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mardi 28 octobre 2025

13.10 - MON AVIS SUR LE FILM LA PLUS GRANDE HISTOIRE JAMAIS CONTEE DE GEORGE SIDNEY (1965)


 Vu le film La Plus Grande Histoire Jamais Contée de George Sidney David Lean James Lee Barrett (1965) avec Max Von Sydow Angela Lansbury Charlton Heston Michael Anderson Jr Carroll Baker Ina Balin Pat Boone Victor Buono John Wayne José Ferrer Van Heflin Sidney Poitier Sal Minéo 

Ce film se veut une adaptation cinématographique de la vie de Jésus Christ telle que relatée par le Nouveau Testament. 

Grande fresque de près de quatre heuresLa Plus Grande Histoire Jamais Contée se présente comme le récit ultime de la vie de Jésus, un film-bible pour les croyants qui y voient la représentation sacrée de leur Sauveur. Mais pour un athée — surtout un athée curieux qui regarde le cinéma comme un livre d’Histoire — l’expérience est toute autre. En réalité, les trois réalisateurs n’adaptent pas l’un des Évangilesni même la Bible, mais le roman de Fulton Ourslerécrivain de polars reconverti dans le religieux. Et cela change tout : au lieu d’un texte mystique ou spirituel, on se retrouve devant un blockbuster en toge, un monument aux ambitions titanesquesmais qui semble filmer la foi de certains au lieu d’interroger celle des autres. 

Le film retrace les épisodes classiques : la naissance, Jean le Baptiste, les miracles, les apôtres, la prédication, Judas, l’arrestation, la marche au Calvaire et la crucifixion. L’Histoire est  — ou plutôt son catéchisme illustré — mais  est la chair ?  est l’humanité ? Dès son apparition, Max von Sydow, Jésus hiératique et lunairedonne l’impression d’être un hologramme avant l’heureAucun doute : ce Messie-là inspire la distance, pas l’empathie. On n’a jamais envie de le suivre, et encore moins de le comprendre. Et pour cause : une ellipse totale efface toute sa vie avant 30 ans ; Jésus sort du désert comme un personnage tombé d’un décor de péplum, sans passé, sans doute, sans faille. La Palestine, filmée comme un désert perpétuelressemble à un plateau de western biblique. 

Ironie du sort : le casting est immense — Charlton Heston en Jean-Baptiste, Angela Lansbury, Martin Landau, Sidney Poitier, et même John Wayne en centurion — mais ces noms prestigieux traversent le cadre comme des figurines dorées. On admire, mais on n’y croit jamais. À l’image d’un budget pharaonique, tout respire la solennitémais rien ne respire la vie. La mise en scènestatiquemuséalefige l’émotionLa marche au Calvaire et la crucifixion ressemblent à une exposition du musée Grévin : poses figéesdrapés suspendusdrame absent. On dirait un catéchisme filmé pour les enfants sages de la Communion, pas le récit d’une tragédie humaine. 

Le film accumule les tableaux pieux sans véritable vision dramatique.   Lean et Negulesco auraient pu bousculerils se contentent d’illustrerRésultat : malgré son souffle annoncéLa Plus Grande Histoire Jamais Contée devient un monument figé, un spectacle démesuré mais sans chair, sans fièvre, sans doute. En croyant transmettre la foi, le film passe à côté de l’Histoire, et à côté de l’homme. 

Pour les croyantsc’est peut-être une bible en Technicolor. Pour les incultes, un cours en images. Pour les athées comme moi, c’est surtout une légende filmée sans incarnation, un récit qui, à force de vouloir être sacré, en devient abstrait — et qui fait perdre la foi plus sûrement que le doute. 

NOTE : 13.10

FICHE TECHNIQUE


DISTRIBUTION

Et, parmi les acteurs non crédités :

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