Pages

lundi 15 septembre 2025

11.00 - MON AVIS SUR LE FILM KILL DE NIKHIL NAGESH BHAT (2023)

 


Vu le Film Kill de  Nikhil Nagesh Bhat (2023) avec Laksh Lalwani, Raghav Juyal Tanya Maniktala Laskh Lalwani Parth Tiwari Adrija Sinha  

Dans un train pour New Delhi, une bande de voleurs prend en otage les passagers, sans savoir qu'un homme bien plus redoutable qu'eux est à bord. Quand ils s'en prennent à la femme qu'il aime, Amrit, membre des forces spécialesrépond par une vengeance sans merci. 

Pas un habitué des visons de Film Indie , j’ai donc essayé ce film qui marque son homme et même avec un billet valade .Kill de Nikhil Nagesh Bhat est un vrai choc venu d’Inde, un de ces films qui surgissent sans prévenir et qui vous agrippent à la gorge du premier plan au dernier souffle. Dans un pays où le cinéma d’action reste souvent calibré sur le spectaculaire bollywoodien ou sur des schémas plus traditionnels, Bhat ose une incursion frontale dans un registre qu’on associe davantage au cinéma coréen ou indonésien : l’action confinée, brutale, gore, sans concessions. Et il choisit un décor unique – un train lancé à pleine vitesse – pour concentrer la tension, amplifier la claustrophobie et déchaîner une violence qui semble inarrêtable. 

L’histoire commence presque calmement : un jeune militaire d’élite, Amrit (Lakshya), voyage avec sa fiancée Tulika (Tanya Maniktala) dans un train de nuit en direction de Delhi. On croit d’abord à un voyage banal, voire romantique, mais le scénario bifurque très vite : le train est pris d’assaut par une bande de criminels organisésmenés par Fani (Raghav Juyal), un chef psychopathe qui orchestre le pillage méthodique des passagers. Dans la tradition des films de braquage, on s’attend à une lutte entre innocents et bandits. Mais Bhat retourne la table : Amrit n’est pas seulement un jeune homme courageux, il devient littéralement une machine à tuerdéterminé à protéger Tulika et à éradiquer un à un les agresseurs. Le film prend alors une tournure radicale : un huis clos sanglant  la violence ne cesse de monter d’un cran. 

Lakshya, dans son premier grand rôle au cinémaimpressionne. Derrière son visage juvénile se cache une intensité froidepresque inhumaine, qui explose dans les scènes de combat. Ses gestes sont précis, méthodiques, et chaque affrontement devient une exécution. Tanya Maniktala, déjà remarquée dans des drames plus doux, incarne une figure de victime et de témoinmais son regard horrifié et bouleversé accompagne le spectateur : elle mesure la transformation de l’homme qu’elle aime, entre héros salvateur et monstre sanguinaire. Raghav Juyal, en chef des criminelsest d’une cruauté jouissive : sadiqueimprévisible, il confère au film son parfum de cauchemar. 

La mise en scène de Bhat exploite au maximum l’espace du train. Les wagons deviennent des arènes successives : couchettes étroitescompartiments bondés, toilettes étouffantes, couloirs interminablesChaque séquence trouve une nouvelle manière de surprendre : étranglement au milieu des passagers, couteaux qui transpercent les corps, têtes fracassées contre les parois métalliquesL’hémoglobine jaillit sans retenuemais ce qui frappe, c’est la variété des mises à mort. On pense parfois aux déchaînements physiques d’un The Raidmais avec un style plus cru, moins chorégraphiécomme si la rage prenait le pas sur la technique. 

Ce qui rend le film captivantc’est sa capacité à tenir la distance. On croit d’abord que cette débauche de gore va épuisermais Bhat relance sans cesse : il introduit des personnages secondaires qu’on espère voir survivrepuis les sacrifie brutalement. Il casse les repèresose la cruauté, et pousse le spectateur à se demander jusqu’où il ira. À mi-parcours, un événement marquant bouleverse la dynamique : un personnage important disparaît, et le film assume ce choix radical, refusant tout confort narratif. 

On sent pourtantvers la fin, une légère répétition. Les combats se ressemblent, le principe du “un contre tous” frôle la saturation. Mais Bhat compense par une intensité croissante : plus Amrit s’enfonce dans son carnage, plus le train devient un tombeau roulant, et plus le spectateur est pris entre le dégoût et l’admiration. Le dernier acte le héros s’affronte directement à Fani, synthétise le propos : la justice individuelle peut-elle se transformer en barbarie pure ? 

Pour moiKill est une réussite totale en tant qu’actioner : brutal, sanglantmais toujours tenuC’est une œuvre qui ose. On est loin des envolées chorégraphiées des films indonésiensou de la virtuosité glaciale des thrillers coréensmais Bhat invente une voie indienne : viscérale, excessive, sans filet. J’ai aimé cette façon qu’a le film de nous mettre face à nos propres limites de spectateurs : on se dit qu’on ne tiendra pas, que c’est trop, et pourtant on regardefasciné. 

Kill est donc plus qu’un simple film d’action : c’est une expérience. Un train transformé en enfer de métal, un héros qui devient bourreauune succession de scènes d’anthologie sanglantes. On sort secouévidémais convaincu d’avoir vu un jalon du cinéma de genre indien. 

NOTE ; 11.00

FICHE TECHNIQUE

  • Réalisation : Nikhil Nagesh Bhat
  • Scénario : Nikhil Nagesh Bhat et Ayesha Syed
  • Production : Karan Johar, Aliya Curmally, Hiroo Johar, Raunaq Bajaj, Achin Jain, Apoorva Mehta, Guneet Monga
  • Sociétés de production : Dharma Productions
  • Musique : Ketan Jodhar
  • Costumes : Rohit Chaturvedi
  • Pays d'origine : Drapeau de l'Inde Inde

DISTRIBUTION

  • Lakshya (VF : Arthur Perdreau) : Amrit Rathod, un commando NSG
  • Raghav Juyal (VF : Pascal Nowak) : Fani
  • Tanya Maniktala (VF : Julie Ghallab) : Tulika Singh
  • Abhishek Chauhan (VF : Jean-François Vitale) : Viresh Chatwal
  • Ashish Vidyarthi (VF : Stéphane Cornicard) : Beni
  • Devang Bagga (VF : Morgan Sebode) : Ravi
  • Chhaya dure (VF : Denis Michallet) : Baldev Singh Thakur
  • Adrija Sinha : Ahaana Singh
  • Meenal Kapoor (VF : Caroline Roussel) : mère de Tulika
  • Avanish Pandey : TTE
  • Parth Tiwari : Siddhi
  • Akshay Vichare : Ujala
  • Jitendra Kumar Sharma : Akhilesh Jha, le garde du train
  • Rupesh Kumar Charanpahari : Bishnu
  • Sahil Gangurde : Badlu
  • Priyam Gupta : Kulli
  • Vivek Kashyap : Mukund
  • Sameer Kumar : Bechan
  • Calib Logan : Brahmeshwar
  • Moses Marton : Murari
  • Riyaz Khan : Surajbhan
  • Shakti Singh : Laddan
  • Shivam Parmar : l'ami d'Amrit
  • Bilal Kazi
  • Pechap Kumar

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire