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samedi 6 septembre 2025

15.10 - MON AVIS SUR LE FILM LES GOONIES DE RICHARD DONNER (1985)


 Vu le film Les Goonies de Richard Donner (1985) avec Sean Astin Josh Brolin Jeff Cohen Corey Feldman Kerri Green Martha Plimpton Ke Huy Quan John Matutzak Robert Davi Cindy Lauper Anne Ramsey 

Astoria, automne 1985. Alors que les terribles Fratelli s'évadent de prison, Bagou, Choco, Data et Mickey, une bande de gamins, trouvent dans le grenier de ce dernier une vieille carte au trésor menant au pirate Willy le Borgne. Alors que leur quartier va bientôt être rasé par le promoteur Elgin Perkins pour être remplacé par un terrain de golf, les garçons décident de se mettre à la recherche du butin pour éviter la destruction des maisonsBientôt rattrapés par Brand, le frère de Mickey, et deux amies, Steph et Andy, les « Goonies » suivant leur carte, arrivent et pénètrent dans un vieux restaurant en bordure de mer ; sans savoir que l'endroit est déjà occupé par les Fratelli en cavales'ensuivra de la poursuite de leur aventure souterraine jusqu'au bateau pirate de Willy le Borgne et de son fameux trésor 

Les Gooniesc’est d’abord un parfum : celui du cinéma d’aventures des années 80, celui des samedis après-midi  l’on usait les VHS jusqu’à la bande translucidecelui des grands films populaires qui parlaient aux enfants sans les infantiliser. Richard Donner, pourtant plus habitué aux super-héros (Superman) et aux polars nerveux (L’Arme Fatale suivra quelques années après), se glisse ici dans le teen movie d’aventures avec un enthousiasme communicatif. On est en 1985, Spielberg règne sur l’imaginaire collectif, et ça se sent : producteurinspirateurinfluenceur invisible mais omniprésent, il infuse Les Goonies de son amour du récit initiatique, des trésors cachés, des plans plus grands que la vie. Chris Columbus, au scénarion’est pas en reste, livrant un script qui, derrière ses blagues et ses cascades enfantines, parle surtout de passage, d’amitiéd’héritage et de courage. 

L’histoire : dans la ville côtière d’Astoria, un groupe de gamins, les « Goonies », découvre dans un grenier une vieille carte au trésorMenacés de voir leurs maisons rasées pour laisser place à un projet immobilierils se lancent, à bicyclette puis à pied, dans une chasse au trésor digne des légendes de pirates, sur les traces de Willy le Borgne. Mais sur leur route, les Fratelli, une famille de truands grotesques et inquiétantsdécidés eux aussi à mettre la main sur le butinS’ensuit une aventure souterraineparsemée de pièges, de tunnels, de chauves-souris, de squelettes, de navires fantômes et de trahisons comiques,  chacun de ces gosses trouvera l’occasion de se dépasser, de grandir, et de prouver que l’amitiéparfoisvaut tous les trésors. 

La bande de gamins est irrésistible : Sean Astin (Mikey), le cœur et la voix de l’aventure ; Josh Brolin, grand frère râleur et protecteur, à l’époque bodybuildé façon ado sportif typique des 80s, futur Thanos et Llewelyn Moss (No Country for Old Men) ; Corey Feldman, clown insolent au débit mitraillette ; Ke Huy Quan (Data), inventeur gadgetoïdeavant Indiana Jones et le Temple Maudit et bien longtemps avant son Oscar pour Everything Everywhere All at Once ; Jeff Cohen, inoubliable Choco, capable de faire rire par un simple effondrement nerveux, génie comique qui quittera vite le cinéma pour devenir avocat mais restera immortel dans le cœur des fans. Sans oublier Sloth, ce géant difforme au grand cœuricône immédiatebrandissant son tee-shirt Superman et résumant à lui seul l’esprit du film : une créature que la cruauté a isolée, que l’amitié vient sauver. 

Donner, sans être un spécialiste du teen movie, maîtrise le rythme avec un plaisir évidentChaque séquence enchaîne découvertehumour, suspense, souvent les trois en même temps. Il y a ce sens du timing hérité de Spielberg : faire que chaque obstacle soit une scène à part entière, faire de la grotte un labyrinthe de cinéma  la caméra court avec les enfants,  l’aventure devient physique, palpable. Et, cerise sur le gâteau, des clins d’œil par dizaines : la référence à Superman, le saut façon 007, le shérif qui parle de bestioles qui se multiplient quand on les mouille (bonjour les Gremlins), les vélos qui rappellent E.T. sans s’envoler, et cette façon de réinjecter dans chaque scène un hommage discret mais tendre au cinéma d’aventures hollywoodien, du pirate au serial en passant par le James Bond ludique. 

Et puis, il y a le grand frisson de vérité : le navire pirate de Willy le Borgne, gardé secret jusqu’au moment du tournageoffrant aux jeunes acteurs une émotion pure, réellesaisie sur le vifC’est cette sincérité qui rend le film intemporel. À l’écran, on ne joue pas à s’émerveiller : on s’émerveille. Et le spectateurlui aussi, a les yeux qui brillent. 

Revu aujourd’hui, le film conserve toute sa fraîcheur. Certes, le ton a vieilli, les dialogues sentent bon les années 80, mais l’espritluin’a pas pris une ride. On y retrouve le goût de l’aventure libre, sans messages plaqués, sans second degré cynique, juste l’envie de raconter une belle histoire. Ce que Les Goonies disent, au fond, c’est que l’enfance est une quête, un trésor à préserver, une bande d’amis avec qui on brave le monde adulte. Et même si, à sa sortie, certains critiques (notamment ceux qui aiment lever le petit doigt quand ils tiennent un styloont méprisé ce cinéma populairel’Histoire leur a donné tort : Les Goonies est devenu un film culte, une pièce maîtresse de l’imaginaire collectif, le chaînon entre l’innocence d’E.T. et l’esprit bande d’ados de Stranger Things. 

Alors oui, jeunesse d’aujourd’huiquittez les tablettesallez fouiller dans la vidéothèque des parents, mettez Les Goonies dans le lecteur, et laissez-vous embarquer 110 minutes durant dans l’aventure que, tous, nous aurions rêvé de vivre : une course au trésor avec ses copains, un monde secret juste sous nos pieds, et la certitude que, pour un temps au moinsl’amitié peut tout. 

NOTE : 15.10

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

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