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jeudi 9 octobre 2025

12.10 - MON AVIS SUR LE FILM UN SCANDALE A LA COUR DE MICHAEL CURTIZ ET MARIO RUSSO ()


 Vu le Film Un Scandale à la Cour de Michael Curtiz et Mario Russo (1960) avec Sophia Loren John Gavin Maurice Chevalier Angela Lansbury Isabel Jeans Tullio Carminatti Milly Vitale Roberto Risso 

La princesse Olympia, une jeune et jolie veuve exilée loin de la cour de Vienne par l'empereur François Joseph, vit dans son château, avec ses fusils et ses chevaux. Galopant dans la campagne, elle est désarçonnée par son cheval alors qu'elle croise la voiture d'un jeune américain, Charlie Foster. Celui-ci vient à son secours et la porte dans un relais de chasse. Elle lui cache son identité et s'endort paisiblement. Au matin elle s'enfuit et rentre au château où l'attend une lettre l'invitant à rentrer à la cour pour épouser un prince prussien. 

Scandale à la cour de Michael Curtiz et Mario Russo, d’après la pièce Olympia de Ferenc Molnár (1928), s’inscrit dans la longue tradition des comédies viennoises pleines de faux-semblants et de portes qui claquent. L’action se déroule dans une cour impériale où les intrigues amoureuses rivalisent d’élégance et d’hypocrisie, sous le vernis d’une Europe fin-de-siècle qui cache mal ses petits scandales. Sophia Loren y incarne une jeune femme aussi belle que rusée, jetée dans un tourbillon de quiproquos sentimentaux, tandis que Maurice Chevalier, irrésistible en vieux Prince charmeur, fait entendre quelques chansons pleines de malice. À leurs côtés, Isabel Jeans et une très jeune Angela Lansbury apportent ce mélange de distinction britannique et d’ironie à froid qui donne au film une teinte délicieusement cosmopolite, John Gavin lui semble absent à la cour 

Curtiz, prince des films d’aventures hollywoodiens (Capitaine BloodRobin des Bois), semble ici bridé par la coproduction : le rythme se cherche, les transitions accusent parfois la lourdeur d’un tournage à plusieurs mains. On sent la mise en scène hésiter entre le théâtre filmé et la comédie raffinée à la Lubitsch. Les décors somptueux, les costumes ciselés, les dorures viennoises et les valses en fond sonore n’effacent pas totalement la sensation d’un film un peu corseté — une élégante machine, mais pas toujours en mouvement. Pourtant, après un début décourageant, le film prend son envol : la mécanique comique s’ajuste, les portes cessent de claquer à vide, et l’humour retrouve une verve proche de celle d’un Billy Wilder — autre exilé d’Europe centrale qui savait faire rimer ironie et tendresse. 

Comédie romantique ? Pas vraiment. Plutôt une satire enrubannée des mœurs dissolues d’une aristocratie sur le déclin, dont Curtiz et Molnár, tous deux enfants de l’Empire austro-hongrois, connaissent bien les failles et les douceurs. Scandale à la cour se regarde avec un vrai plaisir, celui des films d’un autre temps, où tout est suggéré derrière un éventail ou un sourire. Charmant sans être inoubliable, élégant sans être inaltérable, c’est une œuvre mineure mais attachante — un joli divertissement où l’on se laisse bercer, sans se lever la nuit pour le revoir, mais avec le sentiment d’avoir assisté à la dernière valse d’une Europe disparue. 

NOTE : 12.10

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

 

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