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mercredi 25 juin 2025

14.90 - MON AVIS SUR LE FILM LES TROIS MOUSQUETAIRES DE BERNARD BORDERIE (1961)


 Vu le film Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie (1961) avec Gérard Barray Guy Tréjean Mylène Demongeot Perette Pradier Georges Descrières Bernard Woringer Jacques Toja Jean Carmet Guy Delorme Daniel Sorano Françoise Christophe Maurice Biraud (voix) 

1ère époque : Le jeune d'Artagnan quitte sa Gascogne natale pour Paris où il postule auprès du capitaine des mousquetaires. Sur son chemin, il a une altercation avec trois mousquetaires. Comme la coutume l'exige, ceux-ci le défient en duel pour réparation. ..... 

Il y a des films qui deviennent des mythes personnels. On les découvre enfant, et ils ne vous quittent plus. Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie fait partie de ceux-là. Il a le goût des dimanches après-midi sur une vieille télé à tube cathodique, le parfum des capes qui volent et des bottes qui frappent les pavés. Il a surtout ce sens de l'aventure en continu, sans pause inutile, sans fioritures prétentieuses. Un film de sabres, de cœurs battants et d'intrigues à la chaîne. De cape et d’épée pur sucre. 

L’histoire ? Tout le monde la connaît, mais c’est toujours un plaisir d’y replonger. Le jeune D’Artagnan, fougueux gascon monté à Paris, rêve de devenir mousquetaire du roi. Très vite, il se lie d’amitié avec trois compagnons inséparables : Athos, Porthos et Aramis, qu’il affronte d’abord en duel avant de gagner leur admiration. Ensemble, ils déjouent les complots du redoutable cardinal de Richelieu et de sa perfide alliée, Milady de Winter, tout en protégeant l’honneur de la reine Anne d’Autriche menacée par l’affaire des ferrets. Au cœur de l’action : trahisons, duels, poursuites, amour et loyauté. 

Bernard Borderie, réalisateur habitué aux films populaires (il signera plus tard la saga des Angélique), capte ici une alchimie rare. Tout y est : un rythme effréné, une mise en scène alerte, des décors et costumes soignés, et surtout, un casting parfait. Gérard Barray, bondissant, insolent, chevaleresque, est le D’Artagnan idéal , pour moi il y pas débat , plus flamboyant que Gene Kelly, plus jeune que Douglas Fairbanks, plus crédible que Depardieu. Il n’a pas besoin de démonstration : son charme, sa vivacité, son regard un peu frondeur font tout. 

Face à lui, Mylène Demongeot est une Milady d’anthologie, cruelle, belle à damner un roi, mystérieuse et fascinante. Elle joue avec les hommes comme avec des pantins. Rarement une actrice française aura donné à ce personnage une telle aura de perfidie stylée. 

Et puis il y a Guy Delorme, formidable Rochefort. Le méchant par excellence du cinéma populaire français. Celui qui, gamin, vous faisait peur rien qu’en apparaissant à l’écran. Il a la moustache coupante, l’œil noir, la raideur sadique. Et pourtant, on l’admire, car il a du panache, comme tous les grands adversaires. Ses duels avec Barray sont d'une précision redoutable. 

Les autres mousquetaires ne sont pas en reste : Georges Descrières (Athos), noble et tourmenté ; Bernard Woringer (Porthos), gourmand et gouailleur ; Jacques Toja (Aramis), élégant et lettré. Et Jean Carmet, en Planchet, ajoute sa touche d’humour bonhomme à cette fresque haute en couleur. 

Le film se démarque de bien d’autres adaptations par sa limpidité narrative et son efficacité cinématographique. Pas de palabres interminables, pas de psychologie pesante : tout est action, tout est visuel, tout est conte. La caméra suit les cavalcades, les complots dans l’ombre, les lames qui s’entrechoquent, les amours interdites. On passe du Louvre à la campagne anglaise, d’un bal royal à une prison sans jamais décrocher. 

Borderie réussit ce que peu osent : adapter Dumas sans le trahir, avec une jubilation communicative, un respect total de l’esprit du roman tout en donnant au spectateur un pur moment de cinéma. 

Aujourd’hui encore, alors que tant d'autres versions ont tenté d’en faire plus ou autrement – plus modernes, plus ironiques, plus noires, plus numériques –, celle-ci reste un modèle d’adaptation populaire. Elle a la ferveur, l’honnêteté, l’allant. Et elle a surtout cette capacité à nous ramener en enfance, là où le cinéma servait d’abord à rêver, à vibrer, à partir à l’aventure. Pour moi, c’est un doudou : pour vous aussi j’espère. 

“Un pour tous, tous pour un !” 
Et si une version méritait d’être immortelle, c’est bien celle-là. 

NOTE : 14.90

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