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mercredi 18 juin 2025

7.10 - MON AVIS SUR LE FILM ROB1N DE LAWRENCE FOWLER (2025)


 Vu le Film Rob1n de Lawence Fowler (2025) avec Leona Clarke Michaela Longden Victor Mellors Gareth Tiddall Maximilien Cherry Ethan Taylor Luke James 

Robin e Après la perte de son fils de 11 ans, un expert en robotique tente de se consoler en concevant Robin, une poupée robotique entièrement fonctionnelle. Mais une série d'événements terrifiants révèle bientôt que Robin est prêt à tout pour garder son créateur rien que pour lui.  

Dans le sillage de M3GAN, qui a relancé à grand bruit le filon du jouet/androïde tueur dopé à l’IA, Rob1n surgit comme une version masculine, fauchée, mais étonnamment investie de cette même volonté de divertir et de faire frémir. Comme son titre l’indique « astucieusement » – en remplaçant le i par un 1 – le film assume dès le départ son positionnement de clone fauché, voire d'exploitation opportuniste. Mais derrière cette façade très "film de plateforme" à l’affiche racoleuse se cache un petit thriller d’horreur imparfait, mais pas inintéressant. 

La masculinité affichée par Rob1n est assez manifeste, et semble répondre en miroir au caractère girl-power de M3GAN. Là où l'autre mettait en scène une petite fille et une tante débordée, ici, c’est Ayden, un père seul, endeuillé, qui devient la figure centrale. Ce changement de perspective, même s’il n’est pas traité avec grande subtilité, donne un ton plus rugueux, moins stylisé, à cette version du mythe du robot-tueur. Ayden, campé par un acteur qui peine parfois à porter le drame sur ses épaules, reste néanmoins attachant par son obstination désespérée à conserver un semblant de lien avec son défunt fils, quitte à sombrer dans l’illusion et l’horreur. 

Le robot Rob1n, quant à lui, n’a ni le charme sadique ni la finesse d’exécution de M3GAN. Son apparence est assez grotesque : un visage de poupée figée, un regard lumineux, des mouvements limités à quelques rotations de tête et des yeux animatroniques. Bref, on est loin d’une IA fluide ou effrayante par réalisme : Rob1n fait plus penser à un pantin d’attraction foraine qu’à une menace cybernétique futuriste. Mais dans ce ridicule naît parfois une forme d’inquiétante étrangeté, presque involontaire. Sa gaucherie mécanique lui donne, paradoxalement, une identité singulière, presque pitoyable, et donc troublante. 

Là où le film marque des points, c’est dans sa dimension gore. Les meurtres sont graphiques, bien pensés, et souvent inventifs. Ils évitent le piège de la bêtise gratuite et parviennent à rester dans une veine horrifique série B efficace. L’un des crimes les plus marquants implique un système domotique détourné par Rob1n, dans une scène qui rappelle certains films de home invasion, mais avec une touche technologique désuète. Un bon point pour ceux qui trouvaient M3GAN trop propre, trop sage. 

Le scénario, en revanche, reste très inégal. Le rythme s’essouffle régulièrement. La narration piétine, notamment dans sa première moitié, avec beaucoup de scènes redondantes sur la solitude du père et la lente prise de conscience que Rob1n n’est pas juste un jouet défectueux. Certaines séquences, visiblement là pour remplir les 90 minutes syndicales, ralentissent inutilement l’intrigue. Pourtant, l’idée centrale – le deuil nié, projeté dans une machine détraquée – aurait mérité un traitement plus profond, plus subtil. On pense à Frankenstein ou à A.I. Artificial Intelligence, mais sans la poésie ni la réflexion. Rob1n n’explore que timidement cette piste émotionnelle, la préférant à une accumulation de tensions convenues. 

Le casting est faible, il faut l’avouer. À part l’interprète d’Ayden, dont l’engagement est perceptible malgré ses limites, les autres rôles semblent échappés d’un téléfilm britannique du dimanche après-midi. Dialogues maladroits, réactions peu crédibles, jeu mécanique : tout cela contribue à un sentiment d’amateurisme que même les meilleures intentions ne parviennent pas à faire oublier. La mise en scène de Lawrence Fowler est honnête, sans éclat : plans fixes, lumière blafarde, effets sonores attendus. Il y a une volonté de créer une ambiance, mais le film manque de souffle visuel ou d’originalité dans son découpage. 

Heureusement, le dernier acte relève le niveau. Le film prend alors une tournure plus baroque, plus imprévisible, avec une montée de tension réelle et quelques scènes de confrontation qui surprennent. On sent que Fowler se lâche enfin, laissant son robot se déchaîner dans un chaos sanglant et délirant. Le final, s’il reste modeste, parvient à créer un vrai moment de cinéma bis, entre horreur crasse et émotion tordue. 

 
Rob1n est un sous-M3GAN, oui, mais pas une coquille vide. Malgré un budget microscopique, des effets spéciaux risibles, une interprétation moyenne et un scénario parfois poussif, le film possède quelques éclairs de sincérité et des scènes d’horreur réjouissantes. Il échoue à être un vrai bon film, mais réussit à ne pas être un mauvais moment. Une curiosité pour amateurs de séries B saignantes et de robots en crise d’identité.

NOTE : 7.10

FICHE TECHNIQUE


1 commentaire:

  1. Je dois t'avouer que le film n'est pas ouf, trop de questions sans réponses également, pas besoin de budget pour écrire un bon scénario !

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