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lundi 15 septembre 2025

11.20 - MON AVIS SUR LE FILM LA VILLE D'ARGENT DE BYRON HASKIN (1951)

 


Vu le film La Ville d’Argent de Byron Haskin (1951) avec Edmond O’Brien Yvonne de Carlo Richard Arien Barry Fitsgerald Gladys George Kasey Rogers Edgar Bucchanan Billy House 

Larkin Moffatt (Edmond O'Brien) teste du minerai pour connaître la teneur en argent. Soupçonné d'avoir vendu une information à des brigands, Richard Arlen Charles Storrs son ami et collègue le fait mettre à la porte pour malhonnêteté, veille à ce qu'il ne retrouve plus de travail et, au passage épouse sa petite amie. 

Se cachant à Silver city, il fait la connaissance de Catherine Surrency (Yvonne De Carlo) : avec son père elle doit exploiter une mine d'argent dont le délai de location expire douze jours plus tard... 

La Ville d’Argent (Silver City, 1951) de Byron Haskin est un western singulier parce qu’il s’éloigne volontairement de la mythologie habituelle du genre : pas d’Indiens, pas de guerres de Sécession, pas même de grands espaces balayés par la poussière. Tout se concentre sur une ville minière où l’argent, au sens littéral, devient le véritable enjeu, et où l’avidité humaine remplace les chevauchées héroïques. Cela donne un film de facture classique, mais qui, dans son dépouillement, montre aussi le côté mercantile et parfois désenchanté du western. 

L’histoire suit Larkin Moffatt (joué par Edmond O’Brien), un aventurier et prospecteur habile mais ambigu. Dès le départ, on le découvre compromis : il a trahi un associé et s’est enfui avec une partie de ses gains. Ce n’est pas le héros limpide qu’on attend, mais un homme qui cherche à se racheter tout en profitant des opportunités que lui offre la ville minière de Silver City. Sa rencontre avec Candace Surrency (Yvonne De Carlo), jeune femme lumineuse, forte, mais aussi piégée par les intrigues de la ville et l’avidité des puissants, va donner au film sa touche romanesque. 

Yvonne De Carlo, toujours magnétique à l’écran, incarne un personnage de loyauté et de courage, une figure féminine qui se démarque dans cet univers masculinisé par la cupidité. Elle devient le contrepoids moral face à Moffatt et ses hésitations entre honnêteté et compromission. Le film repose beaucoup sur cette alchimie : Edmond O’Brien joue un héros ambigu, pas totalement fiable, mais dont on espère malgré tout la rédemption. 

Les antagonistes sont les cupides de Silver City : magnats sans scrupules, associés traîtres, bandits qui convoitent la mine et la richesse qu’elle promet. Byron Haskin ne cherche pas à les doter de grande profondeur psychologique : ce sont des archétypes de méchants lâches et avides, parfaits pour faire ressortir le dilemme moral du héros. L’argent devient la vraie star du film : il attire, corrompt, divise, et fait basculer des vies. 

La mise en scène de Haskin reste sage, mais efficace. On trouve des bagarres classiques dans les saloons, quelques fusillades sèches, des tensions autour de la mine. Rien d’excessivement violent ni de bouleversant : tout est calibré pour rester dans le ton d’un western “familial”, où la violence ne déborde jamais, où l’humour léger sert de respiration, et où l’amour naissant entre le héros et Candace apporte une touche sentimentale. Le spectateur n’est jamais surpris : les étapes sont balisées, et la fin – où le héros se rachète et triomphe des cupides – suit une logique convenue. 

Ce qui fait que La Ville d’Argent reste attachant, c’est ce parfum d’archétype : le héros en quête de rachat, la femme droite et loyale, les méchants caricaturaux, l’enjeu minier comme symbole de cupidité, les saloons et les duels verbaux. On y retrouve le western tel qu’il était produit en série au début des années 50 : solide, agréable, mais sans audace particulière. 

Pour moi, le film a du charme grâce à Yvonne De Carlo, radieuse et charismatique, et grâce à Edmond O’Brien, qui apporte une nuance inhabituelle avec son héros pas tout à fait clair. Mais on ne peut pas dire que l’œuvre marque profondément la mémoire du western. C’est un film sympathique, que l’on regarde avec plaisir, qui offre quelques bons moments, mais qui ne justifie pas de se lever la nuit pour le revoir. Il reste un bel exemple de western “alimentaire” de studio, bien fait mais pas inoubliable, qui illustre surtout à quel point, à cette époque, Hollywood produisait des variations multiples autour d’un genre roi. 

NOTE : 11.20

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Acteurs non crédités

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