Vu le Film Men in Black de Barry Sonnenfeld (1997) avec Tommy Lee Jones Will Smith Tony Shaloub Rip Thorn Tim Blaney Linda Fiorentino David Cross Drew Massey Vincent D’Onofrio
Chargés de protéger la Terre de toute infraction extraterrestre et de réguler l'immigration intergalactique sur notre planète, les Men in black ou MIB opèrent dans le plus grand secret. Vêtus de costumes sombres et équipés des toutes dernières technologies, ils passent inaperçus aux yeux des humains dont ils effacent régulièrement la mémoire récente.
Men in Black de Barry Sonnenfeld, sorti en 1997, reste un modèle de divertissement intelligent, à la fois drôle, spectaculaire et parfaitement calibré. On y suit James Edwards, un policier new-yorkais débrouillard et un peu grande gueule (Will Smith, alors au sommet de sa popularité), recruté par une agence secrète : les Men in Black, chargés de surveiller les activités extraterrestres sur Terre. Son mentor, l’Agent K, incarné par un Tommy Lee Jones impassible et charismatique, l’entraîne dans un monde parallèle où les aliens vivent parmi nous, dissimulés sous des apparences humaines. Le film repose sur cette idée fascinante : l’humanité cohabite sans le savoir avec des milliers de créatures venues d’ailleurs, et l’agence veille à maintenir le secret grâce à leur fameux “neuralyzer”, l’effaceur de mémoire devenu culte.
Ce qui frappe encore aujourd’hui, c’est la vitalité du duo Jones/Smith : la rigueur glaciale du premier répond parfaitement à l’énergie juvénile et bavarde du second. Leur alchimie crée un humour constant, jamais forcé, avec des répliques devenues légendaires. Will Smith, en particulier, apporte ce ton cool et désinvolte typique des années 90, ponctué par le générique final où il interprète lui-même le thème musical du film — un morceau devenu un tube mondial. Cette touche musicale clôt le film sur une note de légèreté, renforçant sa dimension pop et décontractée.
Sur le plan visuel, Men in Black impressionne toujours. Les maquillages signés Rick Baker, les effets spéciaux d’ILM et la mise en scène rythmée de Sonnenfeld donnent au film une personnalité unique : un mélange d’anticipation, de comédie policière et de science-fiction rétro. Les extraterrestres, variés et inventifs, peuplent chaque recoin du film, de la morgue où officie la docteure Laurel Weaver (Linda Fiorentino) jusqu’à la ferme où sévit l’inquiétant Edgar (Vincent D’Onofrio), transformé en cafard géant. Ce dernier, d’ailleurs, reste l’un des méchants les plus mémorables du cinéma des années 90, mélange de grotesque et de menace pure.
Ce plaisir visuel et narratif masque cependant un scénario relativement simple : la traque d’un artefact galactique caché sur Terre, prétexte à une succession de scènes d’action et de gags. On aurait pu espérer davantage de développement sur le fonctionnement de l’agence ou sur la vie parallèle de ces aliens infiltrés. Le film pose un univers d’une richesse incroyable — une métaphore amusée de la diversité et de la coexistence — mais s’arrête avant d’en explorer tout le potentiel. C’est sans doute ce qui fait de Men in Black un film d’ouverture plus qu’un aboutissement : il lance un concept formidable que ses suites reprendront, avec plus ou moins de réussite.
Malgré cette relative faiblesse scénaristique, le charme opère toujours. Sonnenfeld orchestre son récit avec un sens du tempo comique rare, alternant les séquences d’action délirantes et les dialogues pince-sans-rire. La photo aux tons métalliques, la musique bondissante de Danny Elfman, et la direction artistique soignée confèrent au film une identité très marquée, immédiatement reconnaissable. C’est ce mélange de modernité et d’ironie qui explique pourquoi Men in Black se revoit toujours avec le même plaisir : on retrouve l’humour, les gadgets, les lunettes noires, et surtout cette idée délicieusement absurde que notre monde n’est qu’une façade pour une infinité d’autres formes de vie.
Men in Black demeure un divertissement exemplaire, drôle, inventif, et incroyablement bien vieilli. Il capture l’esprit d’une époque où le cinéma de science-fiction savait encore mêler l’humain et le spectaculaire, sans cynisme ni lourdeur. Will Smith et Tommy Lee Jones forment un duo mythique, et Barry Sonnenfeld signe là un film emblématique de la fin des années 90, bourré d’énergie, de trouvailles visuelles et d’humour. Même si l’histoire reste linéaire, le plaisir qu’il procure, lui, ne s’est jamais effacé — contrairement à la mémoire des témoins de ses héros en noir.
NOTE : 14.90
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation : Barry Sonnenfeld
- Scénario : Ed Solomon, d'après les comics Men in Black créés par Lowell Cunningham
- Musique : Danny Elfman
- Direction artistique : Tom Duffield
- Décors : Bo Welch
- Costumes : Mary E. Vogt
- Photographie : Donald Peterman
- Son : Skip Lievsay, Michael Barry, Lee Dichter
- Montage : Jim Miller
- Production : Laurie MacDonald et Walter F. Parkes
- Production déléguée : Steven Spielberg
- Production associée : Steven R. Molen
- Coproduction : Graham Place
- Sociétés de production[ : Amblin Entertainment, en association avec Parkes/MacDonald Image Nation, présenté par Columbia Pictures
- Société de distribution : Columbia Pictures (États-Unis) ; Columbia TriStar Films (France)
- Budget : 90 millions de $
- Tommy Lee Jones (VF : Claude Giraud ; VQ : Éric Gaudry) : Agent K
- Will Smith (VF : Greg Germain ; VQ : Pierre Auger) : James Edwards III / Agent J (en)
- Linda Fiorentino (VF : Francine Laffineuse ; VQ : Anne Dorval) : Laurel Weaver / Agent L
- Vincent D'Onofrio (VF : Éric Etcheverry ; VQ : Jean-Marie Moncelet) : Edgar, le fermier / l'extraterrestre qui utilise sa peau comme déguisement
- Rip Torn (VF : Pierre Hatet ; VQ : Vincent Davy) : Agent Z
- Tony Shalhoub (VF : Daniel Lafourcade) : Jack Jeebs, le trafiquant de Rolex et d'armes extra-terrestre
- Richard Hamilton : agent D, premier coéquipier de l'agent K
- David Cross (VF : Gilbert Lévy) : le standardiste de la morgue
- Verne Troyer : un extraterrestre
- Becky Ann Baker : Mme Redgick
- Patrick Breen : Reggie Redgick
- Keith Campbell (VF : Jean-François Vlérick) : Perp
- Mike Nussbaum : Gentile Rosenberg
- Carel Struycken : Arquillian
- John Alexander : Mikey
- Fredric Lehne (VF : Maurice Decoster) : l'agent INS Janus
- Sergio Calderón : José, la « fausse tête » de Mickey
- Sean Whalen : un officier du MIB
- Jon Gries : le chauffeur qui essuie un insecte de son pare-brise
- Ken Thorley : Zap-Em Exterminator
- Peter Linari (VF : Gilbert Lévy) : le conducteur de la fourrière
- Kent Faulcon (VF : Damien Boisseau) : le lieutenant Jake Jensen
- Siobhan Fallon Hogan (VF : Sylvie Moreau) : Beatrice, la femme d'Edgar
- Tim Blaney (VF : Philippe Peythieu ; VQ : Jacques Brouillet) : Frank, le chien Carlin (voix)
- Sylvester Stallone : caméo à la télévision

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