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samedi 22 novembre 2025

6.90 - MON AVIS SUR LE FILM LA MAIN SUR LE BERCEAU DE MICHELLE GARZA CEVERRA (2025)

 


Vu le Film La Main sur le Berceau de Michelle Garza Ceverra (2025) avec Maika  Monroe Raul Castillo Martin Starr Rikik Lindhome Mileiah Vega Yvette Lu Shannon Cochran 

 

Une mère de famille aisée vivant en banlieue engage une nouvelle nounou, Polly Murphy, mais découvre rapidement qu'elle n'est pas celle qu'elle prétend être. 

Remake du film culte de Curtis Hanson, le La Main sur le Berceau version Michelle Garza Cervera arrive déjà avec un handicap : reprendre un thriller où Rebecca De Mornay avait gravé pour l’éternité un rôle aussi sublime que terrifiant. Et hélas, mille fois hélas, pour les beaux yeux d’une plate-forme pour enfants (allez comprendre…), le film semble s’être fait lisser, dégraisser, et aseptiser avant même d’avoir existé. Résultat : on cherche la tension, on cherche l’électricité, on cherche même un soupçon de perversité psychologique… mais rien. C’est comme si on avait pris le modèle original, enlevé les piles, puis demandé au public d’être impressionné par un jouet immobile. 

Le scénario reprend globalement la trame : une famille apparemment sans histoire, une nounou au sourire plus lisse que sincère, et un lent glissement vers le cauchemar domestique. Sur le papier, rien à redire. Dans les faits, on a droit à un récit qui peine à trouver son rythme, dont les enjeux sont téléphonés, et qui donne parfois l’impression de cocher des cases sans jamais pousser l’ambiance ou la tension psychologique. Film prévisible au rythme mal mené. Et ça se sent dès les premières minutes. 

Les trois quarts du film sont d’une lenteur surprenante — et pas la belle lenteur, celle qui installe, celle qui s’insinue. Non : une lenteur qui semble surtout issue d’un mauvais réglage de métronome. Les plans caméra s’étirent, se répètent, et ne servent à rien, ne transmettent aucune émotion. On les regarde comme on regarde la pluie sur une vitre : en espérant vaguement que quelque chose se passe. La mise en scène, elle, semble hésiter entre imiter le classicisme du film original et imposer une nouvelle identité, mais sans jamais assumer ni l’un ni l’autre. Résultat : une esthétique tiède, incapable d’imprimer la moindre image marquante. 

Les personnages n’aident pas à relever l’ensemble. Le mari, notamment, est d’une fadeur presque fascinante : un personnage si terne qu’on oublie qu’il existe jusqu’à ce qu’il revienne, toujours aussi pâle, dans le plan. J’ai failli éteindre le film — et à plusieurs reprises. Quant à l’“antagoniste”, censée incarner l’ambiguïté et la montée du danger, elle manque de cette intensité glacée, de ce charme toxique qui faisaient de Rebecca De Mornay une icône du genre. Ici, tout semble… adouci. Diluer la menace dans du lait tiède, ce n’est jamais la meilleure idée. 

Et puis arrive le dernier quart d’heure. Par miracle ou sursaut de conscience, le film se réveille, prend enfin un peu de consistance, ose un tournant, un rythme, une énergie. Rien de révolutionnaire, mais suffisamment pour rappeler ce que le film aurait pu être s’il avait respiré plus fort, plus tôt, plus librement. La chute fonctionne, l’atmosphère retrouve un semblant de densité, et pour la première fois, on sent presque ce frisson qui manque tant au reste. J’ai au moins apprécié la fin parce que c’était la fin. 

Mais même ce regain tardif ne suffit pas à faire oublier que l’ensemble ressemble à un remake inutile, un exercice de style sans style, une copie qui n’assume jamais d’être plus que l’ombre d’un classique. On peut faire des remakes, on peut même surprendre, mais encore faut-il donner du peps, oser déranger, ou au moins proposer un angle personnel. Ici, rien de tout ça. Juste un thriller domestique lissé, prévisible, et trop sage pour exister. 

NOTE : 6.90

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