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lundi 8 septembre 2025

14.10 - MON AVIS SUR LE FILM LE PETIT GARCON DE L'ASCENSEUR DE PIERRE GRANIE DEFERRE (1962)


Vu le film  
Le Petit Garçon de l'Ascenseur de Pierre Granier Deferre (1962) avec Alain Decock, Marcel Dalio, Louis Seigner, Michel Etchverry, Jacques Monod, Michel de Ré et Lucien Nat  

Jules Ansionnaz (Alain Decock), orphelin de 14 ans, est devenu liftier au Grand palace de Monte Carlo, gr ce à l'appui de son oncle Anselme, lui-même concierge de l'établissement. Il manœuvre son ascenseur avec une maestria qui fait l'admiration des clients et, notamment, du journaliste Max Carreau. Mais Jules poursuit deux rêves : séduire Mireille, la petite fleuriste du hall d'entrée, et pénétrer un jour dans l'un de ces somptueux appartements dont il ne connaît que les portes aux numéros dorés. 

Je me rappelle avoir vu ce film très jeune, à mon fameux patronage cinéphile, et y être retourné souvent par la suite. À chaque vision, je voulais devenir liftier, comme Spirou… mais sans le Marsupilami. 

Adapté du roman de Pierre Vialar, le film nous plonge dans les coulisses d’un grand hôtel monégasque, comme celui où j’ai eu la chance de passer deux nuits à une autre époque, probablement le Grand Hôtel de Paris ou l’Hermitage. 

Au centre de l’histoire, il y a Jules, un adolescent plein de rêves. Moins turbulent qu’Antoine Doisnel dans Les 400 Coups, il n’a que trois ambitions : séduire la jeune Mireille (Mireille Nègre), franchir la porte interdite pour découvrir tous ses secrets et remporter un concours pour offrir un repas de rêve à sa belle. 

À première vue, on pourrait croire à un conte de Noël. Mais Granier-Deferre, que je découvrais à l’époque — et dont j’apprécierai  le cinéma incisif par la suite — montre aussi une réalité plus crue : les enfants et adolescents étaient souvent traités comme des moins que rien, surtout lorsqu’ils n’avaient pas d’argent et qu’ils évoluaient au milieu des dorures et des bras délicats des dames de l’hôtel. Le film montre comment on peut être débrouillard et aller de l’avant, un chiche capon dans l’âme. 

Bien sûr, on verse quelques larmes quand Jules se rend sur la tombe de sa maman et y retrouve Mireille. Mieux vaut avoir un mouchoir à portée de main. Et encore plus à la fin, quand la belle l’éconduit… là, votre boîte de mouchoirs sera probablement vide. Si, en sortant, vous fredonnez une chanson de Berthe Sylva, croyez-moi, vos mouchoirs risquent de manquer. 

Le film doit beaucoup de son charme au jeune Alain Decock, toujours souriant comme sur l’affiche, qui incarne Jules avec une fraîcheur incroyable. Il avait déjà joué avec Jean-Paul Belmondo dans Cartouche et deviendra Legrain à 22 ans dans le formidable Armée des Ombres. 

Autre point fort : la présence d’acteurs que j’ai toujours adorés, comme DalioMichel EtcheverryJacques Monod ou Michel de Ré, qui apportent relief et gravité à l’ensemble. 

Le Petit Garçon de l’Ascenseur est un film charmant mais d’une tristesse infinie. Il a nourri mes souvenirs d’enfance et mes rêves, et il garde pour moi une place particulière dans mon panthéon personnel. Un petit bijou émouvant, drôle et cruel à la fois, à voir absolument pour ressentir toute la magie de cette époque et de ces premiers rêves de cinéma. 

NOTE : 14.10

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Marcel Dalio : Antonio
Louis Seigner : Anselme
Michel Etcheverry : M. Maillet
Jacques Monod : Maître Hérault
Mireille Nègre : Mireille
Alain Decock : Jules
Michel de Ré : Max Garreau
Lucien Nat : le président
Sylvia Sorrente

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