Vu le film Alma et les Loups de Michael Patrick Jann (2025) avec Lin Jun Li Ethan Embry Alexandra Doke Lukas Jann Beth Malone Jeremie Harris Mather Zickel Dana Millcan
Après une violente attaque par un animal, la paranoïa s'installe à Spiral Creek. Mais quand l'adjoint Ren Accord s'en rapproche trop, son fils disparaît, et la réalité commence à se fissurer.
Alma et les Loups commence dans une ambiance immédiatement pesante. Brouillard épais, pluie battante, vent glacial : le décor semble vouloir imposer un sentiment de malaise avant même l’apparition des protagonistes. Alma, jeune femme solitaire, arpente des chemins détrempés, visiblement inquiète mais déterminée à atteindre un village reculé où se murmurent des légendes sur des créatures mystérieuses.
Le scénario, s’il existe, est emballé dans un « paquet Bonux » : on devine des intentions, mais elles se perdent rapidement dans des ellipses confuses et des situations mal raccordées. L’histoire tente de créer une tension autour des loups, mais dès l’apparition de la créature à deux pattes, le charme s’effondre. On comprend vite que le budget réduit et le costume approximatif ont pris le pas sur toute idée de peur réelle.
Les personnages sont classiques mais inaboutis. Alma, interprétée par une actrice inconnue, tente de faire passer un mélange d’angoisse et de courage. Ses expressions alternent entre inquiétude et stupeur, mais la faiblesse du script ne lui laisse jamais la chance de convaincre. Les habitants du village, eux aussi anonymes et sans relief, servent surtout à créer une atmosphère de mystère forcé. Aucun acteur connu ne vient sauver le tout, mais honnêtement, cela n’aurait rien changé.
La mise en scène est minimaliste, souvent statique, accentuant une impression de lourdeur et de répétition. La caméra traîne sur des décors glauques, des maisons délabrées et des forêts humides. Si le but était de créer une atmosphère angoissante, le pari est en partie raté : la pluie et le brouillard deviennent rapidement des éléments de fond monotones, et le spectateur finit par s’habituer au climat désolé.
La musique tente de rattraper le manque de tension. Malheureusement, elle tape sur les nerfs plutôt que de susciter un frisson. Des notes répétitives et stridentes accompagnent chaque apparition du loup ou chaque sursaut, créant plus d’agacement que de suspense. On devine que le compositeur a voulu intensifier la peur, mais le résultat vire à la cacophonie.
Les effets spéciaux, modestes mais pas catastrophiques, auraient pu sauver quelques scènes. On note des maquillages et des textures corrects pour un film à budget limité, et quelques plans de nuit bien composés. Mais dès qu’on voit le loup à deux pattes, le tout s’effondre : l’illusion disparue, la menace perd tout crédit, et la dimension horrifique s’évanouit instantanément.
L’histoire, au fond, se résume à quelques tentatives de frayeurs et de mystères autour du village et de la créature. Alma explore, enquête, fuit, crie, et l’on suit tout cela avec un mélange de curiosité et d’ennui. Les situations se répètent, sans réel suspense ni montée dramatique. Le film se lance, trébuche, et ne parvient jamais à se relever.
Les décors et l’atmosphère restent cependant cohérents : maisons en ruine, forêts humides, sentiers glissants et paysages nocturnes. Ces éléments créent un cadre visuel qui correspond à l’univers que le film prétend explorer, même si le reste ne suit pas. On ressent la volonté de rendre l’expérience immersive, mais elle se heurte au manque de moyens et à la faiblesse du scénario.
Au final, Alma et les Loups ne fonctionne ni comme film d’horreur, ni comme thriller, ni même comme fantastique crédible. Son principal intérêt reste l’observation des tentatives de mise en scène et de création de tension. Il y a quelques scènes où l’on peut sourire involontairement devant la maladresse des situations, mais rien qui ne permette d’entrer réellement dans le récit.
Le film est un exercice de style limité, un pastiche de film de série Z où tout semble permis mais rien ne convainc. Même les moments qui pourraient intriguer, comme les rumeurs autour du loup ou les interactions avec les villageois, sont perdus dans une mise en scène trop timide pour créer un vrai suspense.
Alma et les Loups est un film qui démarre mal et continue sur sa lancée. Il mélange brouillard, pluie, décors glauques et musique irritante pour créer une atmosphère artificielle. L’histoire existe à peine, les personnages restent sous-développés, et le loup à deux pattes scelle le sort du film. On peut regarder en accéléré sans aucun regret, et rire des maladresses, mais pour le reste, il n’y a rien à sauver.
NOTE : 6.10
DISTRIBUTION
- Ethan Embry as Ren Accord
- Li Jun Li as Alma
- Jeremie Harris as Murph
- Lukas Jann as Jack
- Kevin Allison as Stanton
- Mather Zickel as Ashley
- Beth Malone as Betty
- Alexandra Doke as Pam
- Dana Millican as Connie
- David Koff as Principal Griffin

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire