Pages

mercredi 1 octobre 2025

5.90 - MON AVIS SUR LE FILM DELIVERY RUN DE JOEY PALMROOS (2025)

 


Vu le film Delivery Run de Joey Palmroos (2025) avec Liam James Alexander Arnold Jussi Lampi Darren McStay Arthur Sylense Nadine Higgin 

 

Un chauffeur de livraison de nourriture est pris dans une poursuite mortelle dans la nature glacée du Minnesota, poursuivi par un conducteur de chasse à neige fou pour des raisons inconnues, confronté à des situations mortelles et forcé de surpasser son poursuivi sans relâche seul. 

Delivery Run de Joey Palmroos se présente comme un film de genre minimaliste : un pauvre bougre, livreur de pizzas, se retrouve poursuivi dans une neige épaisse par un mystérieux conducteur de chasse-neige. Sur le papier, l’idée rappelle forcément les grands classiques de la poursuite obsessionnelle, mais à l’écran, l’impression de déjà-vu domine. Le problème, c’est qu’on a tous en tête le chef-d’œuvre fondateur : Duel de Steven Spielberg. Et quand on se mesure à ce film-là, tout le reste paraît secondaire. 

L’histoire, ici, est limpide : le livreur, silhouette solitaire et fatiguée, traverse de nuit un décor enneigé. Il n’a pas de nom, pas de profondeur réelle — juste un visage marqué par la fatigue et l’anonymat de ceux qu’on oublie dès qu’ils ont déposé leur boîte de pizza. Puis surgit le danger : un chasse-neige gigantesque, menaçant, qui le prend en chasse sans explication. Pas de dialogue, pas de raison. Simplement la mécanique implacable de la traque. 

Le souci, c’est la forme. Tout est filmé dans une obscurité presque totale. Oui, les pizzas se livrent surtout la nuit, mais ce choix appauvrit le film : on distingue mal l’action, la neige n’est qu’une masse grise, et la peur ne prend jamais. Spielberg, lui, avait su transformer l’asphalte et la lumière du jour en cauchemar haletant. Palmroos, en comparaison, étouffe son film dans les ténèbres. 

Le casting n’aide pas : le livreur reste un archétype, réduit à courir, trébucher, se cacher, sans jamais exister autrement. On attend un moment où il prendrait chair, où sa peur deviendrait la nôtre. Mais rien. Quant au chasse-neige, il est filmé comme un monstre métallique, certes, mais sans la personnalité diabolique que Spielberg avait su insuffler à son camion anonyme. 

On sort de Delivery Run avec l’impression d’un exercice appliqué mais fade. Pas de peur véritable, pas de suspense durable, juste une déclinaison de motifs usés. Le seul frisson naît presque par accident : celui de la pizza qui refroidit, ballottée dans le froid nocturne, condamnée à être livrée glaciale après une interminable course. 

Désolé Joey quand le Goat Spielberg passe les autres trépassent pour la tension moderne et implacable — difficile de se hisser à leur hauteur. Delivery Run reste mineur, un film de poursuite sans nerf, qui ne fait pas trembler. La vraie angoisse, finalement, c’est de mordre dans une pizza froide. 

NOTE : 5.90

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire