Vu le Film Mr Popper est ses Pingouins de Mark Waters (2011) avec Jim Carrey Carla Cugino Ophelia Luvibond Angela Lansbury Madeline Carroll Philip Baker Hall Henry Kelemen Clark Cregg
Monsieur Popper est un grand agent immobilier de Manhattan. Il vit dans un appartement luxueux sur Park Avenue et il est sur le point de s'allier à une prestigieuse compagnie.
Mr. Popper et ses Pingouins (2011), réalisé par Mark Waters, appartient à cette veine de comédies familiales où le scénario ne brille pas par son originalité, mais où l’énergie d’un acteur suffit à tout emporter. Et quand cet acteur s’appelle Jim Carrey, la comédie devient tempête. Waters, cinéaste efficace du divertissement (Freaky Friday, Mean Girls), orchestre ici un film tout public, sans génie mais plein de vie, où Carrey fait la différence à chaque plan.
L’histoire suit Tom Popper, homme d’affaires new-yorkais à la vie bien réglée, qui hérite de six pingouins laissés par son père explorateur. Ces créatures envahissent son appartement luxueux et bouleversent son existence. Ce désordre glacé va le transformer : d’homme d’affaires cynique, il devient père attentionné, retrouvant un lien sincère avec ses enfants et son ex-femme Amanda (la toujours rayonnante Carla Gugino, gracieuse et naturelle, un peu dans le même registre que dans La Nuit au musée).
Le film fonctionne avant tout grâce à Jim Carrey, qui retrouve ici son génie comique d’antan. Ses grimaces, ses regards, ses postures improbables — tout son corps parle. Carrey n’a rien perdu de son sens du rythme, ni de sa capacité à transformer une situation ordinaire en moment de pur burlesque. Mais il ajoute ici une vraie émotion : son Popper maladroit, ému et débordé par ses pingouins, finit par attendrir. On sent derrière la folie le cœur d’un homme blessé, un clown triste que l’amour familial va guérir.
Les pingouins, eux, sont bluffants : animés à la perfection, dotés de mimiques et de comportements distincts, ils deviennent presque de véritables partenaires de jeu. Mark Waters s’en sort bien pour les intégrer au décor, alternant gags visuels et moments d’attendrissement, le tout sans lourdeur. Le rythme est soutenu, les situations s’enchaînent sans faiblir, et le jeune spectateur comme l’adulte consentant y trouve son compte.
On retrouve aussi avec plaisir Angela Lansbury, dans l’un de ses derniers rôles au cinéma. Est une femme d’affaires élégante et déterminée, que Popper doit convaincre dans le cadre de son travail immobilier. Sa présence, pleine de charme et d’autorité bienveillante, apporte une touche de raffinement et une chaleur presque théâtrale au film.
Certes, le scénario reste très classique : la rédemption d’un homme enfermé dans la réussite, qui redécouvre la tendresse grâce à un capharnaüm animalier. La mise en scène n’a rien de spectaculaire non plus — Waters filme droit, propre, fonctionnel. Mais peu importe. Car lorsque le génie Carrey s’en mêle, tout s’anime : le film prend des allures de ballet comique, où la banquise devient piste de danse.
Le résultat, c’est un excellent divertissement familial, drôle, tendre, sans prétention mais parfaitement rythmé. Les gags font mouche, les effets spéciaux sont réussis, et la morale — simple mais juste — touche sans appuyer. Jim Carrey, véritable ouragan comique, rappelle à quel point il est unique : un acteur capable de transformer une production banale en feu d’artifice de fantaisie.
Et puisqu’il recevra en 2026 un César d’Honneur pour l’ensemble de sa carrière, Mr. Popper et ses Pingouins prend aujourd’hui une valeur particulière : celle d’un film qui, sous ses airs de simple comédie pour enfants, capture encore une fois l’essence du phénomène Carrey — un acteur total, entre la folie et la grâce.
NOTE : 13.00
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Mark Waters
- Scénario : John Morris, Sean Anders et Jared Stern d'après le roman homonyme de Florence et Richard Atwater (1938)
- Direction artistique : Stuart Wurtzel (supervision) ; Patricia Woodbridge
- Costumes : Ann Roth
- Photographie : Florian Ballhaus (en)
- Montage : Bruce Green
- Musique : Rolfe Kent
- Production : John Davis ; Jessica Tuchinsky, Mark Waters, Derek Dauchy, Joel Gotler (exécutif)
- Sociétés de production : Davis Entertainment, 20th Century Fox
- Sociétés de distribution : 20th Century Fox
- Jim Carrey (VF : Emmanuel Curtil et VQ : Daniel Picard) : Tommy Popper
- Carla Gugino (VF : Odile Cohen et VQ : Camille Cyr-Desmarais) : Amanda
- Angela Lansbury (VF : Annick Alane et VQ : Élizabeth Lesieur) : Madame Charlotte Van Gundy
- Ophelia Lovibond (VF : Hermine Regnault et VQ : Kim Jalabert) : Poppy
- Madeline Carroll (VF : Camille Timmerman et VQ : Juliette Mondoux) : Janie
- Clark Gregg (VF : Tony Joudrier et VQ : Yves Soutière) : Nat Jones
- Jeffrey Tambor (VF : Philippe Catoire) : Monsieur Gremmins
- David Krumholtz : Kent
- Philip Baker Hall (VF : Benoît Allemane et VQ : Vincent Davy) : Franklin
- Maxwell Perry Cotton (VF : Jules Timmerman et VQ : Charles Sirard-Blouin) : Billy
- James Tupper : Rick
- Dominic Chianese (VF : Michel Ruhl) : lecteur
- William C. Mitchell (VF : Daniel Lobé) : Yates
- Kelli Barrett : mère de Tommy
- Dylan Clark Marshall : jeune Tommy Popper n° 2
- Brian T. Delaney : jeune Tommy Popper (voix)
- Elaine Kussack : secrétaire de Gremmins
- Harlin C. Kearsley : chauffeur de la voiture municipale
- Desmin Borges (en) (VF : Luc Boulad et VQ : Philippe Martin) : Daryl
- Lee Moore : Reginald
- Dominic Colon : Tito
- Jeff Lima : Freddy
- Frank Ciornei : Klaus
- J.R. Horne : Arnold
- Matthew Wolf : ami Arctique (voix)
- Andrew Stewart-Jones : personne chargée du contrôle des animaux
- James Chen : officier des jeux et des poissons
- Rafael Osorio : officier de la marine
- Curtis Shumaker : éboueur
- Joe D'Onofrio : homme dans la rue
- Olga Merediz : nounou
- Betsy Aidem : serveuse dans la taverne
- Angel L. Caban : pêcheur
- Chris Beetem (en) : jeune développeur
- Charles L. Campbell : Vieux Tom Popper Senior (voix)
- Daniel Stewart Sherman : gardien de zoo
- Mike Massimino : policier n° 1
- Charlie Semine : Quint

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