Pages

samedi 25 octobre 2025

11.90 - MON AVIS SUR LE FILM ROBOCOP Z DE IRVIN KERCHNER (1990)


 Vu le Film Robocop 2 de Irvin Kerchner (1990) avec Peter Weller Nancy Allen Dan O’HerlilTom Noonan Belinda Bauer Robert Doqui Gabriel Damon 

Alors que la police est en passe d'être en grève, une bande de malfrats attaque un magasin d'armes, mais Robocop arrive sur les lieux et les neutralise. Il demande à un des malfrats où se fabrique le Nuke, une drogue très dangereuse ; celui-ci, sous la contrainte, lui indique l'endroit. Robocop s'y rend et y fait une descente. Il y retrouve Caïn, Angie et Hob, secondé plus tard par sa collègue Lewis attirée par les coups de feu. Ils parviennent également à sauver un enfant qu'une fabricante clandestine avait laissé auprès d'elle. 

On est passé d’un créateur visionnaire à un réalisateur exécutant : il n’y a pas de mystère, RoboCop 2 n’est pas conçu par Paul Verhoeven mais par Irvin Kershner, cinéaste solide, pro, mais ici guidé par la commande. Résultat : on troque la dissection psychologique, acide et quasi christique du premier épisode pour un récit qui fonce dans le tas. L’introspection passe à la trappe, les balles et les explosions, elles, ne manquent jamais. La nuance ? Moins que dans un spot publicitaire d’OCP. 

L’histoire reprend pourtant une idée brillante : la ville de Detroit étouffe sous la drogue et la criminalité, tandis qu’OCP rêve de rentabiliser RoboCop en produisant une nouvelle version, plus puissante, plus impressionnante… et surtout plus profitable. Alex Murphy, toujours campé avec dignité par Peter Weller, reste un flic-cyborg déchiré entre souvenirs humains et directives robotiques, mais cette fois, le film préfère le transformer en rempart de titane plutôt qu’en tragédie grecque. 

Face à lui, Nancy Allen reprend son rôle en coéquipière fidèle, pendant que les pontes d’OCP, cyniques comme des banquiers en solde, préparent leur “Robocop 2” : un monstre métallique alimenté par le cerveau d’un criminel drogué. Et là, le film dit sa vérité : il reproduit dans son scénario ce qu’il vit en tant que suite — refaire la même chose, mais plus gros, plus clinquant, quitte à s’autodétruire. La scène des prototypes ratés, qui se suicident devant le conseil d’administration, résume tout : satire, désespoir et auto-critique. Verhoeven aurait souri. Ou crispé. Peut-être les deux. 

La mise en scène de Kershner va jusqu’au bout : violence graphique, rythme sans pause, décors déglingués, corps broyés et métal qui hurle. C’est bourrin, mais assumé. Le film refuse la finesse, quelques fois au bord du grotesque, mais il tient sa ligne : si on ne peut pas égaler l’esprit du premier, autant pousser le curseur jusqu’à la rupture. De ce point de vue, respect : RoboCop 2 est un film kamikaze. 

Certes, l’émotion se fait plus rare, les enjeux humains moins puissants, et l’humour noir moins inspiré. Mais il reste une suite cohérente dans son excès, un miroir déglingué de l’original. Ni honteux, ni trahison : plutôt un prolongement suicidaire, un enfant muté qui a voulu ressembler à son père… et s’est brûlé les circuits. 

Pas le génie de Verhoeven, mais un jusqu’au-boutisme qui, lui, force le respect. RoboCop 2, c’est la suite qui fonce, qui explose, qui se répète, qui se critique elle-même — et qui finit par exister, cabossée, mais debout. 

NOTE : 11.90

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire