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lundi 13 octobre 2025

7.90 - MON AVIS SUR LE FILM LA DISPARUE DE LA CABINE 10 DE SIMON STONE (2025)

 


Vu le Film La Disparue de la Cabine 10 de Simon Stone (2025) avec Kiera Knightley Guy Pearce Art Malik Gugu Mbatah Kaya Scodelario Daniel Ings Hannah Waddingman David Ajala David Morissey 

Une journaliste nommée Laura Blacklock couvre le voyage inaugural d'un navire de croisière de luxe. Elle est convaincue d'avoir vu un passager être jeté par-dessus bord, mais tous les passagers et l'équipage présents ne la croient pas 

Il y a des films qui se présentent comme des thrillers haletants et qui finissent par ressembler à un téléfilm du dimanche après-midi sur M6. La Disparue de la Cabine 10 en fait tristement partie. Adapté du roman de Ruth Ware, ce long-métrage espérait sans doute renouer avec la tradition des huis clos maritimes à la Agatha Christie, où chaque regard est un mensonge potentiel et chaque cabine, un secret. Malheureusement, ici, il n’y a ni mystère, ni tension, ni talent de mise en scène. Tout est plat, téléphoné, prévisible, et le spectateur voit venir chaque soi-disant rebondissement dix minutes avant qu’il n’arrive. 

Le film raconte l’histoire de Lo Blacklock (Keira Knightley, hélas embarquée dans ce naufrage), journaliste pour un magazine de voyages, envoyée à bord d’un luxueux paquebot pour couvrir sa croisière inaugurale. Dès la première nuit, elle croit entendre un cri, apercevoir un corps basculer par-dessus bord, et découvre qu’une femme logeant dans la cabine voisine — la fameuse cabine 10 — a disparu. Mais bien sûr, personne ne l’a jamais vue, et l’équipage nie tout en bloc. Voilà pour le point de départ. De là, on pourrait imaginer un suspense en tension croissante, une paranoïa qui monte à chaque porte claquée… mais non. 

Le réalisateur, au lieu de jouer avec l’ambiguïté et le doute, filme tout à la truelle, comme si la subtilité lui faisait peur. Les cadrages sont lourds, les décors ridicules : censé se dérouler sur un yacht de luxe, le film donne plutôt l’impression d’avoir été tourné dans une péniche du Bois de Boulogne. Pas la moindre sensation de grandeur, ni de claustrophobie — juste un sentiment d’artifice constant. Le bateau paraît aussi factice que le suspense. 

Quant au scénario, c’est un festival de clichés : héroïne traumatisée, ambiance pseudo-glaciale, seconds rôles interchangeables et twists d’une banalité confondante. À chaque instant, on sent le calcul, la volonté de « faire genre » plutôt que de raconter quelque chose de sincère. Même les cliffhangers semblent recyclés d’un vieux feuilleton. Et la fin… n’en parlons pas. Tellement absurde et bâclée qu’elle en devient risible. 

Côté interprétation, tout sonne faux. Keira Knightley, pourtant une actrice capable d’émotion brute, semble perdue, comme si elle n’y croyait pas une seconde. Autour d’elle, des personnages sans consistance débitent leurs dialogues comme dans un doublage d’essai. Et justement, parlons du doublage : la version française est un désastre. Mauvaise synchronisation, intonations plates, voix mal choisies — tout concourt à plomber davantage une œuvre déjà coulée. 

On en vient à se demander comment un tel projet a pu séduire un studio, et surtout comment quelqu’un a pu oser coller l’étiquette « thriller haletant » sur ce naufrage. Haletant ? Oui, si l’on parle de l’effort pour ne pas s’endormir. Tout le film semble fait pour le petit écran, et encore, pas le meilleur : on dirait un de ces téléfilms calibrés pour meubler les après-midis de chaîne privée, avec intrigue molle et réalisation sans âme. 

Et Keira dans tout ça ? Elle fait ce qu’elle peut, mais on la sent contrainte, prisonnière d’un rôle vide et d’une direction d’acteurs inexistante. On se demande sincèrement ce qu’elle est venue faire dans ce navet sidéral. Peut-être croyait-elle au roman d’origine, espérant une adaptation digne du suspense littéraire. Raté : c’est une caricature sans saveur, un pastiche d’Agatha Christie sans 1/1000e du talent de la Reine du crime. 

La Disparue de la Cabine 10 n’est pas seulement raté : il est faux de bout en bout. Faux dans son décor, faux dans son ton, faux dans son émotion. Un film qui se prend pour un mystère élégant, mais qui n’est qu’une mauvaise imitation, sans tension, sans style, sans âme. Rien à sauver, rien à retenir. Et surtout, pas de suspense : le vrai crime, ici, c’est d’avoir fait perdre deux heures au spectateur. 

NOTE : 7.90

FICHE TECHNIQUE

Producteurs délégués : Richard Hewitt et Cindy Holland

  • Sociétés de production : CBS Films, Sister Pictures et Gotham Group
  • Société de distribution : Netflix

DISTRIBUTION

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