Vu le Film Dracula de Luc Besson (2025) avec Caleb Landry Jones Zoé Bleu Ewens Abid Christoph Waltz Guillaume de Tonquédec Matilda de Angélis David Shields Raphael Luce Ivan Franek Haymon Maria Buttinger
En 1480, en Roumanie, le prince Vladimir se détourne de Dieu après la mort de sa femme bien-aimée et est transformé en vampire. Il va alors se lancer à la recherche de sa réincarnation à travers le monde. Plus de 400 ans plus tard, au xixe siècle, il retrouve à Paris une jeune femme ressemblant à sa défunte épouse
Quel déception que ce Dracula signé Luc Besson. Et pas à cause d’une quelconque polémique ou d’un éventuel plagiat, non : j’ai simplement regardé ce qu’on me proposait à l’écran. Et ce qu’on m’a proposé… c’est affligeant. Dès les premières minutes, les couleurs sont fades, sans vie, sans style, comme si le film avait été tourné sous un néon d’hôpital. Le rythme, lui, oscille entre l’inconséquence totale et l’atonie pure. Quant aux libertés prises avec le roman de Bram Stoker, elles ne me conviennent pas du tout : on est plus proche de la fanfiction approximative que de la réinterprétation inspirée.
Tout sonne faux. À tel point qu’à certains moments, on croirait assister à une parodie involontaire des ZAZ, mais sans le génie comique : juste le ridicule. Et ce ne sont pas les acteurs qui viennent rattraper la bête. Christoph Waltz cabotine comme jamais, se réfugiant dans un jeu mécanique, presque robotique, livrant peut-être l’une de ses pires prestations. Guillaume de Tonquédec, lui, semble se demander ce qu’il fait là, comme un invité perdu dans la mauvaise soirée. Quant à Zoé Bleu, elle est aussi fade qu’un salsifis oublié dans un frigo trop froid : aucune intensité, aucune profondeur, aucune présence.
Heureusement – et c’est un bien grand mot – Caleb Landry Jones sauve un peu la face. Il compose un Dracula acceptable, parfois même habité, mais Besson en RTT derrière la caméra ne lui facilite jamais la tâche. Parce que oui, tout dans la mise en scène donne l’impression d’un réalisateur en pause prolongée : plans mous, transitions maladroites, esthétique sans vision.
Besson voulait revisiter Dracula avec une origin story mêlant traditionnellement histoire d’amour et film de vampire. Résultat : les deux axes s’effondrent. L’alchimie entre Caleb Landry Jones et Zoé Sidel ne fonctionne jamais. On n’est ni ému ni entraîné dans cette romance maudite ; on ne ressent rien, sinon l’ennui. Jones fait ce qu’il peut, mais son Dracula lorgne un peu trop sur celui de Coppola sans jamais en retrouver la majesté ou la sensualité.
Christopher Waltz, déjà mal dirigé, s’enfonce dans une prestation mono-expressive : on a l'impression qu’il lit son texte en se demandant quand il pourra rentrer chez lui. Zoé Sidel débute et cela se voit : manque d’expérience, manque d’assurance, manque de tout ce qui fait vibrer un personnage central. Tonquédec, lui, nous rappelle cruellement que nous sommes bel et bien dans une production française qui essaie de jouer dans la cour des blockbusters sans avoir les moyens de ses ambitions.
Et, pire que tout, le film n’est même pas fun. Pas un éclat, pas une audace, pas une scène qui arrache un sourire ou une montée d’adrénaline. Juste un long, très long tunnel de bavardages, de flashbacks inutiles qui cassent le rythme, et de dialogues pesants. On attend que ça démarre, mais ça ne démarre jamais.
Ce Dracula s’avère long, ennuyeux, mal construit, mal dirigé et mal joué. Une adaptation qui trahit Bram Stoker sans le sublimer, un film où l’aura de Besson semble s’être évaporée au montage. Certainement l’une des plus mauvaises versions du mythe jamais portées à l’écran. Et une preuve de plus que, parfois, il valait mieux laisser les vampires dormir.
NOTE / 7.20
FICHE TECHNIQUE
- Réalisation et scénario : Luc Besson, d'après le roman Dracula de Bram Stoker
- Musique : Danny Elfman
- Décors : Hugues Tissandier
- Costumes : Corinne Bruand
- Photographie : Colin Wandersman
- Production : Virginie Besson-Silla
- Sociétés de production : Luc Besson Productions et EuropaCorp
- Coproductions : TF1 Films Production, SND
- Production associée : Actarus Productions
- Société de distribution : SND[(France)
- Exportation / Vente internationale : Kinology
- Budget : 45 millions d'euros
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- DISTRIBUTION
- Caleb Landry Jones (VF : Marc Arnaud) : le prince Vladimir / Dracula
- Zoë Bleu (VF : Victoria Grosbois) : Elisabeta / Mina Murray
- Ewens Abid (VF : Gauthier Battoue) : Jonathan Harker
- Christoph Waltz (VF : Bernard Gabay) : le prêtre
- Guillaume de Tonquédec (VF : lui-même) : le docteur Dumont
- Matilda De Angelis (VF : Chloé Berthier) : Maria
- David Shields (VF : Kester Lovelace) : Henry Spencer
- Raphael Luce : le jeune assistant du docteur Dumont
- Haymon Maria Buttinger (VF : Paul Borne) : le cardinal
- Ivan Franěk : le capitaine qui accompagne Elisabeta
- Bertrand-Xavier Corbi : le capitaine Targol
- Romain Levi : le capitaine Wernus

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