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lundi 20 octobre 2025

4.20 - MON AVIS SUR LE FILM L'AVENTURA DE SOPHIE LETOURNEUR (2025)


 Vu le film L’Aventura de Sophie Letourneur (2025) avec Philippe Katherine Sophie Letourneur Bérénice Vernet Esteban Melero 

L'histoire relate le voyage transalpin mouvementé d'une petite famille française. Dès le départ de ce périple, la désorganisation et l'improvisation des parents engendre des maltentendus, des heurts et un plus ou moins joyeux chaos ainsi que des confrontations entre le couple des parents et leur progéniture. En prévision de son prochain film, le personnage féminin également réalisatrice – rôle très inspiré de celui de Sophie Letourneur elle-même   

L’Aventura de Sophie Letourneur — ou l’art d’éprouver le spectateur sous le soleil. On veut bien soutenir le cinéma français, vraiment, mais encore faudrait-il qu’on nous offre des films regardables. Ici, tout est faux, creux, bancal. Un scénario vide, comme s’il manquait des pages entières, et des dialogues qui frôlent l’overdose de nullité. Ce n’est pas du bavardage naturaliste : c’est du verbiage domestique sans souffle, sans rythme, sans la moindre sincérité. 

La mise en scène, quant à elle, semble avoir été tournée avec une caméra souffrant de Parkinson. Ça tremble, ça hésite, ça cherche un point de vue sans jamais le trouver. Et ce n’est pas pour servir une esthétique du chaos : c’est simplement du laisser-aller. On sent la réalisatrice persuadée que filmer son quotidien suffit à faire du cinéma. Grave erreur. 

Sophie Letourneur, une fois de plus, nous raconte sa vie. Ici, des vacances. On pourrait dire : on s’en fout, non ? Mais non, elle continue ! Et pour faire bonne mesure, elle pille une nouvelle fois le panthéon du cinéma italien : après Rossellini (Voyage en Italie rebaptisé Énorme), voici Antonioni. L’Aventura version Letourneur, c’est comme si on filmait La Dolce Vita à travers le filtre Instagram d’une mère débordée. Un troisième volet est annoncé : où sera-t-il tourné ? À Rome ? Dans une île grecque ? Et quel titre ? Vacances romaines ? Mamma Mia ? 

Pour le résumer méchamment — et justement : c’est l’histoire d’une réalisatrice qui se regarde le nombril en train de bronzer. De ses vacances, elle ne retient que les cris, les disputes, les crises de jalousie, les frustrations du couple. Pas un seul instant de grâce, de joie, de beauté. On passe deux heures à observer des gens mal lunés râler sur des serviettes de plage. 

Philippe Katerine, censé apporter sa folie douce, n’arrache pas un sourire. Il traîne sa misanthropie comme une bouée crevée. Il joue mal comme tous , regardent la caméra, bafouillent : c’est consternant. La partenaire (Sophie Letourneur) , tout aussi perdue, se débat dans un naturalisme surjoué où chaque intonation sonne faux. Même les enfants : semblent gênés d’être là, mal dirigés, mal filmés, mal à l’aise. 

Le film prétend parler du couple, du quotidien, de l’usure, mais ce n’est qu’une suite de scènes inertes où tout le monde parle pour ne rien dire. L’humour ? Absent. L’émotion ? Zéro. La mise en scène ? Un désastre. Le spectateur, pris en otage, finit par se demander si Letourneur ne tourne pas exprès pour agacer. 

Elle prétend faire du vrai, du vivant, mais ce n’est que du cinéma nombriliste, complaisant, où chaque plan semble dire : “Regardez comme je suis spontanée !” Sauf que la spontanéité, ici, ressemble à une impro de collégiens en colonie. On finit vidé, agacé, épuisé. 

L’Aventura, version Letourneur, c’est l’anti-cinéma : pas de souffle, pas d’idée, pas de regard. Juste la fatigue d’être en vacances avec des gens qu’on aimerait ne jamais croiser. C’est triste à dire, mais cette “aventure”-là, on n’a qu’une envie : qu’elle s’arrête. 

NOTE : 4.20

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Philippe Katerine : Jean-Philippe
Sophie Letourneur : Sophie
Bérénice Vernet : Claudine
Esteban Melero : Raoul

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