Vu le film K.O de Antoine Blossier (2025) sur Netlix , avec Cyril Gane , Alice Belaidi , Maleaume Paquin Foueb Nabba Anne Azoulay Ibrahima Keita Stunt Samuel Jouy
Bastien (Ciryl Gane) vit reclus depuis qu'il a tué accidentellement son adversaire Enzo, 3 ans plus tôt, durant un combat de MMA. La veuve d'Enzo le retrouve et vient lui demander de l’aide. Bastien est son seul espoir de secourir Léo (Maleaume Paquin), son fils adolescent qui a disparu dans les quartiers Nord de Marseille. Bastien part alors à sa recherche. Sur son chemin, il croise Kenza (Alice Belaïdi), jeune flic prête à tout pour faire tomber les nouveaux barons de la cité phocéenne. Léo est en grand danger, il faut faire vite.
KO est un film hybride entre le film d’action et le drame de banlieue, conçu clairement pour séduire une jeunesse friande de baston et d’adrénaline brute. Situé à Marseille, ce décor est devenu un classique incontournable des films français à tendance urbaine, à l’image de Balle Perdue, autre film d’action sur Netflix qui a connu un certain succès. Malheureusement, K.O. ne parvient pas à renouveler le genre et reste prisonnier de ses clichés, dans un effort finalement assez vain.
L’histoire est simple, presque inexistante : un jeune champion de MMA, joué par le champion de MMA lui-même, Ciryl Gane, est plongé dans un univers violent où les règlements de compte, les trahisons et les coups de poing rythment le récit. Le film s’efforce de construire un portrait d’une jeunesse marseillaise entre rêves de gloire sportive et descente aux enfers, mais tout cela reste très superficiel, sans réelle profondeur ni enjeu.
Sur le plan de la mise en scène, Antoine Blossier tente quelques clins d’œil au classique Assaut de John Carpenter, notamment dans la manière de filmer certains affrontements et le huis clos étouffant, ce qui peut amuser l’amateur de film d’action. Mais c’est à peu près tout ce que le film réussit à proposer d’original. Le reste est un assemblage convenu d’effets de style et de scènes attendues : bagarres dans des parkings, courses-poursuites, dialogues clichés, le tout dans une Marseille stéréotypée entre soleil et béton.
Malheureusement, ce qui plombe réellement le film, c’est son casting. Ciryl Gane, malgré son physique impressionnant et son aura de champion, est loin d’être un acteur convaincant. Son jeu est rigide, presque caricatural, et peine à transmettre les émotions que le scénario lui demande. À ses côtés, le reste des comédiens ne brille guère non plus, avec des prestations souvent superficielles et sans relief, ce qui accentue le côté creux du récit.
L’ennui s’installe aussi à cause d’un rythme inégal. Le film se veut nerveux, mais il est souvent lent et hésitant, balançant maladroitement entre scènes d’action survoltées et moments dramatiques plombés par des dialogues maladroits. Ce manque de souffle donne une impression de tentative timide plus qu’un véritable film d’action réussi.
En termes d’écriture, K.O. ne propose rien de neuf. Le scénario est mince, les personnages peu développés, et l’ensemble manque cruellement d’enjeux. On reste à la surface des choses, sans jamais vraiment s’intéresser à ce qui pourrait faire la force d’un bon film de banlieue : la complexité sociale, les tensions psychologiques, la vraie dimension humaine. Ici, tout est simplifié au maximum, pour ne laisser place qu’à la baston.
Si on prend du recul, K.O. s’inscrit dans une tendance actuelle du cinéma français à produire des films d’action urbains destinés à un public jeune et populaire, mais sans réellement y apporter de valeur ajoutée. Là où un Balle Perdue réussissait à mêler un certain savoir-faire technique et une énergie palpable, K.O. se perd dans une redite sans saveur, et sans ambition artistique.
Ce film ne révolutionne ni le genre ni la représentation de la banlieue. Il accumule les clichés sans les transcender. Marseille, lieu souvent fascinant au cinéma, y devient une simple toile de fond uniforme, dépourvue d’atmosphère. Loin d’offrir une vision neuve ou un regard authentique, il reproduit un schéma narratif usé jusqu’à la corde.
NOTE : 5.20

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