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mercredi 14 mai 2025

13.20 - MON AVI SUR LE FILM ENTRE ONZE EHURES ET MINUIT DE HENRI DECOIN (1948)

 


Vu le film Entre Onze Heures et Minuit de Henri Decoin (1948) avec Louis Jouvet Madeleine Robinson Robert Arnoux Léo Lapara Monique Mélinand Simone Sylvestre Gisèle Casadesus Jean Meyer Jacques Morel 

À Paris, le commissaire Carrel (Louis Jouvet) est appelé dans la même journée sur deux affaires de meurtre : un avocat radié du barreau a été assassiné chez lui et un trafiquant, habitué des non-lieux, a été tué de trois balles dans le tunnel de la porte des Ternes. 

Le premier meurtre a été commis en fin d'après-midi et le second entre onze heures et minuit. Cette dernière victime, un nommé Vidauban ressemble tellement au policier, que ce dernier décide de mener l'enquête en prenant sa place. À la fois circonspect et habile à donner le change, il rencontre successivement les truands, les collaborateurs, les employés et les maîtresses de la victime. Une seule de ces personnes devine la substitution. L'enquête se complique quand les témoignages sur le second assassinat divergent. Le policier comprend plus tard que les deux meurtres sont liés. En effet, plusieurs bandes de malfrats concurrentes sont à la recherche de la même valise de Vidauban contenant 20 millions en dollars. 

Entre onze heures et minuit (1949) de Henri Decoin est un polar typiquement français d’après-guerre, porté presque exclusivement par l’immense Louis Jouvet. Le début, un peu poussif, avec une voix-off mal intégrée, laisse craindre un film scolaire, mais tout change dès l’entrée en scène de Jouvet. Son personnage d’inspecteur Léonard Ménard, confronté à un sosie inquiétant, donne au film son vrai souffle. L’intrigue, certes capillotractée – difficile de croire à cette histoire de double dont l’inspecteur ignorerait l'existence – n’en reste pas moins plaisante grâce à une écriture vive, des dialogues savoureux et une galerie de seconds rôles pittoresques qui respirent le Paris populaire. 

Le charme désuet de l’ensemble fonctionne à condition d’accepter les conventions du polar à la française des années 40, avec ses plans fixes, ses rues sombres recréées en studio, et une narration volontiers alambiquée. Henri Decoin ne brille pas spécialement par sa mise en scène, assez plate, mais laisse tout l’espace à ses comédiens. Jouvet, lui, vampirise l’écran : chaque regard, chaque intonation, chaque réplique assassine ("Imbécile !") redonne vie à des scènes parfois anecdotiques. Il transforme une simple conversation téléphonique en morceau d’anthologie. En son absence, le film tomberait sans doute dans l’oubli. Grâce à lui, il devient un spectacle curieux, daté mais savoureux, à redécouvrir. 

NOTE : 13.20

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Non crédités

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