Vu le Film L'Ecole des Héros de Daniel Petrie Jr (1991) avec Sean Astin Louis Gosset Jr Andrew Whitof Denholm Elliot Will Wheaton Keith Cogan Jerry Orbach T.E Russell Shawn Pealan
Les escaliers, les couloirs, les toits deviennent autant de pièges ou d’atouts stratégiques de la cave au grenier
Avec son équipe de terroristes, le colombien Luis Cali essaie d'obtenir la libération de son père, un baron de la drogue. Arrivé aux États-Unis, Cali et ses hommes prennent en otage une école spéciale pleine de fils de sénateurs, de juge ou de PDG mais aussi d'élèves à problèmes, indisciplinés ou allergiques à l'autorité. Cali pose des bombes partout dans l'école et menace de la faire sauter avec tous les élèves si son père n'est pas rapidement libéré. Tandis qu'à l'extérieur, les autorités cherchent un moyen de faire entrer un commando dans l'école, à l'intérieur, le jeune Billy Tepper et sa bande de copains téméraires essaient aussi d'aider les autorités et de neutraliser la bombe.
les escaliers, les couloirs, les toits deviennent autant de pièges ou d’atouts stratégiques de la cave au grenier
Film méconnu, souvent éclipsé par les mastodontes du teen movie des années 80, L’École des Héros (titre original : Toy Soldiers) s’inscrit pourtant dans la droite lignée de ces récits où des adolescents ordinaires deviennent, par la force des choses, des héros malgré eux. Avec une recette bien rôdée mêlant action, camaraderie et rébellion juvénile, ce film mériterait d’être revalorisé, notamment auprès des amateurs des Goonies, de Stand-By Me ou même de Breakfast Club.
On y retrouve une belle brochette de jeunes acteurs emblématiques de cette époque : Sean Astin, déjà inoubliable dans Les Goonies, campe ici Billy Tepper, un chef de bande débrouillard, grande gueule et pourtant loyal. À ses côtés, Wil Wheaton (Stand-By Me) donne une densité intéressante à son personnage, un ado fragile piégé dans un monde d’adultes violents. Il y a aussi Keith Coogan (Don’t Tell Mom the Baby-sitters Dead), Louis Gossett Jr. dans le rôle du proviseur, et Andrew Divoff en méchant glaçant mais parfois un peu caricatural.
Le pitch tient du fantasme adolescent pur jus : un pensionnat pour fils de personnalités influentes est pris en otage par une cellule terroriste sud-américaine. Mais voilà que les cancres de l’école – les rebelles, les indisciplinés, ceux qui fument en douce, boivent en cachette et matent les filles – décident de prendre les choses en main. On pense immédiatement à une version ado de Piège de cristal mâtinée d’un épisode de MacGyver. Le tout baigne dans un suspense constant et une tension bien gérée par Daniel Petrie Jr., qui a su emprunter les bons codes du thriller tout en gardant une énergie très "teen movie".
Il est évident que le scénario flirte avec l’improbable : des gamins qui déjouent les plans d’une milice armée jusqu’aux dents, cela semble presque cartoonesque. Mais ce qui aurait pu virer au ridicule devient ici un vrai plaisir coupable. Car tout fonctionne : le rythme, la mise en danger des personnages, les idées ingénieuses (et parfois farfelues) pour contrer les terroristes, et surtout cette bande de jeunes aux caractères bien trempés, qui donne au film sa chaleur et son charme.
La dynamique de groupe rappelle fortement Les Goonies, et les relations d’amitié, parfois rugueuses, évoquent Stand-By Me. L’émotion n’est jamais bien loin, surtout lorsque les enjeux se durcissent, et que l’on sent que tous n’en sortiront peut-être pas indemnes. Sean Astin, notamment, livre une performance solide, avec déjà cette capacité à incarner des personnages à la fois bravaches et profondément humains. C’est sans doute l’une de ses meilleures prestations de jeunesse, bien avant de devenir le fidèle Sam Gamegie du Seigneur des Anneaux ou le gentil Bob dans Stranger Things.
Visuellement, le film ne cherche pas l’esbroufe, mais sa mise en scène efficace et son montage tendu tiennent le spectateur en haleine. Les décors du pensionnat deviennent un terrain de jeu et de guerre, où les escaliers, les couloirs, les toits deviennent autant de pièges ou d’atouts stratégiques.
On sent aussi que Daniel Petrie Jr. n’a pas totalement oublié qu’il fut scénariste de L’Arme Fatale, tant certaines réparties ou moments d’action sont teintés d’un humour un brin cynique, très ancré dans les années 80. Le film, bien que sorti en 1991, semble d’ailleurs être l’ultime rejeton de cette décennie révolue, un baroud d’honneur adolescent juste avant l’arrivée du teen movie plus cynique et introspectif des années 90.
Enfin, il faut souligner la bande originale musclée, les enjeux simples mais prenants, et ce goût pour l’aventure collective, où l’on gagne ensemble ou pas du tout. L’École des Héros n’est peut-être pas un chef-d’œuvre, mais c’est un film qui sent la sueur, l’insolence et le cœur battant. Il fait partie de ces longs-métrages qu’on revoit avec tendresse, portés par une nostalgie sincère et une vraie efficacité narrative.
Si vous cherchez un film fun, nerveux, avec des ados qui font sauter la hiérarchie à coups d’intelligence et d’audace, L’École des Héros est faite pour vous. Oubliez la crédibilité, profitez du panache. Un petit bijou pour qui aime les années 80 et leurs héros en baskets, la mèche rebelle au vent.
NOTE : 12.90
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Daniel Petrie Jr.
- Scénario : David Koepp, d'après le roman de William P. Kennedy
- Musique : Robert Folk
- Sean Astin (VF : Maurice Decoster ; VQ : Gilbert Lachance) : William “Billy” Tepper, l'élève indiscipliné
- Louis Gossett Jr. (VF : Robert Liensol ; VQ : François Cartier) : Dean Parker, le surveillant de l'école
- Andrew Divoff (VF : Sady Rebbot ; VQ : Alain Zouvi): Luis Cali, le chef du groupe terroriste
- Denholm Elliott (VF : Michel Paulin ; VQ : Jean-Louis Millette) : Dr Robert Gould, le directeur de l'école
- Keith Coogan (VF : Eric Legrand) : Jonathan Bradberry, un camarade de Billy Tepper
- Wil Wheaton (VF : Daniel Lafourcade ; VQ : François Godin) : Joseph ''Joey'' Trotta, un camarade de Billy Tepper
- T.E. Russell (VF : Greg Germain) : Henry Giles III, un camarade de Billy Tepper
- George Perez (VF : Jean-Loup Horwitz ; VQ : Vincent Graton) : Ricardo Montoya, un camarade de Billy Tepper
- Shawn Phelan (VF : Hervé Rey) : Derek Yogurt, un camarade de Billy Tepper
- Michael Champion (VQ : Daniel Picard) : Jack Thorpe, le bras droit de Cali
- Mason Adams (VF : Roland Ménard) : Otis Brown, l'inspecteur du FBI
- R. Lee Ermey (VF : Marc De Georgi ; VQ : Jean-Marie Moncelet) : le général Kramer, chef des forces d'intervention
- Jerry Orbach (VF : Daniel Gall) : Albert Trotta, père de Joey et parrain de la mafia (non crédité)

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