Vu le film Y A T-il un Flic pour Sauver le Monde de Akiva Shaffer (2025) avec Liam Neeson Pamela Anderson Paul Walter Hauser CCH Pounder Danny Huston Cody Rhodes Kevin Durand David Lengel Liza Koszny Dave Bautista
Frank Drebin Jr., fils de Frank Drebin, est lieutenant du LAPD, élimine à lui seul une bande de braqueurs de banque. À son insu, il s'agissait d'une diversion pour voler un gadget appelé « P.L.O.T. Device » dans un coffre-fort. Frank enquête ensuite sur l'accident mortel de l'ingénieur logiciel Simon Davenport.
Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? réalisé par Akiva Schaffer devait être le retour d’un humour fou, une renaissance des comédies policières absurdes qui faisaient rire toute une salle à gorge déployée à l’époque des ZAZ. Sur le papier, un réalisateur issu du SNL, ami d’Andy Samberg, pouvait au moins offrir un film qui ose. Mais à l’écran, ce n’est pas un déraillement burlesque : c’est une machine bridée. On dirait que tout le monde a attendu le signal de se lâcher, mais qu’il n’est jamais venu.
L’histoire est censée prolonger l’univers de Frank Drebin : une enquête, un flic gaffeur, des catastrophes en chaîne, le monde à sauver sur fond de parodie. On retrouve la structure des anciens films : le héros malhabile plongé dans une situation qui le dépasse, des suspects improbables, un complot mondial tellement absurde qu’il devrait être hilarant. Mais tout reste plat. Aucun gag ne surgit vraiment. Les chutes tombent dans le vide (mêmepas dans un escalier) . L’énergie du film ne monte jamais.
Le casting, déjà, est une erreur stratégique. Liam Neeson en héros comique, pourquoi pas sur le papier : son visage impassible aurait pu fonctionner dans l’absurde, à la manière de Leslie Nielsen. Sauf qu’ici, rien ne s’aligne. Pas de rythme, pas de mimiques qui trahissent un humour discret, pas de scène où son sérieux crée du rire involontaire. C’est juste… sérieux. Le gag tombe à plat parce que l’acteur ne l’accompagne pas. Liam Neeson , loin de ses rôles de vengeurs de la veuve et l'orphelin et quand même formidable dans La Liste de Schindler est à aucun moment drôle , jamais il est pas dans le rythme , pas le truc qui nous fasse rire par ses mimiques
Pamela Anderson, censée amener le décalage sexy-burlesque, ralentit au contraire l’ensemble. Chaque apparition donne l’impression d’un clin d’œil fatigué, comme si le film cherchait à jouer la carte nostalgie pour éviter de construire ses propres moments drôles. Elle ne dynamise rien. Certains pensent qu’elle est une Actrice pour lui remettre un Prix (Bonjour Deauville) eh bien non elle est pas actrice.
Autour d’eux, des seconds rôles pourtant capables d’exister dans ce type de comédie ne font que passer. Aucun n’a de vrai moment comique, aucun ne crée d’étincelle. On assiste à une suite de dialogues qui auraient pu provoquer un rire si le timing, le montage, le cadrage avaient suivi. Mais non : tout reste sage, comme corseté par une peur de rater.
Le plus grave, c’est le manque d’audace. Les anciens films ZAZ vivaient dans l’excès : les gags visuels surgissaient là où on ne les attendait pas, la bêtise assumée devenait du génie comique, la mise en scène elle-même participait au délire. Ici, rien ne prend ce risque. Pas une poursuite qui parte dans l’absurde. Pas un détail en arrière-plan qui provoque un fou rire discret. Pas une explosion de stupidité maîtrisée. Juste une imitation molle, sans âme, qui semble demander l’autorisation de rire.
Et dans la salle… silence. Chez moi morne plaine. Et à entendre que d’autres spectateurs ont ri aux éclats ailleurs, on se demande s’ils ont vu le même film et pas trompé de salles en pensant voir le Joachim Trier. Peut-être que l’humour calibré, sage, refermé sur lui-même, suffit aujourd’hui à déclencher des rires polis. Peut-être que c’est moi qui attends encore le rire franc, celui qui surprend, qui surgit, qui te renverse. Mais une comédie qui ne déclenche ni sourire ni curiosité, c’est une comédie qui a manqué son but premier.
En sortant, un mot reste : déception. Pas de colère, pas de rejet total — juste un grand vide. Même pas de scène à retenir, même pas une trouvaille idiote qu’on raconte après. Le film glisse de la mémoire aussi vite qu’il a peiné à démarrer.
Ce n’est pas juste un mauvais film : c’est un film inutile. Il n’apporte rien à la saga, ne la respecte pas, ne la relance pas, ne la détourne même pas. Et quand on connaît l’héritage des comédies absurdes américaines, on mesure à quel point ce rendez-vous manqué laisse un goût amer.
NOTE : 7.90
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Akiva Schaffer
- Scénario : Dan Gregor, Doug Mand, Akiva Schaffer, Mark Hentemann et Alec Sulkin, d'après la série télévisée Police Squad
- Musique : Joel McNeely, Lorne Balfe
- Décors : Bill Brzeski
- Direction artistique : Artie Contreras
- Costumes : Betsy Heimann et Maria Tortu
- Photographie : Brandon Trost
- Montage : Brian Scott Olds
- Production : Erica Huggins et Seth MacFarlane
- Production déléguée : Akiva Schaffer et Daniel M. Stillman
- Société de production : Fuzzy Door Productions
- Société de distribution : Paramount Pictures

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