Vu le Film 27 Nuits de Daniel Hendler (2025) Avec Marilu Marini Danie Hendler Humberto Tortonese Julieta Zylberberg Paula Grinzpan Carla Peterson
Le film s'inspire de l'histoire vraie de l'artiste et écrivaine argentine Natalia Kohen , diagnostiquée à tort avec la maladie de Pick à l'âge de 88 ans et internée contre son gré dans un hôpital psychiatrique. Une procédure judiciaire ultérieure a confirmé la bonne santé de Kohen, ce qui a conduit à sa libération.
27 Nuits est de ces films qui, sans avoir besoin de sang, de hurlements ou d’effets, installent la véritable horreur : celle qui porte un cachet administratif, un verbe médical et une signature familiale. Le réalisateur argentin Daniel Hendler met le doigt là où ça fait mal, dans un pays où la psychanalyse est presque une religion nationale, et où l’on découvre qu’il n’y a pas si longtemps — et peut-être encore aujourd’hui, à demi-mot — on pouvait enfermer un individu sans son consentement, sous prétexte de “bien” ou, pire encore, par intérêt économique.
Le film suit Martha, une femme internée de force par sa propre famille. Pas de crise visible, pas de dangerosité réelle : juste un dérangement pour les siens, une gêne sociale, ou un obstacle à la gestion d’un héritage. Sous couvert de “protection”, la famille orchestre l’impensable : faire disparaître une personne dans le gouffre légal d’un asile. L’histoire, simple dans sa ligne, se déroule sur ces 27 nuits d’enfermement, où Martha tente de comprendre comment son monde s’est effondré et comment prouver sa lucidité à ceux qui ont décidé de la nier.
L’actrice principale, qui a travaillé en France et dont la maîtrise du jeu éclate à l’écran, domine le film par sa présence. Elle ne surjoue jamais la folie, parce que son personnage n’est pas folle : elle joue la dignité fracturée, la colère rentrée, l’humiliation muette. Son regard suffit. Chaque séquence où elle apparaît recentre le film, lui donne sa colonne vertébrale, et transforme le spectateur en témoin impuissant. On ressent l’enfermement parce qu’elle, elle le vit dans sa chair.
La mise en scène de Hendler est volontairement resserrée : cadres fermés, espaces froids, couloirs interminables, portes verrouillées qui deviennent des personnages à part entière. Tout respire le didactisme, oui — mais comment expliquer l’inexplicable sans montrer le mécanisme ? Hendler prend le risque du film pédagogique, parce que le sujet réclame la clarté : montrer comment, légalement, moralement et institutionnellement, une telle machine peut se mettre en marche. Et c’est précisément ce qui glace.
Le film tape là où ça fait mal : sur la famille, sur la médecine, sur la justice. Ce triangle qui, au lieu de protéger les faibles, peut se transformer en cage. L’Argentine, pays qui compte le plus de psychologues par habitant, devient ici un miroir ironique : le pays qui écoute… mais parfois pour mieux faire taire. 27 Nuits est un rappel sévère : si l’on n’y prend pas garde, nul n’est à l’abri. Aujourd’hui c’est Martha ; demain, qui sait ? Un voisin, un parent, un gêneur, ou n’importe qui devenu soudain “incommodant”.
Ce film n’est pas parfait — parfois trop démonstratif — mais il est nécessaire, frontal, salutaire. Il réveille, il interroge, il met en colère. Et sur un tel sujet, c’est exactement ce qu’il devait faire.
NOTE : 13.20
FICHE TECHNIQUE
| Directed by | Daniel Hendler |
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| Screenplay by |
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| Based on | Veintisiete noches by Natalia Zito |
| Produced by |
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| Starring | |
| Cinematography | Julián Apezteguia |
| Edited by | Nicolás Goldbart |
| Music by | Pedro Osuna |
Production company | La Unión de los Ríos |
| Distributed by | Netflix |
Release dates |
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- Marilú Marini as Martha Hoffman
- Daniel Hendler
- Humberto Tortonese
- Julieta Zylberberg
- Paula Grinszpan
- Carla Peterson
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