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lundi 20 octobre 2025

11.20 - MON AVIS SUR LE FILM TRINITA VA TOUT CASSER DE GIUSEPPE COLLINI (1969)


 Vu le film Trinita va Tout Casser (La Colline à des Bottes) de Giuseppe Collini (1969) avec Terence Hill Bid Spencer Woody Strode Eduardo Cianelli Glauco Onorato George Eastman Nazzareno Zamperla Victor Buno Lionel Stander Enzo Fiermonte 

À Liberty City, Cat, un cow-boy traqué par les hommes de Finch qui veulent lui dérober ses titres de propriété d'une concession minière, se réfugie dans la roulotte d'un cirque qui quitte la ville le lendemain. Aidé par la troupe du cirque qui le cache, il reprend doucement ses forces, jusqu'au jour où Joe, un jeune trapéziste avec lequel il avait sympathisé, est assassiné en pleine représentation. 

Cat fait alors appel à son ami Hutch Bessy afin de faire face à Finch et ses hommes, venger Joe, mais aussi pour rétablir la justice pour les chercheurs d'or massivement spoliés et assassinés par Finch et sa bande. 

Trinita va tout casser, faux titre français à la limite de l’arnaque marketing, n’a pourtant rien à voir avec Trinita. Ce troisième western de Giuseppe Colizzi, sorti en 1969 sous son vrai titre La collina degli stivali (La Colline des bottes), boucle la trilogie commencée avec Dieu pardonne… moi pas ! et Les Quatre de l’Ave Maria. On y retrouve le duo Terence Hill et Bud Spencer, encore jeunes, encore nerveux, pas encore prisonniers de l’auto-parodie des années 80. Hill, beau blond buriné, devient ici le fantasme absolu de l’ado westernophile des seventies : regard bleu acier, sourire ironique, revolver plus rapide que sa propre ombre. À ses côtés, Spencer, ancien athlète de haut niveau, champion de natation et de water-polo, est le bloc de granit qui fait plier les mâchoires. Leur langage n’est pas celui des mots, mais celui des mandales. L’un charme, l’autre assomme. 

L’histoire, elle, tient sur une botte et demie : Cat Stevens (Hill), laissé pour mort, est recueilli par un cirque ambulant. Idée presque poétique : un pistolero relevé par des marginaux, figures solidaires, qui vont l’aider à reprendre les armes contre un propriétaire minier sans scrupules. Bud Spencer, en Hutch Bessy, réapparaît plus tard, et la machine repart : les deux compères, épaulés par les saltimbanques, cassent du desperado à tour de bras. Le cirque devient une armée burlesque, improbable mais attachante, et l’histoire file droit jusqu’au règlement de comptes final. 

Qu’on soit clair : on n’est ni chez Leone, ni chez Corbucci. Colizzi n’a ni la fièvre baroque de l’un, ni le désespoir flamboyant de l’autre. Sa mise en scène reste simple, parfois plate, la photo sans éclat particulier. Mais on ne vient pas chercher du sublime. On vient chercher le plaisir brut : de la bagarre chorégraphiée, des trognes, de la poussière, des cavalcades, et ce duo qui fait tout passer à l’énergie du corps plutôt qu’à la puissance du verbe. Dans les salles de quartier des années 70, ça faisait mouche. On sortait du film en mimant les coups de poing, pas les répliques. 

C’est ça que j’aime dans La Colline des bottes : un western populaire, modeste, parfois Z, mais jamais malhonnête. Un film qui ne promet que ce qu’il donne, et qui donne l’essentiel : un duo, un imaginaire, une poussière de cinéma d’enfance. Le faux titre français, « Trinita va tout casser », sent la combine commerciale, mais tant pis. L’important n’est pas là. L’important, c’est Hill pour le panache, Spencer pour les coups de boule, et ce parfum de western de quartier qui ne se perd jamais. 

NOTE : 11.20

DISTRIBUTION

 

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