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mercredi 7 mai 2025

11.20 - MON AVIS SUR LE FILM TONNERRE SUR TIMBERLAND DE ROBERT D.WEBB (1960)


 Vu le film Tonnerre sur Timberland de Robert D.Webb (1960) avec Alan Ladd Jeanne Crain Frankie Avalon Gilbert Roland Lyle Bettger Noah Berry Jr Verna Felton Alana Ladd Regis Toomey  

Le bûcheron Jim Hadley et son équipe recherchent une nouvelle forêt à exploiter. Ils en localisent une en dehors de la ville de Deep Wells. Ses habitants, dirigés par Laura Riley, s'opposent à l'abattage des arbres car cela provoquerait des glissements de terrain pendant les fortes pluies. Le conflit entre les habitants de la ville et les bûcherons est inévitable. 

Derniers éclats d’un genre sur le déclin, Guns of the Timberland est un western honnête mais sans panache, tiré d’un roman de Louis L'Amour, écrivain emblématique de la Frontière idéalisée. Dans cette histoire, pas de grandes chevauchées mythiques ni de tragédie humaine profonde : plutôt une chronique linéaire d’un conflit rural le bois devient or vert et la romance, une bluette chantée à mi-voix. 

Alan Ladd y campe Jim Hadley, un entrepreneur forestier décidé à abattre les arbres d’une région reculée pour construire le progrèsmais les habitants du coin, menés par la farouche Laura Riley (Jeanne Crain), s’opposent à ce qu’ils voient comme un pillage de leurs ressources naturelles. Ce schéma classique (l’arrivée d’étrangers menaçant l’équilibre d’une communauté) sert de prétexte à une série d’oppositions molles, l’affrontement idéologique (progrès contre tradition) reste en surface. 

Ladd, figure familière du western, arbore ici son flegme coutumier, bien qu’il semble fatigué de sauver le monde. Jeanne Crain, quant à elle, incarne une héroïne digne et têtue, mais souvent cantonnée à des scènes de débat plus qu’à une véritable action dramatique. Le jeune Frankie Avalon, parachuté comme une concession aux ados de 1960, pousse la chansonnette dans un numéro anachronique, au charme kitsch assumé. Son personnage n’a que peu d’intérêt narratif, mais son inclusion souligne bien la tentative de rajeunissement du genre à une époque Elvis colonisait les écrans. 

Visuellement, le film reste plaisant : les paysages de l’Ouest américain sont bien exploités, avec des couleurs nettes et des compositions généreuses, même si l’ensemble manque de cette âpreté qui faisait la grandeur des westerns précédents. Le scénario, hélas, est cousu de fil blanc : rivalités professionnelles, tension sentimentale, quelques bagarres, un incendie dramatique… Le tout se déroule avec une prévisibilité qui confine à la torpeur, d’autant que la mise en scène de Robert D. Webb reste fonctionnelle sans jamais transcender le matériau. 

Il flotte sur Guns of the Timberland un parfum de fin de cycle. Le western classique, avec ses bons sentiments, ses héros sans faille et ses méchants désignés, est déjà dépassé en 1960 par des œuvres plus cyniques (The Searchers, 3:10 to Yuma, Ride the High Country) ou plus stylisées. Ce film semble refuser cette modernité, préférant rejouer une partition familière, mais sans l’énergie du désespoir. 

En somme, Guns of the Timberland est un western « de transition » : ni totalement désuet, ni vraiment innovant. Il plaira peut-être aux nostalgiques d’un cinéma d’aventures simple et rassurant, mais décevra ceux qui y cherchent une intensité dramatique ou une audace visuelle. Un film sympathique mais mineur, comme un écho lointain d’un âge d’or en train de se refermer. 

NOTE : 11.20

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