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vendredi 25 octobre 2024

15.10 - MON AVIS SUR LE FILM EASY RIDER DE DENNIS HOPPER (1969)


 Vu   le film Easy Rider de Dennis Hopper (1969) avec Dennis Hopper Peter Fonda Jack Nicholson Toni Basil Karen Black Phil Spector Mac Mashourian Robert Walker JR Luke Askew Luana Anders Rose LeBlanc Sandy Brown Wyeth

Deux jeunes motards, Wyatt et Billy, décident de quitter Los Angeles après avoir vendu une grosse quantité de drogue. Ils projettent de participer à la célébration du carnaval de La Nouvelle-Orléans avec l'argent gagné.

Durant leur traversée des États-Unis sur leurs choppers, ils rencontrent une communauté hippie et découvrent son mode de vie. Arrêtés pour s'être joints sans autorisation à un défilé, ils sympathisent avec George Hanson, un avocat défenseur des droits civiques qui les accompagne dans la suite de leur périple. Les trois marginaux se confrontent alors à l'Amérique traditionnelle.

La base du Nouvel Hollywood

Easy Rider (1969) de Dennis Hopper est un véritable manifeste de la contre-culture des années 60, symbolisant une génération en quête de liberté, d’authenticité et d’expériences radicalement différentes du conformisme ambiant. Ce film emblématique, qui marque un tournant dans l’histoire du cinéma américain, est un road movie où deux bikers, Wyatt (Peter Fonda) et Billy (Dennis Hopper), voyagent à travers les États-Unis après une transaction de drogue fructueuse. Leur traversée de paysages grandioses et des États conservateurs devient une quête symbolique d’indépendance, de libération des normes sociales et d’opposition à la rigidité culturelle de l’époque.

Le voyage, qui au départ semble être un simple périple d’aventure et de plaisir, vire peu à peu à une réflexion sombre sur l’Amérique profonde, celle des préjugés et de la haine. Le film montre de façon brute l’intolérance des habitants envers ces hommes aux cheveux longs, ces "hippies", perçus comme une menace à l’ordre établi. Le racisme et le rejet des différences — bien qu’il ne s’agisse pas ici de racisme racial, mais d’un racisme culturel — sont dépeints de manière crue et tragique. L’exclusion des personnages principaux par des communautés locales conservatrices et violentes reflète l’Amérique divisée de l’époque, encore hantée par les tensions des droits civiques, de la guerre du Vietnam et du mouvement hippie.

Jack Nicholson, dans le rôle de l’avocat alcoolique George Hanson, apporte une performance exceptionnelle et devient la voix de la raison critique sur cette Amérique "libre" mais enfermée dans ses peurs. Sa présence est à la fois comique et tragique, et il offre un contrepoint fascinant aux idéaux libertaires des deux héros. Sa mort violente souligne la brutalité implacable de la réalité qu’ils affrontent.

Une scène marquante, bien que controversée, est celle du "trip" sous LSD dans un cimetière, où le montage chaotique et les visuels psychédéliques traduisent à la fois la libération mentale et les angoisses intérieures des personnages. Certains trouvent cette scène trop longue ou moins captivante, mais elle illustre bien le thème de l’expérimentation mentale et spirituelle cher à la contre-culture des années 60.

Enfin, il est impossible de parler d’Easy Rider sans mentionner sa bande originale extraordinaire. Avec des classiques du rock comme "Born to Be Wild" de Steppenwolf ou "The Weight" de The Band, la musique joue un rôle fondamental en soulignant la liberté et l’énergie du voyage tout en résonnant avec les rêves et les désillusions de toute une génération. Cette BO reste un des aspects les plus mémorables du film et symbolise à elle seule les années 60 : une époque à la fois exaltante et troublée.

Easy Rider est un film à la fois optimiste et tragique, qui capture l’esprit libertaire des années 60 tout en soulignant les contradictions d’une époque en transition. La quête de liberté de ses protagonistes se heurte à une réalité violente et inhospitalière, et le film reste aujourd’hui une œuvre culte, à la fois témoignage de son temps et critique d’une Amérique divisée.

NOTE : 15.10

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

La communauté hippie

 

Le poste de police

 

Le restaurant

 

Le bordel

 

La camionnette

 

  • David C. Billodeau
  • Johnny David
 

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