cinéma français. Georges Géret, Marcel Bozzuffi, Claude Piéplu, Georges Wilson, et Marcel Pérès apportent tous leur touche personnelle, contribuant à animer une intrigue qui, sans eux, semblerait bien vide. Le plaisir réside moins dans le déroulement de l'histoire que dans la joie de voir ces acteurs jouer ensemble, offrant au spectateur un aperçu d'une époque où ces figures étaient omniprésentes dans les comédies et les polars français.

Bernard Borderie, réalisateur prolifique mais surtout connu pour ses films d'aventure comme la série des Angélique, signe ici une réalisation correcte mais sans éclat. Il se contente d'assurer une mise en scène fonctionnelle, sans chercher à transcender le matériel de base. La caméra suit l'action sans jamais vraiment l'amplifier, laissant toute la charge du divertissement reposer sur les épaules de ses acteurs.

Le Caïd est une petite comédie policière sans prétention, typique de son époque. Si l'on peut regretter un scénario trop faible et des quiproquos parfois forcés, le film reste un agréable moment de divertissement grâce à la présence de Fernandel et de nombreux acteurs de second rôle talentueux. Pour les amateurs de ce type de cinéma, Le Caïd représente une parenthèse légère, sans ambition, mais tout à fait regardable. Un film qui, sans être mémorable, remplit sa mission de passer un bon moment devant une comédie française d’antan.

NOTE : 9.10

FICHE TECHNIQUE

  • Réalisation : Bernard Borderie
  • Assistants réalisateurs : Jacques RouffioPaul Nuyttens
  • Scénario : Jean-Bernard Luc, d'après le roman Le Grand Caïd de Claude Orval
  • Décors : René Moulaert, assisté de Sydney Bettex
  • Photographie : Robert Juillard
  • Opérateur : Jean Lallier, assisté de Raymond Menvielle, R. Chabal
  • Son : René Sarrazin
  • Montage : Christian Gaudin, assisté de Jacqueline Givord
  • Musique : Paul Misraki, orchestre dirigé par Jacques Météhen
  • Régie générale : André Rameau
  • Régisseur adjoint : Jean Rognoni
  • Régie extérieure : Guy Maugin
  • Script-girl : Lily Hargous
  • Photographe de plateau : Gaston Thonnart
  • Ensemblier : Albert Volper
  • Habilleuse : T. Banquarel, Ch. Fageol
  • Maquillage : Boris Karabanoff, M. Vernadet
  • Perruques : Carita
  • Comptable : R. Chevereau
  • Agent technique : Nikita Zveguinzoff
  • Administrateur : Roger Morand
  • Accessoiriste : R. Ronsin, D. Villeroy
  • Production : Raymond Borderie
  • Directeur de production : Charles Borderie
  • Secrétaire de production : Françoise Bouchez
  • Société de production : CICC
  • Société de distribution : SN Prodis
  • Tournage du  à  à Arles, à Paris et dans les studios de Boulogne

DISTRIBUTION

 

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